Voir Pétra à toujours fait partie des lieux que je rêvais de voir, je n’ai donc pas hésité quand trois amis m’ont fait part de leur projet de partir visiter la Jordanie à la fin février. Mais si au mois de novembre j’étais partante à fond, un évènement concernant ma vie professionnelle a fait que ce voyage a failli être annulé pour ma part. Finalement, j’ai pu m’arranger même si j’ai dû adapter le parcours fait par mes amis. C’est probablement la première fois où je voyage sans m’être investi dans la programmation et la préparation. Ce sont mes amis qui ont tous décidé, tout organisé, j’ai participé pour le choix des hôtels, mais pas plus. Du moment que le programme incluait la mer morte et surtout Pétra, j’étais contente. De toute façon côté boulot je ne pouvais pas faire autrement, car j’ai réussi un concours professionnel qui implique une formation à suivre pour six mois dans la ville de Lyon. J’ai appris que j’avais été retenue mi janvier, j’ai du donc faire de nombreuses démarches administratives et professionnelles dont je vous passe les détails. Le vol retour était à la base prévue dans la nuit du 2 au 3 mars, alors que je devais être à Lyon le 28 février. Heureusement, dans l’hypothèse où je réussissais ce concours j’avais pris l’option échange et remboursement du billet d’avion pour le vol retour, j’ai pu donc changer mon billet moyennant quand même 60 euros pour rentrer sur Paris le 27 février. J’ai du aussi donc abandonner l’idée d’aller jusqu’au bout du voyage avec mes amis, que j’ai du laisser en cours de route; exit donc pour moi les deux jours dans le Wadi rum et dans la ville de Aqaba.
Donc vers la fin février, grâce aux derniers jours de congés dont je dispose avant le début de ma formation, je décolle un mardi pour Amman, escale à Francfort avec Lufthansa. Petite parenthèse, j’ai été très déçu par la compagnie Lufthansa sur plusieurs points. Je pensais avoir de meilleures prestations pour une compagnie nationale allemande. Entre des vols qui ont toujours été sous le signe des turbulences, allant même jusqu’à avoir des turbulences constantes sur 4h30 de vol entre Amman et Francfort, le fait qu’on ait eu droit qu’à un sandwich au fromage sur un vol qui dure quand même 4h30, le fait qu’on ait eu aucun écran interactif de tous le voyage et que même sur la partie Paris Francfort nous n’avons pas eu droit à ne serait-ce qu’une prise usb pour brancher son téléphone, je me suis dis lufthansa plus jamais !
Bref, après une pause à Francfort, j’arrive enfin à Amman vers 21h30. La sortie de l’avion, le passage à la douane, l’obtention du visa, je passe récupérer ma valise qui est déjà descendue du tapis roulant et m’attends sagement dans un coin. Mes premières interactions avec les jordaniens est top puisque je n’ai à faire qu’à des gens très gentils et souriants, sauf à la douane, mais ça fait partie de leur rôle d’être un tant soi peu intimidants. J’attends dans le seul café encore ouvert, starbuck, en compagnie d’un thé, d’un sachet de chips et de la wifi gratuite de l’aéroport, l’arrivée de mes amis qui atterrissent à 23h30. Pour ce voyage on a décidé de faire appel à un chauffeur qui nous conduira sur les différentes étapes du voyage et nous servira également de guide. La plupart des touristes louent une voiture, mais personne ne se sentaient de conduire et tout le monde avait envie de pouvoir profiter des paysages et de ne pas à avoir à se concentrer sur la route. Notre chauffeur Omran, très sympa, très souriant et toujours de bonne humeur, nous récupère à l’aéroport et nous amène directement en centre ville devant notre hôtel. Mais à peine est-il parti qu’on se rend compte qu’il s’est trompé d’hôtel, les deux noms étant assez similaires. Heureusement le standardiste, malgré l’heure tardive (1h du matin), rappelle pour nous notre chauffeur, nous propose biscuits, bananes et bouteilles d’eau en attendant. Finalement, on arrivera à bon port.
