Dernières séances: Blue giant – Vampire humaniste cherche suicidaire consentant

de Yuzuru Tachikawa

3/5

Rien ne prédestinait Dai Miyamoto à devenir un saxophoniste de talent. Il découvre tardivement le jazz et se passionne pour le saxo, devenant en peu de temps un musicien de talent. Sa passion compense son manque de connaissance sur les codes du monde fermé du jazz et il arrive à convaincre Yukinori, un jeune pianiste de jazz très prometteur, de s’allier à lui pour former un groupe. Afin de compléter leur duo, ils recherchent un batteur et Dai décide de donner sa chance à son ami d’enfance, Shunji qui n’est pas du tout musicien mais qui vient d’être contaminé par le virus du jazz à force de côtoyer Dai. Il décide de mettre ses études de côté pour se consacrer à plein temps à la batterie.

Blue giant nous plonge dans le monde du jazz, un monde fermé, qui s’ouvre peu aux novices, du moins c’est ainsi qu’on nous le présente dans le film. Yukinori joue depuis qu’il sait marcher, alors il reste dubitatif devant le talent de Dai qui ne joue que depuis quatre ans. Le film nous explique qu’avec la motivation et quand on est passionné, rien n’est impossible. Les trois amis sont solidaires dans le but unique de percer le monde du jazz, malgré leur statut d’outsiders. Mais, aucun romantisme dans leur amitié, une fois le but atteint et malgré leur solidarité et leur amitié, chacun reprendra sa vie par la suite. On nous fait comprendre que leur passion reste leur seul véritable compagnon. Le film se laisse regarder, l’esthétisme est intéressant, notamment lors des scènes musicales, une petite dose d’humour. Mais quelques longueurs rendent le film parfois un peu long, il aurait gagner à être plus court. Par contre, devenir de véritables héros du jazz alors que Dai ne joue que depuis 4 ans et surtout Shunji qui n’avait jamais touché une batterie de sa vie, faut pas pousser non plus!

de Ariane Louise Seize

Sara Montpetit, Félix Antoine Bénard, Steve Laplante, Sophie Cadieux, Noémie O’Farrell

4/5

Sasha est la fille unique d’un couple de vampire. En compagnie de sa cousine, ses parents et sa tante, elle fête un anniversaire dans lequel sa famille lui offre deux cadeaux d’importance: un piano, instrument pour lequel Sasha possède un talent inné, et un clown qui va être dévoré par la famille et offert en pâture à la jeune Sasha en guise de baptême pour sa première vrai chasse. Mais trop sensible, Sasha ne supporte pas la mort du clown et fait un blocage: ses dents de vampire ne sortent pas. Des années plus tard, Sasha, jeune adulte, vit chez ses parents, dépendante d’eux, qui lui procure le sang nécessaire à sa survie, là où Sasha aurait du devenir autonome pour se nourrir; Mais le jour où les dents de vampire de Sasha surgissent, sa famille estime qu’il est temps qu’elle chasse elle même pour se nourrir.

J’en avais vaguement entendu parler, et honnêtement vu le désert du programme ciné ces dernières semaines, j’ai pas hésité à aller voir ce film étrange. Et j’ai bien fait c’est un petit bijou. Le film est court, mais il prend le temps de nous faire comprendre et de nous présenter la société vampire. Ils ont leurs hôpitaux, leurs spécialistes, leurs modes de vies, leurs traumatismes. Sasha a été traumatisé par la mise à mort du clown venu animé son anniversaire quand elle était petite et depuis c’est le blocage; blocage de ses dents, et de ses instincts de chasse. Les humains sont considérés par les vampires comme des animaux pensants. Elle finit par rencontrer un jeune ado suicidaire, qui ne trouve pas le courage de mourir, et qui aimerait que sa mort serve à quelqu’un. Bizarrement c’est sa rencontre avec lui qui va provoquer l’apparition des crocs de vampire de Sasha. Elle cherche à tuer son premier humain pour ne pas mourir de faim et lui cherche à donner à sa mort une utilité.

