Le loup de wall street

Le Loup de Wall Street : Affiche

de Martin Scorsese

Leonardo Dicaprio, Jonah Hill, Margot Robbie, Kyle Chandler, Matthew McConaughey

4/5

James Belfont est un jeune trader, et un jeune marié, qui vient de faire ses début à wall street, dans une grande firme, dans les années 80. Mais pas de chance, son entreprise fait faillite suite à une énorme crise financière et il se retrouve au chomage. Il rebondit en intégrant une minuscule entreprise de courtage dont les employés vendent des actions minables à des gens de la classe moyenne. Petit à petit, son talent fait qu’il se distingue. Il recrute certaines personnes de son entourage et les forme à la vente d’action. Après avoir amassé assez d’argent, Belfont décide de fonder sa propre entreprise de courtage en bourse et de s’attaquer aux plus riche pour se faire un maximum d’argent.

Le Loup de Wall Street : Photo

Dernier film de l’année 2013 publié ici avec un peu de retard donc!

Scorsese nous raconte pendant trois heures la vie de ce Belfont partie de rien et qui arrive au sommet seul grâce à son talent de vendeur. Car courtier, trader, tout ça ne sont que de jolies mots pour dire tout simplement vendeur. Et Belfont sait vendre n’importe quoi à n’importe qui.

Le Loup de Wall Street : Photo Leonardo DiCaprio

Au départ, je me suis dis, trois heures pour nous parler d’un trader qui sombre doucement mais surement dans le coté obscur du monde de la finance, les prostituées, la drogue, le blanchiment d’argent, les méthodes immorales ou illégales du monde de la finance, j’avais un peu peur de m’ennuyer et j’ai du me motiver pour y aller. Mais au final je n’ai pas vu le temps passé, on ne s’ennuie pas une seconde, à voir Belfont, ce mari idéal, ce jeune trader plein de volonté, devenir ce requin de la finance, qui n’a aucun scrupules et qui, comme toute personne se faisant un peu plus d’argent que nécessaire dans les années 80, tombe de la tête aux pieds dans la drogue dure.

Le Loup de Wall Street : Photo

On tombe parfois dans l’excès, l’excès de sexe, de drogue, de femmes, d’argent, moyen que le réalisateur utilise pour nous montrer la vie de Belfond qui n’est qu’excès. Parfois le film semble presque surréaliste, les réactions des employés par exemple, sont souvent exagérées, certaines choses sont poussées à l’extrême histoire de bien faire comprendre la vie  folle de Belfond et de ses associés. C’est sur que c’est efficace mais c’est aussi parfois répétitif, trop de scènes de sexe, ou de fric à caché  ou de drogue pour ou nous montrer le style de vie de Belfont, c’est parfois inutile, deux ou trois scènes qui nous disent exactement la même chose, le film aurait donc pu être plus court facilement.

Le Loup de Wall Street : Photo Jonah Hill, Leonardo DiCaprio

Le Loup de Wall Street : Photo Leonardo DiCaprio

En bref, le film qui a des airs de Casino, nous entraine avec passion dans la vie de ce Belfond, qui perd toute son innocence sans regret, pour se faire du fric encore plus de fric, au point de ne plus savoir quoi en faire, ce qui est assez pathétique au finale. C’est prenant, souvent très drôle, avec un Dicaprio excellent dans l’ange déchu, tout comme Jonah Hill dans le rôle de l’associé cinglé.

A touch of sin

A Touch of Sin : Affiche

Jia Zhang Ke

Wu Jiang, Wang Baoqiang, Zhao Tao, Luo Lanshan

4/5

Dahai, ouvrier dans les mines, en a marre de la corruption des élus locaux de son village, entre propriétaire des usines qui se pavane comme une star et les élus qui ont tous devenus riche en vendant des territoires publics à des entreprises privées, sur lesquels ils peuvent polluer à loisir. Sa route croise rapidement celle de San’er, un homme qui voyage à travers le territoire en tuant tous ce qui bouge pour se faire de l’argent. On fera aussi la connaissance de Xiaoyu, une hotesse d’accueil dans un « sauna », qui sera victime de violence de la part de la femme de son amant et Xiaohui, qui n’arrive pas à trouver sa place dans la société et passera d’un emploi à un autre sans se fixer.