Après une petite nuit, petit déjeuner à l’hôtel avant de prendre la route vers 9h, direction le nord du pays. Deux heures de route pour se rendre à Um Qais, un site archéologique qui fait partie de la Décapole (regroupement de plusieurs cités romaines dans la région, permettant des échanges plus faciles entre ces villes). Um Quais se situe à l’extrême nord est de la Jordanie. On peut d’ailleurs accéder à un point de vue permettant de voir le lac Tibériade, la Palestine, la Syrie. Les ruines sont intéressantes, il y a une vue incroyable et une belle terrasse de café sur laquelle on a très envie de se poser pour boire un thé en admirant la vue, mais la journée est chargée! Après avoir sympathisé avec un groupe de jeunes femmes qui dansent entre elles une dabke (danse traditionnelle festive qu’on trouve surtout au Liban, Syrie, Palestine), il est temps de reprendre la route et arriver une heure plus tard à Jerash, un site antique très connu. Avant de se lancer dans la visite, notre chauffeur nous dépose à quelques mètres de l’entrée afin de manger dans un restaurant hautement touristique. On peut déjà voir de nombreux cars de touristes garés devant le lieu. Notre chauffeur nous propose ce lieu pour déjeuner le plus rapidement possible tout en étant à quelques mètres de l’entrée pour ne pas perdre de temps. Personnellement je n’aime pas manger dans ce genre de lieu, mais je suis finalement plutôt surprise dans le bon sens. Un buffet de plats variés et bien cuisinés est proposé. Riz, aubergine en sauce, poulets, agneau, houmous ou caviar d’aubergine, servi avec des galettes toutes chaudes cuites sur place à l’entrée du restaurant.
Après avoir mangé rapidement, on se rend à l’entrée du site de Jerash. C’est vraiment un site impressionnant, si vous vous rendez en Jordanie, ce serait vraiment dommage de passer à côté. Les ruines sont vraiment très bien conservées. Les lieux sont habités depuis le néolithique. Jerash existe en tant que ville depuis l’époque d’Alexandre le Grand et transformée complètement par les romains. Le site est immense, très bien conservé, qui regorge de recoins surprenants. D’abord l’entrée avec l’arche d’Adrien, impressionnant et la vue sur la nouvelle ville en face, l’hippodrome bien conservé avant d’arriver sur une place immense entourée de colonnes. Temples, théâtres, la longue avenue bordée de colonnade. Il fait très beau, pas un nuage et une température très agréable. On reste jusqu’au coucher du soleil et la fermeture du site, je cueille quelques fleurs de jasmin à la sortie du site et retour hôtel. Pour finir la journée et fêter notre arrivée en Jordanie, on se retrouve au pub en bas de l’hôtel pour grignoter un peu.
Jeudi, on quitte Amman. Notre chauffeur nous accueille avec un sachet de petits falafels tout chauds, les meilleurs que j’ai mangé, qui se croque comme des bonbons, servit avec des galettes de pain toutes chaudes aussi. Après une pause dans une fabrique de céramique et de mosaïque, qui sont beaucoup utilisés dans l’artisanat jordanien, on se rend au mont Nébo qui permet d’avoir une vue sur 360 degrés sur toute la région. On redescend dans la vallée en passant par une route où la circulation est quasi nulle. Routes en épingles, avec des courbes et des pentes impressionnantes, la vue est magnifique sur les montagnes alentours. On croise quelques bédouins avec leur tente entourés de leurs bétails et on se rend sur le site de Béthanie. Il s’agit d’une visite en groupe avec un guide historien qui va nous expliquer les lieux; c’est ici que Jean Baptiste aurait vécu une partie de sa vie et que Jésus a été baptisé et s’est installé pour choisir ses apôtres et établir les premiers principes du christianisme. On visite les ruines de l’endroit où Jean Baptiste a vécu puis les vestiges d’une église qui fut détruite et reconstruite à plusieurs reprises. Le lieu avaient notamment des escaliers qui descendent directement dans le fleuve du Jourdain, où les premiers baptêmes auraient eu lieu. Aujourd’hui le cours du Jourdain a changé et s’est légèrement retiré des abords de l’église d’origine. Une autre église a été construite un peu plus loin aux bords du Jourdain. On s’y rend pour notre dernière étape et on peut descendre pour toucher les eaux du Jourdain pour ceux qui le souhaitent. Les militaires jordaniens sont présents sur les lieux car sur l’autre rive c’est la Cisjordanie administré par Israël, qui a construit tout juste en face une énorme structure en béton qui permet aux visiteurs de descendre eux aussi sur les bords du Jourdain pour se faire baptiser par des prêtres présents.