J’ai adoré les deux parents de Sasha, et notamment la relation qu’elle a avec son père, touchante. Il y a énormément d’humour, j’ai ri à plusieurs reprises devant le film, c’est drôle, bien interprété, tout le casting est bien choisi. Il y a quelques originalités dans un film qui ne l’est pas tant que ça, ce qui permet de sortir du rang. Un film court, drôle, originale, sympathique, avec un bon casting, et l’accent québécois en prime.

Dernières séances: Dune – Daaaaali! – Sleep

de Denis Villeneuve

Timothée Chalamet, Zendaya, Rebecca Fergusson, Javier Barden Josh Brolin, Christopher Walken, Florence Pugh

4.5/5

On retrouve Paul, Dame Jessica, Chani dans le désert d’Arrakis. Les Fremens sont divisés en deux, entre ceux qui sont persuadés que Paul est l’élu de leur prophétie qui doit les mener au paradis vert, et ceux qui pensent que ces prophéties sont du délire et que seul compte leur lutte guerrière pour reprendre le contrôle de Arrakis. Paul qui ne croit pas être l’élu que les Fremens attendent, décide de se servir de cette croyance pour convaincre les Fremens de s’allier à lui pour se venger des Harkonens, tandis que sa mère Jessica n’a pas d’autre choix que d’accepter de devenir la révérende mère des Fremens, ce qui aura des conséquences importantes.

Ce second volet reprend juste à la fin du premier. Paul va évoluer au fil des mois passés sur Arrakis. Si au départ il ne croit pas à la prophétie, il doute de plus en plus et finit par y croire à fond. On peut voir des signes partout confirmant que la prophétie est bien réelle, comme le fait Stilgar, ou peut voir dans ces signes que des coïncidences et des coups de chance. Dame Jessica évolue aussi beaucoup. Tout comme son fils, elle ne croit pas à la prophétie. Elle veut se servir de la prophétie pour protéger Paul et le propulser à la tête des Fremens, qui pourront les aider à venger la mort du Duc, et à reprendre le pouvoir. Mais elle finit par y croire aussi et plus encore que Paul.

Sans trop en dire, j’ai beaucoup aimé ce second volet. On en apprend plus sur les Harkonnens, le rôle des Bene Gesserit, on découvre l’empereur, sa fille et leur monde.

Visuellement, Dune est incroyable, Denis Villeneuve joue sur les lumières et les couleurs selon la planète sur laquelle il film l’action, le blanc et noir pour les Harkonnens, le doré sur Arrakis…Très beau travail aussi pour nous présenter la culture et l’histoire des Fremens, leur fonctionnement, leur société, leurs mœurs, à travers l’architecture, les objets et aussi les vêtements, bijoux, tatouages des Fremens, largement inspirés par ceux du peuple berbère de l’Afrique du Nord. Les scènes d’action sont très réussies, les scènes de chevauchées sur les vers des sables sont impressionnantes.

Quelques touches d’humour qui détendent un peu les enjeux. Rien à dire du côté des acteurs, mais petite préférence pour Javier Barden dans le rôle de Stilgar, et Rebecca Fergusson dans le rôle de Dame Jessica. Le film dure 2h45 et je n’ai pas vu le temps passé.

de Quentin Dupieux

Edouard Baer, Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmai, Didier Flamant, Anaïs Demoustier, Romain Duris

4/5

Une jeune pharmacienne reconverti dans le journalisme rêve de faire une interview de l’artiste Dali, qu’elle adore. Mais tentative après tentative, rien ne se passe comme prévu. Dali veut être filmé, Dali ne veut pas attendre, Dali veut plusieurs caméras…la jeune femme ne désespère pas malgré les obstacles.

Quentin Dupieux, on aime ou on aime pas. Personnellement, j’aime beaucoup son cinéma, et même si je n’adore pas tous ses films, je crois que je n’en ai jamais détesté un seul.