A Touch of Sin : Photo Luo Lanshan, Meng Li

De Jia Zhang Ke, j’avais vu Still life et I wish I knew que j’avais vraiment beaucoup aimé. Ici, le réalisateur chinois propose de nous dépeindre la chine profonde, loin des mégalopole de Hong Kong, Shangai ou Pékin. Entre grosse ville industrielle et petit patelin, le rouleau compresseur de la modernité a fait des dégâts. La corruption des élus, les enrichissements des patrons d’usine, la pollution, la violence, la prostitution, les conditions de vie des mineurs, ou encore la façon de loger et traiter les nombreux ouvriers d’usines, qui bossent toute la journée pour fabriquer des articles vendus à bas prix aux occidentaux.

A Touch of Sin : Photo Wu Jiang

A touch of sin, c’est violent, c’est brutal, soit réaliste, c’est assez hypnotique. On suit donc 4 personnages qui vont sombrer chacun à sa manière dans la violence, pousser à bout par des conditions de vie difficiles, des désillusions, ou des désespoirs profond.

A Touch of Sin : Photo Wang Baoqiang

J’ai beaucoup aimé les portraits des personnages du film, tous très intéressants, tout passionnants à suivre. Dahai qui est le seul de son village à se battre contre la corruption, le seul à dénoncer les choses à se sentir concerné. Se battre seul quand tout le monde est blasé et démissionnaire, ce n’est pas facile, mais il finira par péter littéralement les plombs quand l’indifférence se transformera en mépris et moquerie.

A Touch of Sin : Photo Wu Jiang

J’ai aussi adoré le parcours de Xiaoyu, hotesse d’accueil dans un « sauna », qui propose sauna donc mais aussi service de prostituées. Maitresse d’un homme marié, il est temps que ce dernier décide entre elle et sa femme. Après une agression par les sbires de l’épouse bafouée, elle aussi pétera les plombs après l’attaque de deux clients, qui se mettent à la frapper, après l’avoir confondu avec une prostituée; hors de question pour elle de se laisser faire. Comme Dahai, elle sombrera dans la violence pure, sanguinolente, brute et réelle.

Seul le très jeune Xiaohui répondra à la violence de sa vie d’une manière différente. On le suit comme ouvrier d’usine, hote d’accueil dans un salon de prostitués pour riche homme d’affaire, puis comme ouvrier parqué dans des dortoirs géants, où il répondra à sa manière à la violence moins physique et plus psychologique dont il sera victime.

Le réalisateur dépeint son pays sans concession et avec violence, c’est dure et sans sentiments qu’il nous présente les quatre personnages qui déambule dans la Chine complexe et contradictoire. Assez impressionnant et magnifiquement réalisé, si il y a un coté hypnotique et étrange, I wish I knew et Still Life étaient des films plus versés dans la poétique que dans la violence. Les acteurs sont tous excellents, en particulier l’actrice qui joue Xiaoyu, mais les trois autres acteurs sont tout de même impressionnants. On regrette quand même de devoir abandonner ces personnages sans savoir la suite des évènements les concernant (du moins pour certains d’entre eux).

Capitaine Phillips

Capitaine Phillips : Affiche

de Paul Greengrass

Tom Hanks, Barkhad Abdi

3.5/5

Le capitaine Philips prend les commandes du Maersk Alabama, un navire de fret transportant des marchandises et qui doit longer la cote somalienne avant d’arriver à bon port. Les risques face aux pirates de la corne d’Afrique sont élevés, et alors que le capitaine effectue un exercice, ils sont réellement attaqués par deux petits bateaux somaliens, qui ne doivent absolument pas rentrer les mains vides chez eux sous peine de passer un sale moment. Les efforts du gros navire sont vains, et les américains sont vite envahis par les pirates qui arrivent à prendre le controle du bateau.

Capitaine Phillips : Photo

J’aime beaucoup le style de Paul Greengrass, sa façon de tenir une caméra, et c’est surtout pour lui que je suis allée voir Captain Philips. Tom Hanks retrouve ici un jeu subtile et simple, celui d’un homme qui se retrouve dans une situation difficile, entre accepter son rôle de capitaine qui implique de devoir prendre tous les risques pour protéger son équipage, et sa volonté de survivre pour sa famille qui l’attend à des milliers de kilomètre de là. Donc oui Tom Hanks est excellent dans ce rôle, capitaine qui prend son poste au sérieux, sévère, sur le qui vive, qui ne perd pas son sang froid quand les pirates les attaquent, ni quand ils arrivent miraculeusement à monter à bord. Mais c’est surtout dans la 2e partie du film, quand Tom Hanks se retrouve dans un petit bateau de survie avec les trois pirates, qui m’a plut. On  peut voir le capitaine garder espoir, espérer, et perdre tout espoir, le voir se décomposer à l’arrivée des marines US. En capitaine de marine naviguant sur les eaux dangereuses de la corne africaine, il sait pertinemment, contrairement aux trois pirates, que si les marines sont là, c’est surtout pour mettre un terme à la situation, quitte à sacrifier le capitaine dans le processus si ils n’ont pas d’autre choix. Cette partie là était la plus tendue, la plus réussie.