De retour en voiture, on se rend au bord de la mer morte. Première étape, un complexe hôtelier de luxe qui possède une plage privée pour se baigner dans la mer morte. On n’y dormira pas mais en payant 30 jod (équivalent de 35 euros), on a accès à la plage et au buffet pour déjeuner. Comme pour le repas à Jerash, il s’agit d’un buffet à volonté mais contrairement au resto Artemis de Jerash, les plats sont assez insipides et fades. On part se changer dans les vestiaires assez spartiates et on décident de faire des binômes, deux gardes les affaires et deux vont se baigner. Il est conseiller de ne pas rester plus de 20 minutes dans les eaux très salées de la mer morte, l’entrée est un peu difficile, l’eau nous fait déjà flotter et le sol est recouvert de grosses pierres, on risque la glissade à tout moment, on fait attention car il est déconseillé de mettre le visage dans l’eau. Mais passé les premiers mètres le sol devient sablonneux et plus stable. L’eau est bonne et on se met vite sur le dos; on a vraiment la sensation de flottement, impossible de s’enfoncer dans l’eau même si on essaye! se mettre sur le ventre pour nager est une mauvaise idée, le risque d’avoir de l’eau dans les yeux est trop grand, d’ailleurs un surveillant demande régulièrement aux gens de ne pas rester sur le ventre. Au bout de 15 minutes on sort, on se douche pour retirer le sel. Reste une sensation légèrement huileuse sur la peau.
Le soir on se rend dans notre hôtel, ou plutôt un appartement dans une immense résidence de plusieurs immeubles. Probablement des logements secondaires ou des logements pour vacanciers appartenant à des investisseurs. Le complexe se situe tout au bord de la mer morte à deux pas de l’hôtel dans lequel on a fait trempette. J’abandonne mes amis pour aller tester la piscine. L’employé qui nous avait accueilli m’avait prévenu que l’eau de la piscine était froide. Le bassin a débordement fait face à la mer, et sous un beau coucher du soleil, je plonge sans hésité dans la piscine. L’eau est vraiment froide mais je trouve la sensation très agréable, ça fait beaucoup de bien. Cependant je ne fais que quelques longueurs car la piscine n’a pas vraiment une forme adaptée pour faire des longueurs sportives. Je reste vingt minutes à admirer le paysage et faire quand même quelques longueurs et je retrouve mes amis pour faire quelques courses au supermarché d’à côté. On passe la soirée sur le superbe balcon de l’appartement.
Vendredi, notre chauffeur nous récupère avec en cadeau des sandwichs de falafels et houmous pour le petit déjeuner, délicieux. On prend la route qui longe la mer morte et qui nous permet de voir de magnifiques paysages naturels et sauvages assez incroyables, on peut aussi voir la Palestine juste en face. On s’arrête devant l’entrée du Wadi Mujid, des gorges que j’avais très envie de visiter mais qui sont fermées jusqu’en avril pour cause de crue incontrôlée.
Après les paysages incroyables du littoral de la mer morte, on s’arrête au château de Karak, un château construit au temps des croisés. Très belle vue sur la région, le château est surtout en ruine, mais on peut se balader dans des dédales de caves et de couloirs souterrains. En sortant on passe devant la statue de Saladin, puis on reprend la route pour déjeuner. Le chauffeur nous propose d’aller manger dans un buffet pour touriste comme à Jerash ou d’aller dans un resto local qu’il connaît bien. On se décide sans hésiter pour le local. Au menu brochettes de poulet, brochettes cheech kebab, frites maison, houmous, caviar d’aubergine, galettes de pain toutes chaudes, légumes et une part d’un plat traditionnel composé de riz servi avec une souris d’agneau. Tout ça pour 18 jod, c’est-à-dire environ 4,5 jod par personne, ce qui n’est vraiment pas cher du tout. On devait visiter le château de Shomak mais sur les conseils du guide, on ne fait que passer devant pour le voir de près sans s’y arrêter. On fait un stop chez un vieux monsieur qui possède le plus petit hôtel du monde, connu sur instagram. Il s’agit en fait d’une minuscule voiture transformée en hôtel, avec à l’intérieur un matelas et des tapis recouvrants le sol de la voiture. On prend des photos, on discute avec lui, on sympathise. Il vend également des bijoux typiques jordaniens qu’on trouve un peu partout sur les sites touristiques mais ici ils sont beaucoup moins chers, je craque pour un bracelet. On continue la route et on passe dans la vallée de Dana, notamment à l’entrée du plus grand parc national du pays. On fait plusieurs arrêts pour prendre des photos des paysages. Nous sommes vendredi et les familles ont pour tradition d’aller pique niquer dans la nature. On croise une famille assise sur des grandes couvertures, mangeant un couscous avec une vue sublime. Ils nous invitent à se joindre à eux mais nous avons suffisamment mangé à la pause déjeuner! Dernière étape, arrivée à Pétra. Notre guide nous laisse à la porte de notre hôtel en fin de journée et on lui dit au revoir car nous allons être seul le lendemain.