Dans Daaaaali, on retrouve l’originalité, l’excentricité et l’absurde que l’on trouve dans les films de Dupieux. Si mon préféré reste Au poste, j’ai bien aimé ce crue 2024. Dali est interprété par différents acteurs selon les scènes du film, et certaines interprétations m’ont plus plut que d’autre.

J’ai trouvé l’humour subtile et décalé, l’histoire rigolote et le format court qu’on retrouve toujours chez Dupieux est très appréciable. Un petit ovni sympathique qui fait plaisir à voir.

de Jason Yu

Yu Mi Jeong, Sun Kyun Lee

3.5/5

Un jeune couple en Corée du sud est sur le point de devenir parent pour la première fois. Ils mènent une vie de couple stable et sont très solidaires. Tous les deux travaillent mais si elle occupe un poste classique dans une entreprise, lui tente de percer comme acteur et se contente pour l’instant de petits rôles. Mais à quelques semaines de l’accouchement, il est victime la nuit dans son sommeil, de graves crises de somnambulisme. Se gratter le visage jusqu’au sang, vider le frigo et manger tous son contenu, tenter de sauter par la fenêtre…Les crises ne font qu’empirer. Désespérés, ils consultent des spécialistes qui avertissent que le traitement sera long. En attendant la future maman commence à perdre son optimisme et à avoir peur pour elle et sa fille à naitre. Et si finalement ce n’était pas du somnambulisme? et si comme le disent certaines personnes autour d’eux, il s’agissait d’un esprit malveillant?

Au départ le film ne me tentait pas du tout car je ne suis pas une grande fan des films d’horreur. Mais après avoir quelques critiques presses excellentes et d’y avoir lu que Sleep était plus qu’un film d’horreur, je me suis décidée à aller le voir.

Le résultat est un peu mitigé. J’ai beaucoup aimé suivre ce couple fusionnel, aucune ombre au tableau dans leur relation, leur quotidien est bien rodé, ils se soutiennent mutuellement dans leurs vies professionnelles respectives et se tiennent à leur slogan affiché dans leur appart: on peut tout surmonter tant qu’on reste ensemble.

Puis les choses se dégradent doucement. Au début Soo Jin soutient son mari, l’encourage, malgré sa grossesse avancée. Son mari présente tous les signes et symptômes du somnambulisme. Mais les actes du mari durant son sommeil sont aussi les effets décrits en cas de possession par une âme mal attentionnée. Petit à petit Soo Jin doute et se demande si son mari n’est pas victime d’un mauvais esprit. La fatigue, le manque de sommeil dû à son accouchement récent, font que Soo Jin sombre dans la suspicion et la peur.

Le film possède quelques touches d’humour bienvenu même si dans la dernière partie on s’en éloigne pour sombrer plus nettement dans le film d’horreur. Si j’ai aimé le film, je m’attendais à quelque chose de plus décalé et de plus sociale, un peu à l’instar des premiers films de Bong Joon Ho (notamment Barking dog et Memories of murder). Le film joue avec le doute des spectateurs jusqu’au bout, somnambulisme ou possession maléfique?

Dernières séances: Priscilla – Pauvres créatures – A man

Pour le mois de janvier, bon la programmation ne m’a pas particulièrement fait saliver, si ce n’est A man. Je voulais également voir Making Off et Godzilla Minus one dont j’ai entendu beaucoup de bien mais sorti dans peu de salles et pour peu de temps!

de Sofia Coppola

Cailee Spaeny, Jacob Elordi

3/5

L’histoire de la jeune et jolie Priscilla, connue pour avoir épousée Elvis. A à peine 15 ans, Priscilla rencontre Elvis alors qu’il fait son service militaire en Allemagne et qu’elle est expatriée avec sa famille dont le beau père est militaire. Priscilla n’a pas ou peu d’amis car obligée de déménager régulièrement pour suivre les mutations du beau père. Invitée à une soirée, Elvis et Priscilla sympathisent et débutent une romance platonique.