Capitaine Phillips : Photo Barkhad Addirahman, Tom Hanks

On peut sentir la tension tout au long du film, mais c’est bien cette partie qui marque le plus les esprits, ce huis clos avec les pirates dans ce minuscule vaisseau de survie, avec la chaleur, le manque d’eau, le manque d’air, les heures qui ne passent pas, les marines qui les entourent avec leurs portes avions. Le face à face avec les marines puis avec les seals, est lui aussi assez palpitant et assez impressionnant, car tout reste très calme, pas d’action brutale, pas de musique grandiloquente, pas d’intervention qui tourne au vinaigre, pas de héroïsme mal placé, ici tout le monde reste très professionnel, ce qui renforce cet impression de tension et aussi de réalisme. On ne fait pas dans l’émotion, les militaires sont là pour mettre un terme à cette situation dérangeante, le plus vite et le plus calmement possible, la survie du capitaine Phillips est espérée, mais finalement pas une priorité.

Capitaine Phillips : Photo

J’ai aussi été intéressé par voir ce qui se passe du coté des somaliens, les exploitations des pays occidentaux qui ont tari leurs ressources naturelles, les poussant à la piraterie, s’adapter pour survivre.

En bref, un film qui met à l’honneur Tom Hanks, et qui permet au réalisateur Paul Greengrass de s’en donner à cœur joie. Le film reste cependant, dans sa première partie, assez lent, j’ai de loin été bien plus éveillée dans la seconde partie et heureusement.

The lunchbox

The Lunchbox : Affiche

de Ritesh Batra

Irrfan Khan, Nimrat Kaur, Nawazuddin Siddiqui

4/5

Illa est mariée, vit à Bombay et passe ses journées à s’occuper de son foyer en attendant le retour de sa fille et de son mari. Tous les jours, elle prépare la lunchbox de son mari. Comme beaucoup d’épouses, elle cuisine de bons petits plats qu’elle met dans des boites en fer pour conserver la chaleur, et qu’elle confie à un service de livraison qui s’occupe d’emmener toutes les lunchbox dans le centre ville dans chaque entreprises respectives. Aidée par Auntie, une voisine avec qui elle correspond qu’en criant par fenêtre ouvertes interposées, elle cuisine de nouvelles recettes en espérant regagner le cœur de son mari, qui devient de plus en plus distant. A son retour, Ila comprend que sa lunchbox, revenue complètement vidé et nettoyé, n’a pas été livrée au bon bureau. Elle décide alors d’entreprendre une correspondance par petit mot placé dans les lunchbox avec le mystérieux travailleur qui apprécie tant sa cuisine.

The Lunchbox : Photo Nimrat Kaur

Le cinéma indien n’est pas connue uniquement pour ces gros films bollywoodien avec danse, musique et tenue magnifiques, mais aussi pour quelques films plus simples, qui nous parlent plus de la vie et du quotidien des indiens, loin des clichés. Il n’y en a pas beaucoup qui nous parviennent ici, en France. Le mariage des moussons fait partie de ces petits bijoux, un film que je revoie au moins une fois par an. Lunchbox rejoint cette courte liste.

The Lunchbox : Photo Nawazuddin Siddiqui

Ila est un personnage qui vit un quotidien que beaucoup de femmes connaissent, quelque soit le pays. Mariée, les premières années de passion et d’amour se sont envolées depuis longtemps. Elle remplie ces journées en s’occupant du linge sale de son mari, en faisant la cuisine, et en s’occupant de sa fille qu’elle se contente de préparée tous les matins pour l’école. Les journées passent sans qu’elle ne voit le temps passé. J’ai beaucoup aimé le portrait de cette femme qui réalise ce qu’est sa vie, lorsqu’elle se rend à l’enterrement de son père et qu’elle y voit sa mère, qui lui raconte que sa vie n’a été que lessive, cuisine, l’amour du couple depuis longtemps disparue tout comme sa vie. Ila ne peut s’empêcher de voir que cette vie est aussi la sienne, on comprend que le mari de sa mère n’a pas toujours été fidèle, comme le mari d’Ila qu’elle soupçonne d’avoir une maitresse.

