
de Greta
Florence Pugh, Saoirse Ronan, Emma Watson, Meryl Streep, Laura Dern
3.5/5
Les March forment une famille heureuse et aimante. Lorsque la guerre de sécession éclate, le docteur March annonce à sa famille qu’il s’est enrôlé dans l’armée et doit partir. Dès lors madame March et ses 4 filles doivent se serrer les coudes. Sans leur père, les revenus sont de plus en plus maigres. Les 4 sœurs tentent d’aider au mieux leur mère, chacune à sa façon, sans oublier leurs rêves et ambitions personnels.

Et bien je n’ai jamais lu le roman de Louisa May Alcott, mais j’ai déjà vu plusieurs adaptations, notamment celle avec Winona Ryder, Susan Sarandon, Claire Danes, Kirsten Dunst et Christian Bale. J’ai aussi vu quand j’étais plus jeune, le manga adapté du roman.

On retrouve les célèbres filles du docteur March, ces 4 sœurs si attachées l’une à l’autre et en même si différentes. Meg, l’ainée, est douce, aimable, sociale, Jo est sauvage, excitée, aventureuse, Beth est timide, pleine de retenue, et Amy est emportée, capricieuse. Chacune a un talent et des ambitions. Si Meg n’a jamais pris au sérieux son talent d’actrice qu’elle n’exerce que devant sa famille, Jo a toujours rêvé de devenir une écrivain célèbre. Beth est une surdouée du piano et Amy a un talent de peintre et rêve de devenir une artiste de génie.

Le point fort de cette nouvelle version, c’est le casting. J’ai beaucoup aimé Saoirse Ronan dans le rôle de Jo, cette fille un peu fofolle exubérante, fonceuse, émotive et Florence Pugh est formidable dans le rôle d’Amy, la plus jeune des March, la plus coquette, la plus capricieuse aussi.

J’ai beaucoup aimé le choix de la réalisatrice de monter son film sans respecter une chronologie linéaire. On passe d’une époque à une autre, en sautant entre les moments où les filles March sont des adultes et les moments où elles sont encore des enfants et des ado. On sent le souhait de la réalisatrice d’aller au delà de la simple histoire de ces filles qui prennent leur envole dans la vie, en parlant féminisme et indépendance de la femme, comme l’était l’auteur Louisa May Alcott, en son temps. Elle inclut des éléments afin de souligner sa vision du monde, son espoir pour le genre féminin.

Tout est résumé à travers le personnage de Jo. Elle rêve de devenir une auteure reconnue. Contrairement à Meg, elle n’a jamais abandonnée son rêve de petite fille, ce rêve ne s’est pas transformé en fantasme irréel, comme pour Meg qui se marie et préfère privilégier une vie de famille simple. Jo rejette la demande en mariage de Laurie, pour elle le mariage n’est pas compatible avec ces rêves, elle sait qu’une fois mariée, elle ne pourra plus revenir en arrière. Mais avec le temps qui passe son assurance n’est plus la même. Meg s’est mariée, Amy est partie apprendre la peinture en France, Jo reste seule dans la maison familiale et elle commence à sentir la solitude. Ses sœurs ont toutes pris leurs destinées en main, et ont toutes quittées le foyer ce qui fait douter Jo. C’était très touchant de voir Jo réaliser qu’elle n’est plus une enfant, que la vie n’est pas si simple, que la liberté et l’indépendance ont un prix qu’elle ne souhaite peut être pas payé.

C’est visuellement très agréable à regarder, les décors, les paysages, les costumes des personnages. En plus d’être agréable à regarder, c’est intéressant de voir que les scènes du « passée » des filles March sont toujours dans des tons lumineux et dorées alors que les scènes du « présent » sont dans des tons bleu acier, plus dures. Les souvenirs sont finalement toujours plus doux que la dure réalité du présent. Le film reste finalement très classique dans sa forme et même dans le fond, je n’ai pas trouvé le film particulièrement féministe finalement. Un casting très bien choisi et une mise en scène pleine de lumière, donne un film très sympa à voir.

de Gu Xiaogang
Qian Yufa, Wang Fengjuan, Sun Zhangjian, Sun Zhangwei
4/5
A Fuyan dans le sud d’est de la Chine, une vieille dame fête ses 70 ans. Dans le restaurant de son fils ainé sont réunis ses 4 fils, leurs conjoints, leurs enfants, les amis et les voisins. On découvre la vie de chacun dans cette ville en pleine transformation. Fuyan va en effet être rattachée à une plus grande ville voisine et reliée à elle par une nouvelle ligne de métro. Bon signe pour l’économie et l’attractivité de Fuyan pour certains, hausse des prix de l’immobilier qui les condamne à ne jamais devenir propriétaire pour d’autres.