On passera sur la véracité de l’histoire, qui reprend l’autobiographie de Priscilla Priestley (dans le film Priscilla reste vierge jusqu’au mariage malgré une histoire qui dure plusieurs années et qu’elle vit sous le même toit qu’Elvis). Sofia Coppola, au delà du portrait de celle qui deviendra l’épouse d’Elvis, nous raconte l’émancipation d’une jeune fille naïve, manipulée, qui va apprendre à se connaître, va apprendre à découvrir ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle ne veut pas dans la vie. On l’a voit devenir adulte, prendre son envol loin de l’écrasante célébrité d’Elvis. Coppola nous montre une histoire d’amour étrange dans laquelle Elvis n’est pas non plus le maître de tout, lui même victime de son environnement.

Au final, une film esthétiquement jolie avec une actrice talentueuse qui sort du lot. Mais au delà de ça, l’histoire est un peu creuse, il ne se passe pas grand chose, et on se demande où se trouve l’intérêt de faire un film uniquement sur les quelques années de jeunesse d’une jeune fille qui découvre la vie.

de Yorgos Lanthimos

Willem Dafoe, Emma Stone, Mark Ruffalo

3,5/5

Dans un Londres du 19e siècle, le controversé docteur Goodwin, scientifique qui enseigne la médecine, rééduque la jeune Bella, une jeune femme qu’il a sauvé in extremis de la mort. Elle réapprend notamment à marcher, parler, manger, sans parler des règles sociales qu’elle ne connaît plus. Il charge son étudiant de noter toutes ses avancées et il ne tarde pas à tomber sous le charme de la jolie Bella. Mais cette dernière qui commence à sortir de son état catatonique, veut découvrir le monde. Alors quand Duncan, un avocat libertin, lui propose de l’accompagner pour un voyage à Lisbonne, Bella accepte. Le docteur Goodwin qui est un partisan du libre arbitre, met en garde Bella sur les intentions de Duncan avant de la laisser partir.

Le film se déroule à la fin du 19e siècle, dans une europe dystopique. Visuellement le film est très originale, la technologie de l’époque, des décors qui semblent être un mélange de dessins, de peintures, de bricolage, donne un côté onirique, comme l’impression d’évoluer dans le rêve de quelqu’un. C’est assez fascinant de suivre Bella dans la découverte du monde et de ses sens, loin de s’intéresser aux règles sociales de son époque, ou de se laisser démonter par les préjugés ou le regard d’autrui, libre de toutes conventions sociales et de toute moralité.

Pauvres créatures c’est une sorte de Frankenstein, dont la jolie créature aurait échappée à la haine collective, et serait partie découvrir le monde. Parfois le film est inutilement long, certaines scènes répétitives ou inutiles auraient pu être supprimées pour rendre le tout plus dynamique. On découvre finalement comment le docteur Goodwin a réanimé et rendu la vie à une jeune femme qui avait souhaité se suicider, on découvre sa vie d’avant, et après avoir découvert le mystère autour de Bella, la fin est assez jouissive. Un film original, visuellement créatif, avec un casting éblouissant que ce soit bien sur Emma Stone, Mark Ruffalo en libertin qui perd la tête et Willem Dafoe en scientifique flippant.

de Kei Ishikawa

Satochi Tsumabuki, Sakura Ando, Matsabata Kubota

4/5

La jeune Rie, qui tient une papeterie dans une petite ville, vit avec son fils de 8 ans et sa mère qui vient de perdre son mari. Rie elle même n’est pas au mieux: quelques années plus tôt elle a perdu son deuxième enfant agé de deux ans d’une maladie incurable, suivi d’un divorce. Elle sympathise avec un client qui vient régulièrement lui acheté de quoi dessiner. Ils finissent par se marier et vivent 4 années dans une parfaite harmonie. Daisuke se révèle être le parfait époux et parfait père aussi bien pour le fils ainé de Rie que pour leur fille. Mais tout s’écroule quand Daisuke meurt dans un accident du travail. Pour le premier anniversaire de la mort de son mari, Rie apprend que son mari avait usurpé l’identité d’un autre. Elle ne connait donc pas la véritable identité de ce mari mystérieux. Elle fait appel à l’avocat qui avait réglé son divorce pour découvrir la vraie identité du disparu. Il se lance dans une enquête compliquée et obsédante.