Et puis on suit aussi Saajan, un homme qui est sur le point de prendre sa retraite anticipée, un homme seule, sans famille, veuf, qui n’a pas d’amis, qui passe son temps à faire de la comptabilité le jour, et à fumer sur son balcon la nuit, qui ne sourit jamais. Sa vie change avec l’arrivée des lunchbox d’Ila, les repas succulents, les petits mots au travers desquels, ils comblent leur solitude et apprennent à se connaitre. C’est facile de se confier sur un petit bout de papier, à un inconnu. J’ai aussi beaucoup aimé le voir avec son remplaçant, venue se faire former par Saajan avant son départ, leur relation qui deviendra vite amitié. On prend plaisir à faire connaissance comme Saajan, de ce nouvel employé et à connaitre sa vie, petit à petit dévoilée. D’un personnage agaçant, il en devient extrêmement sympathique.

Le film verse parfois dans la comédie, les moments drôles ne manquent pas, mais aussi dans le social, en nous montrant un pan de la société indienne que je ne connaissais pas, un certain quotidien et tout ça très éloigné des clichés. Mais si vous vous attendez à une comédie romantique, ce n’est pas du tout le cas ici, on verse surtout dans la nostalgie, la mélancolie, la vie qui n’a pas apporter ou n’apporte plus ce que l’on espérait avoir. Le film parle de nouveaux chemins à prendre et  du courage que ça demande, sortir de la route balisée, rassurante et sans surprise. Un film très intéressant aux personnages extrêmement attachants.

Le hobbit – La désolation de Smaug

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Affiche

de Peter Jackson

4/5

Martin Freeman, Ian Mckellen, Richard Armitage, Evangeline Lilly, Orlando Bloom, Aidan Turner, Luke Evans, James Nesbitt, Lee Pace

La suite des aventures de Bilbo et des nains partis pour la montagne solitaire dans le but de reprendre le trésor des nains au dragon Smaug et de récupérer leurs terres.

La première partie m’avait déjà beaucoup plut, j’ai adoré retrouver les personnages Thorin, Fili, Bombur, et tous les autres, et puis Bilbo et Gandalf. J’ai beaucoup aimé le roman, et Peter Jackson a pris pas mal de liberté pour faire d’un récit simple, linéaire et court, quelque chose qui s’étale sur une trilogie. Car en plus des aventures de Bilbo et des nains, il nous parle de l’attaque de Smaug sur Erebor, quelques siècles plus tôt, il nous parle du nécromancien, de sa découverte par Gandalf, ces petites digressions sortent du cadre du roman, mais je ne suis pas du tout contre, ça apporte plus de profondeur au récit, qui passe d’une simple aventure rocambolesque à quelque chose de plus puissant, de précurseur à la guerre de l’anneau. Et je suppose que ça calme un peu la frustration de Peter Jackson de ne pas pouvoir adapté à l’écran Le silmarillon (qu’est ce que j’aimerais voir ça un jour, mais pas sur que Jackson s’y lance un jour).

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Photo

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Photo Martin Freeman

J’ai aussi beaucoup aimé voir cette partie du film puisque ça correspond à une partie du roman que j’avais adoré lire, la rencontre des nains avec les elfes, des elfes moins ouverts, moins sages et moins gentils que ceux de la Lothlorien. J’avais adoré lire leur rencontre et surtout leur fuite dans des barriques de bois. Le film l’a superbement adapté, même si encore une fois, Peter Jackson a pris des liberté en ajoutant deux personnages, Tauriel, une elfe capitaine de la garde et Legolas, le fils de Thranduil, mais qui n’apparait pas dans le roman. Le Legolas de La désolation de Smaug est différent de celui du Seigneur des anneaux, plus dure, plus sévère et moins sympathique, ça change! Le personnage de Tauriel reste intéressant et surtout très plongé dans l’action, en tant que capitaine de la garde elle se bat toute les cinq minutes, mais je ne sais pas trop où Peter Jackson va aller concernant l’amitié très « chaleureuse » entre elle et le nain Kili, assez surprenant!

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Photo

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Photo

Visuellement comme d’habitude c’est très réussi, surtout la partie de la caverne du dragon Smaug, qui croule sous un trésor sans fin, c’est exactement comme ça que je l’imaginais quand je lisais le roman, la rencontre entre Bilbon et Smaug est très réussie. Et les paysages de la Nouvelle Zélande sont toujours aussi époustouflants!

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Photo

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Photo

Bien sur Peter Jackson a rajouté beaucoup d’action et de combats, mais je n’ai rien contre, et ça ajoute plus de dynamisme au récit. Mais comme pour le premier film, j’ai ressenti pas mal de déjà vu, que ce soit dans les personnages, leurs conflits intérieurs, les enchainements d’évènements, les destinées révélées (notamment, le personnage de Barde, ou encore Thorin qui révèle son identité de roi déchu, comme Aragorn, ou alors le rôle de Gandalf avec ces rendez vous manqués, ces détours pour découvrir certaines choses qu’il soupçonnaient déjà etc etc).