J’ai beaucoup aimé cette chronique familiale. Le fils ainé se démène dans son restaurant tandis que sa femme insiste pour que leur fille unique épouse le fils d’un ami considéré comme un « bon parti » alors que la jeune femme est déjà amoureuse d’un instituteur, le second fils se démène sur sa barque pour pêcher chaque jour mais vient d’être expulser de son appartement car l’immeuble fait partie des zones à détruire pour la construction futur d’un complexe immobilier luxueux. Grace à son expropriation, le second fils et son épouse vont toucher une belle somme et permettre à leur fils, ouvrier, de devenir propriétaire de son propre appartement, ce qui lui permet d’épouser sa fiancée. Le troisième fils vit de petites combines et perds des sommes importantes à des jeux de hasard au point que les petites frappes locales le cherche partout. Divorcé, il élève seul son fils trisomique. Enfin le 4e fils est toujours célibataire et se voit mettre la pression par ses frères pour qu’il se trouve une femme.

Chaque famille a ses soucis, ses problèmes et s’ajoute leur mère, qui après une attaque doit s’installer chez l’un des fils. En parallèle de l’évolution urbaine de la région de Fuyan, on assiste aussi aux évolutions sociales de la Chine. Les enfants issus de la politique de l’enfant unique, ont été gâté par leurs parents qui attendent en retour que leur progéniture leur obéissent au doigt et à l’œil. Mais de nos jours, hors de question de se marier avec celui que ses parents ont choisi. Les enfants pensent à leur bonheur et non à faire plaisir à leurs parents.

2h30 d’une chronique familiale ordinaire sur fond de transformation d’une région, pour le meilleur et pour le pire. Des touches d’humour, des moments difficiles, certains épisodes plus mélancoliques, les parents qui méditent sur le caractère de leurs enfants, loin d’être aussi docile qu’ils l’avaient été avec leurs propres parents, les enfants devenus adultes qui ne voient pas les choses de la vie de la même manière que leurs ainés.

J’ai adoré les interactions entre les différentes générations, entre les frères, entre les mères et filles…C’est aussi visuellement plein de beauté et de poésie, certains plans séquences sont justes magnifiques, comme la scène dans laquelle le fiancée de Gu Xi nage dans la rivière est très belle. La ville et la vie de cette famille changent au fil des saisons, l’été, puis l’automne, l’hiver, et enfin le printemps, chaque saison filmés différemment apporte son lot de poésie et de beauté. Il s’agit d’un premier film d’une trilogie, la suite racontera le quotidien d’autres personnages, avec peut être certains personnage déjà présents mais peu développés dans ce film ci.

de Makoto Shinkai
4/5
Le jeune Hodaka, 16 ans, a fugué de son île isolée pour venir vivre à Tokyo. Mais à son âge, trouver un travail et même un lieu pour dormir s’avère plus difficile que ce qu’il avait imaginé. Trouver à manger, une chambre d’hôtel, éviter la police qui arrête toujours les fugueurs mineurs. Il rencontre Hina, une jeune ado qui le prend en pitié et lui offre un jour un hamburger. Alors que Hodaka a finit par trouver un toit et un petit job auprès de Keisuke, un homme qui tient un journal à sensation, Hodaka découvre que Hina a un petit talent, celui de faire apparaitre le soleil pour quelques minutes. Alors qu’il pleut presque sans arrêt depuis plusieurs semaines à Tokyo, Hodaka a l’idée de vendre son talent via un site internet afin de se faire un peu d’argent.

Makoto Shinkai commence à avoir une jolie liste de long métrage à son actif même si je n’ai pas toujours aimé ces films. 5 cm par seconde était visuellement magnifique, des plans d’une beauté particulière mais l’histoire m’avait un peu ennuyé. Voyage vers Agartha était une jolie aventure pour enfant mais qui manquait d’originalité. Enfin son dernier film m’avait énormément plut, Your name, une vraie petite pépite.

J’ai beaucoup aimé les enfants du temps bien qu’il soit inférieur à Your name. On retrouve certaines même qualités, toujours des plans magnifiques, une animation sublime, des personnages intéressants, de l’humour, et pas une seconde d’ennui ou de longueur.

Makoto Shinkai film parfaitement les rues de Tokyo, les grattes ciels, les carrefours, la foule, les transports, les parcs citadins…dans la jungle urbaine de Tokyo, les deux ados tentent de survivre seuls sans l’aide d’adultes, pour des raisons différentes. Au delà de l’histoire fantastique qui tourne autour du pouvoir de Hina, le film s’intéresse à la place des ado et des jeunes adultes dans la société et la difficulté de trouver sa place.

J’ai beaucoup aimé la première moitié, voir le quotidien de Hodaka en compagnie de Keisuke, ce quadra veuf, père d’une fillette qui habite chez sa grand mère, qui vit un peu comme un marginale a produire son journal rempli d’histoires farfelues, et de Natsumi, jeune femme qui cherche un premier vrai job mais qui enchaine les entretiens sans rien décrocher.

Les petits moments du quotidien, les rebondissements, l’action, le suspense et beaucoup d’humour. J’avais lu que l’histoire était un peu trop mélodramatique, mais je n’ai pas du tout trouver que ce soit le cas, et les choses prennent une tournure à laquelle je ne m’attendais pas. Un jolie film.