Le meilleur film de ce début d’année, j’ai beaucoup aimé A man. J’ai beaucoup aimé le rythme du film, la rencontre de Rie avec Daisuke, leur quotidien en tant que mari et femme, la vie après le décès de Daisuke, le réalisateur fait le choix de ne pas filmer certaines scènes auxquelles on aurait pu s’attendre, comme le mariage, la naissance de leur enfant, lorsque Rie apprend la mort de son mari dans de tragiques circonstances. J’ai trouvé que de filmer les scènes les moins puissantes en terme d’émotion rend l’histoire de Rie plus proche de la réalité du quotidien. On ne voit pas l’enterrement et le deuil des premiers jours, mais le premier anniversaire de la mort de Daisuke, on ne voit pas le mariage mais une journée classique de la famille.

La première partie nous montre l’histoire du point de vue de Rie, mais la seconde moitié suit l’avocat Akira Kido, cet avocat hyper efficace, digne et peu bavard mais qui souffre régulièrement du racisme japonais car il est d’origine coréenne. Sa femme, ses beaux parents, son fils, son métier, on le suit dans son quotidien. On le voit se perdre dans ce mystère et devenir obsédé par cette histoire. Son partenaire en affaire, beaucoup moins rigide que Akira apporte beaucoup d’humour au film.

A man distille un subtile suspense, on a hâte de voir le dénouement. Le film parle d’identité, de la volonté de certains de recommencer sa vie à zéro en faisant table rase, en laissant derrière le mauvais comme le bon. Un phénomène répandu au Japon sous le nom d’évaporation. Des personnages très intéressants, une histoire prenante, une belle réalisation et d’excellents acteurs.

2023 s’en va

Et voilà une année bien remplie qui s’achève. Comme d’habitude, un petit aperçu de mon année avant de finir par le traditionnel classement cinéma annuel!

2023 ce fut la satisfaction personnelle de réussir un concours et de voir son travail porter ses fruits, ce fut deux concerts exceptionnels de Muse et de Archive, deux groupes que j’adore particulièrement, ce fut deux nouveaux voyages en Islande qui ne m’ont toujours pas guéri de mon coup de foudre pour ce pays, ce fut la découverte magique de la Jordanie et en particulier la découverte de Pétra. Ce fut aussi six mois à habiter Lyon dans le cadre de ma formation professionnelle. Si j’appréhendais un peu le format formation avec cours, conférences, passer devant un jury, j’ai finalement bien apprécié cette rupture dans la routine. Faire une pause dans le traditionnel métro-boulot-dodo ça fait finalement un peu de bien. J’ai surtout eu l’occasion de rencontrer de gens intéressants, de différents horizons, de différentes générations avec qui je suis restée en contact. D’un autre côté ce changement de vie fut très fatiguant autant physiquement que mentalement. Beaucoup de changements, beaucoup d’enjeux aussi (espérer retrouver un poste en île de France à l’issue de la formation, ce qui n’était pas garantie).

Cette formation s’est déroulée de mars à fin juillet et durant cette période, pas de congés. Malgré tout, j’ai pu tout de même satisfaire une de mes passions, les voyages, avec l’écosse, Londres, l’Islande et la Jordanie.

J’ai pu voir deux expos avant de partir pour Lyon, les deux à l’institut du monde arabe avec Samarcande, une expo sur des objets d’art, tenues, tapis, expo magnifique et une expo sur la peintre algérienne Baya. J’ai adoré découvrir son art. J’ai aussi pu visiter l’hôtel de la marine, place de la concorde, qui fut une jolie surprise, et me balader à Auvers sur Oise, la ville de Van Gogh, visite complètement improvisée sur le moment.

Côté concert, après un concert de Muse au stade de france un peu décevant, j’ai pu les voir deux fois à Londres et le résultat fut beaucoup plus intéressant, j’ai adoré! Je suis aussi allée voir Archive un de mes groupes préférés. J’ai pu les voir à Bercy, bien placée, super setlist, super énergie de la part du groupe, j’ai adoré les regarder danser et chanter et partager leur énergie avec le public.