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Photo

Le Hobbit : la Désolation de Smaug : Photo Evangeline Lilly, Orlando Bloom

En bref, une suite encore plus dans l’action et la bataille, si vous aimez le seigneur des anneaux et le premier volet des hobbits, aucune raison de ne pas aimer celui là, les mêmes ingrédients, la même recette. ça pourrait laisser froid certains, mais moi ça ne m’a pas déranger, il est vrai que dans les œuvres de Tolkien cette continuité et répétition se fait aussi sentir. Je n’ai pas vu le temps passé, pas une seconde, quelques touches d’humour, mais au vue de la fin du roman, je suppose que le troisième volet sera encore plus sombre. On finit comme pour le premier film, sur un suspense, et le public dans la salle n’était d’ailleurs pas content que ça s’arrête à ce moment, va falloir attendre l’année prochaine!

Tel père tel fils

Tel père, tel fils : Affiche

de Hirokazu Kore Eda

Masaharu Fukuyama, Machiko Ono, Lily Francky, Yoko Maki, Keita Ninomiya, Shogen Hwang

4.5/5

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Ryota et Midori forment un couple très aisé à Tokyo. Lui est un homme d’affaire très occupé, elle est la parfaite mère au foyer. La seule inquiétude dans leur vie réside dans le fait que Ryota aimerait bien que son fils Keita soit plus combatif et ambitieux. Tout bascule le jour où l’hopital dans lequel Midori a accoucher leur annonce que leur enfant a été échangé à la naissance. Leur véritable fils est élevé par une autre famille. Ryota et Midori rencontre donc Yudai et Yukari Saiki, un couple de commerçants plutôt modeste qui ont deux autres enfants. Durant les mois qui s’écouleront, les deux familles vont apprendre à se connaitre, et ils devront alors décidés si ils procèdent à un échange ou non.

Tel père, tel fils : Photo

J’aime énormément le cinéma de Hirokazu Kore Eda, de lui j’ai vu Nobody Knows, Air Doll, I wish et mon favori  du monsieur l’excellentissime Still walking. Alors quand UGC  a annoncé qu’il venait présenter son nouveau film en avant première j’ai pas hésité!

Tel père, tel fils : Photo Machiko Ono, Masaharu Fukuyama

Le réalisateur est tout étonné de voir son film projeté dans une si grande salle, et de voir autant de monde, il nous raconte qu’il était hier au festival de Marrackech, et qu’il avait eu la chance de diner avec Juliette Binoche. Bref, le monsieur nous dit à plusieurs reprise qu’il a l’impression d’être dans un rêve. Il nous explique aussi qu’il a eut l’idée de faire ce film en réalisant qu’il ne voyait pas beaucoup sa fille de 6 ans, à force de trop travailler. Il s’est alors interrogé sur la notion de paternité, est ce un lien de sang ou de temps?

Tel père, tel fils : Photo Masaharu Fukuyama

Quant est il du film , et bien j’ai adoré je pense tenir mon coup de cœur de l’année. Je pense aussi que Still walking reste légèrement au dessus, mais Tel père tel fils m’a énormément plut.

On suit le regard de ce couple riche et privilégié, la découverte de cet échange d’enfant 6 ans plus tôt, leur rencontre avec la famille qui élève leur fils biologique et qui n’ont rien à voir avec eux ou avec leur mode de vie. La froideur du père homme d’affaire qui prend tout le problème comme dans le cadre de son travail, avec détachement et professionnalisme; la tendresse de la mère qui ne veut pas renier celui qu’elle a élevé et qui se demande si elle ressentira quelque chose pour cet inconnu, et qui culpabilise, elle la mère, aurait du sentir et savoir.

J’ai adoré faire connaissance avec ces deux familles, leurs défauts, leurs faiblesses, on s’attache très vite à eux, aux enfants, aux deux couples, aux grands parents. Ce qui est bien et agréable avec Hirokazu Kore Eda, c’est que malgré un sujet dramatique, l’humour n’est pas absent et on rit plus d’une fois.

Et comme souvent chez le réalisateur japonais, on a droit à de vrais scènes de la vie quotidienne japonaise, l’importance du bain, qu’il soit pris tout seul ou en famille, l’importance du coucher le soir, l’importance des repas en famille, et des obligations familiale.