L’hôtel à Pétra possède une déco particulière, tapis jordaniens, lampes, meubles, objets décoratives tournées vers la nature, des supports lumineux en bois brut…Notre chambre est immense, un grand lit deux places et trois lits individuels, un coin salon, une belle salle de bain et un balcon avec vue sur la ville. Sur la terrasse, une véranda accueille les clients pour le petit déjeuner le matin et pour le dîner le soir. Pour 12 jod par personne, on a droit à un repas délicieux. Pour ce premier soir, c’est salade de tomates concombres, caviar d’aubergine, bouillon aux graines de cumin, puis en plat principal, le plat jordanien typique composé de riz cuit dans un bouillon et servi avec du poulet, délicieux. En dessert un petit baklava revisité (sirop à la place du miel par exemple), très bon. On se couche tôt car demain grosse journée.
Samedi, le point culminant du voyage, on part visiter Pétra. On descend une pente ultra raide pour cinq minutes jusqu’à l’entrée, très tôt le matin, après le petit déjeuner servi par l’hôtel. A 7h, on est devant l’entrée, billet en main. Tout le monde connaît le site de Pétra, en particulier le monument principal appelé Le Trésor, grâce au film Indiana Jones et la dernière croisade. Personnellement, j’ai toujours rêvé remonter le sentier étroit entre les gorges immenses pour déboucher sur le monument du Trésor, comme Indiana Jones et son père dans le film. Dans la réalité, la route pour arriver au Trésor est très longue, environ 25 minutes de marche depuis l’entrée. Sans compter le temps pris pour photographier tous les détails ! le jour est levé mais la lumière est encore timide, le soleil pas visible, et surtout il n’y a quasi personne, un vrai luxe. Quand on arrive devant le Trésor, j’ai l’impression d’être dans un rêve, la gorge qui s’ouvre doucement pour nous montrer ce monument incroyable, avec à peine quelques touristes lève tôt, le silence, le calme, la lumière discrète. Les vendeurs ambulants qui tiennent leur stands ne sont pas encore là, les chameliers et conducteurs de mules et d’ânes pour accompagner les touristes trop fatigués ne sont pas encore là à vous demander si vous êtes intéressés, et surtout les groupes gigantesques de touristes qui débarquent par bus entier ne sont pas là non plus.
Après avoir pris la pose devant ce monument symbolique, on reprend la route, on passe par des décors incroyables, les roches de couleurs rouges, ocres, on grimpe dans les collines on redescend. Il faut savoir qu’à Pétra le site est vivant, habité, actif. Mis à part les petits stands amovibles qui vendent des souvenirs aux touristes, il y a aussi de véritables boutiques composés de grands tapis suspendus à flanc de collines ou dans des grottes, des gargottes qui vendent du thé, des cafés, du jus de grenade, des buvettes, et des bergers qui mènent leur troupeau de chèvres, de chameaux. On rentre dans une boutique et je marchande avec le vendeur pour négocier le prix d’une écharpe en poil de chameau et cashmere, brodé main. On arrive en bas d’une longue série de marche à flanc de montagne et on se lance dans l’ascension en pensant qu’il s’agit du chemin qui mène au Monastère, un monument qui ressemble un peu au Trésor. On grimpera environ 600 marches pour arriver au sommet. Une vue splendide sur tout le site mais ce n’est finalement pas la route du Monastère. On s’avance vers une grotte gardée par une meute de chien qui semblent libres et assez agressifs dès qu’on s’approche. On finira par comprendre qu’en fait, la grotte abrite des chèvres et leurs petits et que les chiens sont des chiens de berger charger de protéger le troupeau. On descend par un chemin pas balisé, entre rochers et plantes sauvages, on suit les traces de pas dans le sable pour arriver à un promontoire. Dans un recoin, tout au bord du précipice, des tapis composent des murs et un toit qui permet de rester à l’abri du soleil. Une dame qui vend des boissons fraîches aux visiteurs et des jus de grenades fraîchement pressés à la minute. On peut s’asseoir sur les tapis au bord du précipice pour profiter de la vue plongeante sur le Trésor, impressionnant. Hélas, il n’y a pas de route pour redescendre, il faut revenir sur ses pas. Une fois en bas, pause déjeuner sur le pouce (panier repas préparé par l’hôtel pour 5 jod), puis on reprend la visite en se rendant dans un théâtre délabré, des ruines magnifiques.