J’avoue qu’entre la formation qui m’a pris tout mon temps et ma prise de poste qui m’a pris toute mon énergie, je n’ai pas eu le temps de regarder de nouvelles séries, bien que j’ai une liste longue comme un jour sans pain qui m’attends.

Enfin en terme de cinéma, bon, la programmation n’a pas été folichonne encore une fois cette année, ce fut mieux que 2022 mais y’a encore du chemin à faire pour me donner envie de retourner au cinéma tous les deux jours, comme ce fut le cas il y a fort fort longtemps…en attendant voici mon classement, certains films heureusement ont compensé la programmation annuelle.

Oppenheimer de Christopher Nolan

Ceux qui suivent ce blog savent que je suis une grande fan de Christopher Nolan, j’ai adoré tous ses films. Quand j’ai entendu que son nouveau projet tournait autour de la vie de Oppenheimer, je n’étais pas très emballée. Et finalement le film m’a énormément plut, j’ai accroché tout de suite à l’histoire, à l’ambiance, au rythme. Je n’ai pas vu les trois heures passées, et Cillian Murphy au sommet de son art.

Killing of the flower moon de Martin Scorsesse

J’avais entendu parlé de l’histoire et du roman docu fiction « la note américaine ». J’avais hâte de voir le résultat et je n’ai pas été déçu, le film est une vrai réussite, j’ai adoré me plonger dans cette histoire et si le casting est top, tout le monde est éclipsés par l’excellente Lily Gladstone.

Empire of light de Sam Mendes

J’ai été surprise par le film, je ne pensais pas aimé à ce point mais il m’a emporté. Il est visuellement beau mais aussi humainement beau, les personnages sont vraiment complexes, intéressants et attachants.

La dernière reine de Adila Bendimerad et Damien Ounouri

Très beau film historique. C’est rare de voir un film qui parle de l’Algérie à une époque qu’on ne connaît pas bien, le 16e siècle. Le raffinement de l’époque est montré dans le film à travers les magnifiques décors et tenues. C’est un film très beau à voir avec une histoire prenante, et interprété par d’excellents acteurs.

La famille Asada de Ryota Nakano

Un très beau film qui brosse le portrait d’une famille ordinaire. Des personnages très attachants, beaucoup d’humour, de tendresse, quelques moments plus tristes. Un film qui parle des liens familiaux, de la vie, comment on devient l’adulte qu’on souhaitait ou qu’on ne souhaitais pas devenir.

Suzume de Makoto Shinkai

J’ai moins aimé que l’excellent Your name du même réalisateur, mais Suzume est excellent, j’ai beaucoup aimé l’histoire, les personnages, le suspense. Toujours aussi beau visuellement chez Suzume mais le fond n’est pas en reste.

Le garçon et le héron de Hayao Miyazaki

Pas mon préféré de Miyazaki mais un beau film sur la perte de l’innocence, la fin de l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte. Tous n’est plus tout noir ou tout blanc et on prend en compte les zones de gris et les compromis. Un film sur le deuil également et on retrouve certains éléments qui reviennent régulièrement dans les films de Miyazaki.

Winter break d’Alexander Payne

J’ai passé un très bon moment avec ces personnages attachants; j’ai apprécié que l’histoire comme les personnages échappent aux clichés dans lesquels ils auraient pu facilement tomber. Ce fut une bonne surprise.

Perfect days de Win Wenders

Il ne se passe pas grand chose dans le film mais j’ai adoré l’atmopshère, j’ai adoré la subtilité des personnages et de leurs histoires, la tranquillité des scènes, et la balade aussi bien dans Tokyo que dans la vie du personnage principal.