En bref, un film magnifique, tout en douceur, on est pris par l’intrigue et on attend de voir comment tous ça va finir. C’est magnifiquement interprété par d’excellents acteurs tout en subtilité, et pas du tout cliché. A voir absolument!

Sortie le 25 décembre

Hunger games Embrasement

Hunger Games - L'embrasement : Affiche

de Francis Lawrence

Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Sam Claffin, Elisabeth Banks, Woody Harrelson, Donald Sutherland, Jena Malone, Philip Seymour Hoffman, Amanda Plummer

4/5

2e volet des aventures de Katniss Everdeen. Après avoir remporté avec Peeta les hunger games, les voilà de retour au district 12. Elle retrouve Gale et sa famille, mais le repos est de courte durée, avec le début de la Tournée, qui emmène chaque année le gagnant des hunger games autour des 12 districts afin de se faire applaudir par la foule et ensuite au Capitole afin de terminer « la fête » en apothéose. Mais pour Katniss, il s’agit aussi de faire croire à tous que son amour pour Peeta est réel, sinon le président Snow lui a bien fait comprendre que tous ceux qu’elle aimait serait exécuter avec elle. Cependant, il est quasi impossible pour Peeta et Katniss de ne pas remarquer que dans les districts, des révoltes, rébellions et autres soulèvements se font sentir, et qu’un mouvement de révolution commun à tous les districts est en train de prendre de l’ampleur. Leur amour fictif n’a pas réussi à apaiser la foule et pour essayer de se débarrasser des deux vainqueurs du district12, les deux ado sont à nouveaux envoyés dans l’arène où ils affronteront cette fois ci que des anciens champions, à l’occasion du 75e anniversaire des jeux.

Hunger Games - L’embrasement : Photo Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Woody Harrelson

J’avais lu et beaucoup aimé le premier tome et j’avais aussi beaucoup apprécié le premier film. J’ai trouvé ce deuxième volet encore plus abouti. Je n’ai pas eu le temps de lire le second volet avant d’aller voir le film, je n’ai pu lire que le premier quart.

Hunger Games - L’embrasement : Photo Jennifer Lawrence, Liam Hemsworth

On entre tout de suite dans l’histoire, d’abord la nouvelle vie de Katniss, sa famille qui vit à l’abri de la faim et de la pauvreté. Pourtant Katniss vit dans l’angoisse, elle ne se remet pas de ce qu’elle a vécut dans l’Arène, et la visite du président Snow n’arrange rien avec ces menaces très claires.

Hunger Games - L’embrasement : Photo Philip Seymour Hoffman, Woody Harrelson

Visuellement, le film est une vrai réussite, aussi bien la visite des deux gagnants dans les différents districts (même si j’aurais aimé en voir plus), que leur passage au Capitole, on sent bien la différence de vie et de technologie entre les districts et le Capitole. Le film montre aussi très bien la montée des révoltes et de la colère des habitants des districts qui n’en peuvent plus de cette vie d’esclave, de répression et de voir chaque année emmenée leurs enfants se faire trucider violemment pour le bon plaisir du Capitole.

Hunger Games - L’embrasement : Photo Elizabeth Banks, Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson

Les nouvelles horreurs introduites dans l’Arène sont particulièrement vicieuses. Parmi les nouvelles figures j’ai adoré le personnage de Johanna qui n’a plus personne dans la vie et n’a donc rien à perdre, la langue bien pendue, elle apporte beaucoup d’humour et aussi beaucoup de franchise. Et bien sur j’étais très contente de voir Philip Seymour Hoffman, j’adore cet acteur et dans le rôle du haut juge Heavensbee on peut dire qu’il a vraiment la classe, (même si j’avais compris dès le départ son rôle), j’adore les discussions aussi courtes soi t-elles qu’il a avec Katniss.

Hunger Games - L’embrasement : Photo Lynn Cohen, Sam Claflin

Hunger Games - L’embrasement : Photo Philip Seymour Hoffman

Quant à Jennifer Lawrence, elle est toujours aussi talentueuse, cette actrice m’a toujours beaucoup plut, dans tous les films que j’ai pu voir, c’est vraiment une excellente actrice qui dégage quelque chose de bien particulier. Et le fait qu’elle ne soit pas maigrichonne ou au bord de l’anorexie me plait énormément, car Jennifer Lawrence est une personne mince, n’allez pas croire qu’elle soit ronde, mais elle est loin d’être squelettique et visuellement ça repose les yeux, c’est agréable et j’espère qu’elle continuera à ne pas céder à la pression hollywoodienne.