Il est finalement hors de question de se relancer dans l’ascension des 800 marches pour se rendre au Monastère, on est trop crevé ! on fait une pause dans une buvette et on reprend la route vers l’entrée pour admirer une dernière fois le Trésor qui a perdu tout son calme du matin. Vendeurs, chameliers ou conducteurs de mule pour emmener les touristes, voiturettes électriques qui déposent et reprennent les touristes fatigués, et une foule de visiteurs. C’est bruyant et chaotique, il est temps de ressortir.
On est tellement fatigué qu’on ne s’imagine pas remonter la pente pour l’hôtel et on décide de prendre un taxi. Le soir on dîne à nouveau dans l’hôtel, cette fois ci c’est bouillon de courgettes, houmous, taboulé, puis légumes (pomme de terre, poivron, tomate, feuille de choux) farci au riz safrané et parfumé, un délice. Et en désert une sorte de Kadahief revisité, délicieux.
Dimanche, dernier jour de voyage pour moi. En effet mes amis vont continuer dans le sud du pays avec un chauffeur guide qui va les mener deux jours dans le désert du Wadi Rum et dans la ville de Aqaba situé en bord de la mer rouge avant de remonter en voiture jusqu’à Amman. Pour ma part, comme je l’ai dis, je repars pour la France pour être à temps à Lyon et le début de ma formation professionnelle. Je dis au revoir à mes amis qui démarrent à 9h. Pour ma part je vais passer toute la journée à Pétra. Donc, me voilà à refaire la même route qu’hier, sauf qu’aujourd’hui le soleil est bien levé et les couleurs de la pierre des gorges menant au Trésor est très différente et c’est encore une fois magnifique, tout comme le soleil qui illumine le monument. Il y a déjà beaucoup plus de monde que la veille devant le trésor, mais je ne m’attarde pas, je file direct à l’entrée du Monastère, l’une des choses essentielles du site que je n’ai pas pu faire hier. J’entame la montée des marches. La route est plus facile et en même temps plus difficile. Plus facile car les marches sont souvent cassées par moments par des chemins plats, plus difficile car la montée se fait presque entièrement sous le soleil, je n’ose même pas imaginer refaire ça en été !
Après quelques pauses pour reprendre mon souffle, j’arrive enfin au sommet et quel spectacle ! le Monastère est juste incroyable, et il n’y a qu’une vingtaines de touristes sur les lieux. Je m’installe à la buvette, je prends place sur un banc recouvert de tapis pour boire un soda à la grenade, bien rafraîchissant après cette montée sportive. Ensuite je pars explorer les environs, des chemins permettent de se rendre à des points de vue sur des paysages impressionnants.
Je redescends et le temps de sortir de Pétra il est déjà 14h40 quand même. Je prends un taxi comme la veille, pour aller récupérer ma valise laissée à l’hôtel. Je sympathise avec le chauffeur lui demandant où je pourrais aller déjeuner en ville, sachant que j’ai un bus à 17h pour Amman. Il me propose d’aller directement sur le parking de la station de bus où son ami possède un stand de sandwichs. Il me sert une galette toute chaude avec du poulet pané, des petits légumes cuit dans une sauce, très bon et pas cher, il me fait même un prix moins élevé que le touriste suivant qui commande la même chose. Le propriétaire m’installe sur une chaise pour que je mange tranquille et je suis rejointe par des touristes mexicains avec qui je sympathise et je discute. A 17h, je prends donc le bus pour 3h de route ; à Amman, je suis attendue par un taxi, un collègue de notre chauffeur guide Omran, qui m’emmène à l’aéroport pour un tarif ultra compétitif.