Omar la fraise de Elias Belkeddar

Bonne surprise ce film, Reda Kateb est géniale dans le rôle de ce truand exilé malgré lui dans le pays de ses parents, et Benoit Magimel est tout aussi excellent dans le rôle touchant de son meilleur ami, prêt à tout pour son pote et qui s’adapte beaucoup mieux à leur nouvelle vie. Beaucoup d’humour et de légèreté, dommage que le film tourne au drame sur la fin mais ça reste un film réussi.

Dernière nuit à Milan de Franco Amore

Excellent thriller, une intrigue qui se déroule sur une seule nuit. Beaucoup de suspense, belle tension, quelques scènes très réussies.

Je retiens aussi :

Misanthrope de Damien Szifron, une bonne surprise, ce thriller ne révolutionne pas le genre, mais il maîtrise bien les codes classique du genre avec de bons personnages.

Mars express de Jérémie Perin, un film d’animation français bien ficelé, avec une animation intéressante. Si il ne révolutionne rien j’ai beaucoup aimé l’histoire et les pointes d’humour.

L’innocence de Hirokazu Kore Eda, pas son meilleur, mais le film m’a beaucoup plut, on ne s’ennuie pas, c’est bien filmé, bien interprété, un film sur l’enfance et la fin de l’innocence raconté comme une intrigue policière.

Limbo de Soi Cheang, un bon film noir, un thriller glauque filmé dans un beau noir et blanc.

The quiet girl de Colm Bairead, jolie histoire très touchante, avec d’excellents acteurs et de très belles images.

La goutte d’or de Clément Cogitore, un film originale avec un excellent Karim Leklou.

Le grand Paris de Martin Jauviat, là aussi un film sur la banlieue très originale, qui sors des sentiers battus.

Bonne année 2024 à tous!

Dernières séances: Winter break – Mars express – L’innocence

de Alexander Payne

Paul Giamatti, Dominic Sessa, Da’vine Joy Randolph

4/5

1970, Nouvelle Angleterre. L’école privée pour garçons de bonnes familles Barton s’apprête à fermer ses portes pour les congés de fin d’année. La majorité des élèves rentrent dans leurs familles pour noël et le jour de l’an. Seul 4 élèves ont la malchance de ne pouvoir rejoindre leurs familles et sont coincés au lycée. A la dernière minute, Angus, dont la mère ne vient finalement pas le chercher, préférant passer ses vacances avec son nouveau mari, se voit obliger de rester également. Pour les chaperonner, M. Hunham, professeur d’histoire est désigné. Connu pour sa sévérité et son cynisme, les étudiants ne sont pas ravis de passer leurs congés avec lui. En plus du professeur responsable des élèves, Mary la cuisinière qui a perdu son fils unique mort durant la guerre du viet nam, s’occupe de préparer les repas.

J’aime assez le cinéma d’Alexander Payne et j’aime beaucoup Paul Giamatti. La bande annonce m’avait vraiment plut et je ne fut pas déçue du résultat. J’ai beaucoup aimé Winter break. On y suit en particulier trois personnages. M. Hunham, ce professeur qui a passé toute sa vie à Barton, élève puis ensuite professeur. J’ai aimé découvrir la vie de ce personnage attachant. Il est très attaché à cet endroit mais certaines circonstances font que de toute façon il n’a pas la possibilité d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. La cinquantaine passé, passionné par la matière qu’il enseigne, dépité par ses élèves, M. Hunham est dure et pas facile à convaincre. Mary, veuve qui a élevé son fils toute seule et qui est venu travaillé comme cuisinière à Barton dans l’unique but de pouvoir y inscrire son fils et lui donné une bonne éducation. Hélas, ce dernier est mort durant la guerre du Viet Nam quelques mois plus tôt. Mary n’arrive pas à se remettre de cette perte tragique. Enfin Angus, étudiant brillant mais qui n’a pas sa langue dans sa poche pour répondre à ses professeurs et faire preuve d’insolence, en particulier avec M. Hunham. Il a vraiment du mal à ne pas céder à la colère quand sa mère décide de l’abandonner à la dernière minute pour les vacances, préférant passer du temps avec son nouveau mari.