Hunger Games - L’embrasement : Photo Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson

En bref, la preuve qu’on peut allier divertissement et très bon film, un film qui ne souffle jamais une seconde, qui nous emporte le temps de 2h30 dans un monde qui nous fait oublier le notre, on prend part complètement à leurs problèmes et leurs conflits intérieurs, il va de soi que j’ai hâte de voir ce qu’il va se passer dans la suite, car la fin du second volet est beaucoup plus tendue que la fin du premier. Le 3e tome fera l’objet d’un double film (c’est la mode de diviser en deux films les deniers tomes d’une série apparemment), la première partie en novembre 2014 et la seconde en novembre 2015. En attendant je compte bien finir le second tome et me lancée tout de suite dans le troisième, histoire de savoir comment tous ça va finir.

Les garçons et Guillaume à table!

Les Garçons et Guillaume, à table ! : Affiche

de et avec Guillaume Galliene

4/5

Guillaume nous raconte sa jeunesse, dans une famille bourgeoise parisienne, et dans laquelle Guillaume est considéré comme une fille par sa mère qui l’appelle « ma chérie ». Tous le monde le croit homosexuel, mais l’est il vraiment?

Les Garçons et Guillaume, à table ! : Photo Charlie Anson, Guillaume Gallienne

J’ai toujours beaucoup aimé Guillaume Gallienne, je l’ai découvert dans Les bonus de Guillaume sur canal + et notamment les sketches dans lesquels il se déguisait en femme et jouait le rôle d’une directrice de casting. Depuis je l’ai vu dans quelques films mais que dans des seconds rôles et je n’ai hélas pas eu l’occasion de le voir au théâtre.

Les Garçons et Guillaume, à table ! : Photo Guillaume Gallienne

Comme la majorité des critiques, j’ai beaucoup aimé le film et bien sur surtout la prestation de Guillaume Gallienne. L’acteur nous raconte sa relation avec sa mère, une femme sur d’elle qui sait s’imposer et que Guillaume adore et prend pour modèle. Certaines scènes sont très drôles, comme ses soirées durant lesquelles il se déguise en Sissi et joue alternativement la princesse et sa belle mère, hilarant, ou encore lorsqu’on le suit dans ces différents internats, notamment celui qui se trouve en Angleterre et dans lequel il se sent si bien.

Les Garçons et Guillaume, à table ! : Photo

Certains moments sont aussi plus tendres ou plus dramatiques, on sent parfois sa douleur, l’incompréhension des autres face à sa différence, l’incompréhension qu’il a de lui même.

Les Garçons et Guillaume, à table ! : Photo Guillaume Gallienne

Le film est court et rythmé, on passe d’une scène à l’autre sans se lasser et le film reste porté uniquement par la prestation de Guillaume Gallienne qui joue son rôle mais aussi celui de sa mère dans lequel il excelle, toujours aussi bon acteur.

En bref, un film parfois touchant, souvent très drôle, à ne pas rater si on aime Guillaume Gallienne, ou pas!

Inside Lewyn Davis

Inside Llewyn Davis : Affiche

de Joel et Ethan Coen

Oscar Isaac, Carey Mulligan, John Goodman, Justin Timberlake

3.5/5

Lewyn, chanteur de folk au tout début des années 60 à New York. Il espère percer dans le domaine, surtout depuis que son duo n’est plus suite à la disparition de son frère. Alors que l’hiver s’abat sur la ville, Llewyn passe son temps entre petits concerts dans un boui boui de son quartier, et squattage chez des amis par ci par là. Accompagné d’un chat qu’il doit rendre à son propriétaire, Llewyn part en covoiturage à Chicago dans l’espoir de rencontrer un grand producteur et ainsi relancée une carrière plus que moribonde.

Inside Llewyn Davis : Photo Justin Timberlake, Oscar Isaac

J’aime beaucoup le cinéma des frères Coen, parfois géniale (Fargo, Le grand saut, O’brother, No country for old men, the big lebowsky, true grit), parfois un peu plus moyen (intolérable cruauté, burn after reading). Il y a toujours un coté décalé, loufoque, dingo parfois, de manière plus ou moins subtile.

Inside Llewyn Davis : Photo Oscar Isaac

Dans Inside Llewyn Davis, le film s’éloigne beaucoup de ce coté décalé, et s’ancre plus dans une réalité presque banale, ce qui peut être déroutant quand on connait les films des frères coen.

Inside Llewyn Davis : Photo Carey Mulligan

Je ne me suis pas ennuyée, et j’ai suivi avec intérêt le parcours de Llewyn, sa vie de loser, qui passe de toit en toit, en espérant toucher un peu d’argent. Le film ne se passe que sur quelques jours, mais l’histoire nous laisse deviner quelle sera sa vie, dans un futur plus ou moins proche (l’existence d’un enfant de deux ans, ou encore sa participation à une chanson à laquelle il a renoncé à tout les droits d’auteur, et qui va probablement devenir un succès).