La fin du voyage est ultra crevante, puisqu’après la journée à Pétra, les trois heures de bus, les 40 minutes de taxi, j’arrive à l’aéroport à 21h pour un vol qui décolle à 3h30 ; c’est surtout l’attente pour enregistrer les bagages qui fut longue. Une fois la valise enregistrée, je passe les contrôles et je m’installe à un stand qui vend des sandwich aux falafels, délicieux. Suivra 4h de vol jusqu’à Francfort puis une heure jusqu’à Paris où j’atterris à 9h du matin.
Qu’ai-je pensé de la Jordanie ? que du bien ! les gens d’abords, les jordaniens sont tous très accueillants, sympathiques et chaleureux, prêt à vous aider. Ils parlent tous anglais, il est donc très facile de discuter avec les jordaniens. Les paysages m’ont époustouflé. Que ce soit la vue depuis le Mont Nebo ou la vue sur le littoral de la mer morte avec son sel blanc et ses eaux turquoises, la vue que l’on a depuis le château de Kanak, les superbes ruines de la ville de Jerash et surtout les moindres recoins de Pétra, juste incroyable, encore mieux et encore plus impressionnant que je l’imaginais.
La nourriture est très bonne en majorité composé de riz, de houmous et de falafels. J’ai adoré me baigner dans la mer morte, me retrouver devant le Trésor, de monter jusqu’au Monastère.
Ce qu’il faut savoir :
le niveau de vie par rapport à l’euro est élevé, par exemple un repas à 12 jod équivaut environ à 13 euros. On peut manger pour pas cher quand on sait où il faut aller.
La plupart des voyageurs loue une voiture pour visiter le pays, mais mes amis ne voulaient pas conduire pour pouvoir profiter à fond du voyage et des paysages sur la route. On peut difficilement se déplacer dans le pays sans voiture. Il y a des excursions privées organisées par les hôtels ou des agences de voyages. Quelques bus de la société Jett bus permet de relier les points essentiels du pays comme Amman, Pétra ou Aqaba. Pour ma part, lorsque j’ai voulu réserver un billet de bus pur revenir sur Amman, il m’a été impossible de le faire ; impossible de réserver un billet depuis leur site internet ou même en téléchargeant leur application. C’est finalement notre chauffeur qui m’a réservé par téléphone un billet que j’ai payé en montant dans le bus. Vous pouvez ne pas réserver le billet et vous présenter assez en avance pour prendre votre billet auprès du chauffeur mais c’est un risque de tomber sur un bus complet. Il faut dire qu’il n’y a qu’un seul bus quotidien pour Amman, Pétra ou Aqaba. Il y a également des vols intérieurs entre Amman et Aqaba mais c’est plus cher. Pétra-Amman en bus m’a coûté seulement 11 euros.
Enfin la plupart des touristes occidentaux réservent et payent avant d’arriver en Jordanie, un « jordan pass » qui pour environ 120euros (selon les options choisies), permet d’inclure les prix d’entrée de la plupart des sites touristiques (mais pas tous, certains ne font pas partis du jordan pass) et inclus également le prix du visa (environ 40€) ; quand on sait que l’entrée du site de Pétra coûte à lui seul 50 € le jordan pass peut valoir le coût si vous comptez faire plusieurs sites dans le pays.
Avec des passeports de certains pays, notamment pays du Maghreb ou du moyen orient, le visa est gratuit et l’entrée des sites est vraiment beaucoup moins cher, pour donner un exemple, l’entrée sur le site de Pétra coûte 1€ au lieu de 50€.
Sachez que si vous voulez faire des randonnées ou des treks dans certaines gorges comme le wadi mujid, ces dernières sont fermées de octobre à avril pour cause de crues intempestives. D’ailleurs Pétra n’est pas à l’abri d’inondation puisque trois semaines avant notre venue, Pétra avait été fermée deux jours à cause de fortes pluies. La meilleure période si comme moi vous n’aimez pas la chaleur, reste fin février à fin mars- début avril. Après les températures commencent à grimper fortement.