Inside Llewyn Davis : Photo Oscar Isaac

On aurait aimer en voir plus sur sa destinée, ici on ne fait que faire connaissance avec cet homme loser, qui ne sait plus quoi faire de sa vie et hésite entre lâcher complètement son art et s’accrocher un peu plus. Mais pour autant, je ne me suis pas du tout attachée aux personnages, que ce soit la chanteuse jouée par Carey Mulligan très remontée, ou le héros, joué par le très bon Oscar Isaac. Pas sur que le film restera dans ma mémoire longtemps.

Snwopiercer

Snowpiercer, Le Transperceneige : Affiche

de Bong Joon Ho

Chris Evans, Tilda Swinton, Jamie Bell, Ko Ha Sung, Song Kang Ho, Ed Harris, Octavia Spencer

4/5

2014, les scientifiques mettent au point un élément chimique qui permettrait de mettre un terme au réchauffement climatique. Certains pays passent outre les avertissements des écologiques et décident de répandre le produit dans l’atmosphère ce qui déclenche une nouvelle ère glaciaire. 17 ans plus tard, les rares humains qui ont survécu à la vague de froid, vivent dans le transperceneige, un train immense qui file à tout allure sur un circuit qui fait le tour du globe sans s’arrêter. Dans les wagons de têtes, les privilégiés qui ont tout en abondance, et dans les wagons de queues, des misérables qui vivent les uns sur les autres, et qui n’ont que des rationnements de protéines pour les maintenir en vie. Curtis rêve depuis longtemps de remonter les wagons et de mettre un terme à cette dictature tenue par Wilford, le créateur du train. Il est prêt à organiser une révolte, suite à l’envoi de messages mystérieux d’un inconnu venu des wagons de tête lui donnant des pistes à suivre et aider d’un génie de l’évasion, ils remontent les wagons les uns après les autres.

Snowpiercer, Le Transperceneige : Photo Chris Evans, Jamie Bell

Je suis une énorme fan du travail de Bong Joon Ho, réalisateur et scénariste coréen dont j’ai vu tous les films, Barking dog, Memories of murder, The host et Mother. Vu et adoré tous ces films sans exception, même si je garderais une préférence pour le premier film que j’ai vu, Memories of murder.

Snowpiercer, Le Transperceneige : Photo

Très souvent Bong Joon Ho nous présente des films policier, science fiction, comédie, qui ont l’air d’être du pure divertissement mais qui nous montrent toujours une facette sociale ou politique. J’avais un peu peur de voir Snowpiercer puisque ce n’est pas un film 100% coréen, mais au final on reconnait sa patte. Car Bong Joon Ho sait toujours surprendre quant à la destinée de ces personnages, on ne sait jamais comment ça va finir, ni quels personnages vont mourir ou s’en sortir (The host m’avait bien surprise). Et c’est aussi le cas avec Snowpiercer.

Snowpiercer, Le Transperceneige : Photo Chris Evans, Ko Asung, Luke Pasqualino, Song Kang-Ho, Tilda Swinton

On a donc des scènes d’action, des scènes de combats sanguinolentes et meurtrières, on a des personnages ambigus. Dans Snowpiercer on nous montre les conditions de vie de ces personnes vivant dans les wagons de queue, la saleté, les hommes qui vivent les uns sur les autres, des rationnements de barres de protéines infectes en guise de repas, et des gens qui vivent dans les wagons de tête et qui ont tous les droits sur votre vie. Curtis rêve donc de mettre un terme à la dictature de ce Wilford. On avance avec Curtis et un bon nombre de pauvres gens, qui remontent wagon après wagon, pour découvrir un monde qu’ils n’ont fait qu’imaginer jusque là. La fin est assez effrayante, on découvre l’histoire personnelle de ce Curtis, et on s’attend à tout et n’importe quoi.

J’ai été prise dans le rythme du film, dans les personnages, et la façon dont est décrite l’humanité et la nature humaine est vraiment effrayante et peu flatteuse ici, flippante dans le sens que cette vision est assez réaliste au final. Encore une fois, j’ai aimé ce mélange d’action et de rebondissements (même si ça manque d’humour comparé à ces films précédents), avec un coté plus profond (parfois sociale, parfois politique, ici c’est le tableau de la nature humaine qui est brossé). Bong Joon Ho n’a pas perdu sa manière de raconter et de dénoncer.