Au fil du film on apprend à connaître le passé des personnages, leurs blessures secrètes, leurs démons, leurs craintes. Ce que j’ai aimé dans Winter breaks c’est que malgré certaines scènes tristes, le film ne tombe jamais dans le pathos, le mélo ou le tire larme. C’est parfois à la limite, mais le cynisme de M. Hunham, les réparties de Angus, le bon sens de Mary empêchent toujours le film de tomber dans des travers mélo. De même pour les personnages, on est pas loin de tomber dans certains clichés, mais finalement le film ne cède pas aux grosses ficelles, à la facilité ou aux trop bons sentiments et ça fait du bien. En particulier autour du personnage de M. Dunham. On est loin de la morale des films américains qui tentent à chaque fois d’imposer une moralité quant au sens de la vie et de ce qu’on doit en faire.

Il y a beaucoup d’humour, j’ai rigolé à plusieurs reprises, les personnages sont attachants sans tombés dans les clichés faciles. J’ai passé un très bon moment. J’ai parfois pensé au film Breakfast club.

de Jeremie Perin

Lea Drucker, Daniel Njo Lobé, Matthieu Amalric

4/5

En l’an 2200, Aline détective privée sur Mars, part sur Terre avec son partenaire Carlos, androïde qui est la réplique de son partenaire mort au combat cinq ans plus tôt mais dont le cerveau a été transféré dans un corps artificiel. Dans cette société futuriste, les robots possèdent des programmes qui les empêchent de désobéir aux hommes et surtout qui les empêchent de leur faire du mal. Mais de nombreux hackers, soit par conviction, soit pour répondre à une demande, s’emploient à pirater certains robots pour les amputer de ce programme et leur rendre ainsi leur complète liberté. Après avoir raté leur mission sur Terre, Aline et son partenaire Carlos retourne sur Mars où une nouvelle enquête leur ait confiée. Découvrir ce qui est arrivée à une étudiante, June Chow, qui a mystérieusement disparue. Après avoir découvert le corps de sa colocataire, Aline et Carlos découvrent qu’elle travaillait sur les programmes permettant aux robots de s’émanciper. Bientôt Aline découvre que cette enquête met en cause Chris Jacker, ancien partenaire de guerre d’Aline et Carlos, devenue milliardaire en créant sa société. Il vient de lancer sur le marché une technologie basée sur le biologique pour remplacer le robotique, mais cela semble être un échec sur le plan commercial…

J’en avais entendu du bien et je ne fut pas déçue non plus. L’animation est sympa, sans fioriture, j’ai même eu l’impression parfois, d’oublier que c’était un film d’animation. L’histoire est bien menée, l’intrigue parfois complexe, il faut un tout petit peu s’accrocher au début pour comprendre toutes les caractéristiques de cette société du futur. Il n’y a pas de descriptif lourdingue, ce qui rend la narration plus fluide mais cela fait qu’il faut un peu se concentrée au début pour comprendre.

J’ai beaucoup aimé les personnages, Aline et son problème d’alcoolisme, Carlos et ses démons du passé, ou encore la hacker Roberta. Il y a beaucoup d’humour, j’ai pas senti le temps passé. Si l’histoire est prenante et bien menée, Mars express n’apporte pas grand chose de neuf dans le monde de la science fiction: la vie sur Mars et son dôme pour protéger les habitants, la vie sur Terre devenue misérable, les robots intelligents et la question de leur humanité, quelques clins d’œil à Robocop et Terminator qui font plaisir. Un bon film d’animation et un bon film de science fiction.

de Hirokazu Kore Eda

Sakura Ando, Eita Nagayama, Soya Kurokawa

4/5

Dans le sud du Japon, une mère de famille qui élève seul son fils de 10 ans depuis la mort de son mari, remarque que le comportement de son fils Minato a changé. De plus en plus étrange, Minato revient avec des blessures, des tendances à la mélancolie qui inquiète sa mère. Persuadée que son fils est victime de harcèlement et de mauvais traitement de la part de son professeur, elle décide de demander des comptes à l’équipe d’enseignants et de direction de l’école.

Il ne faut pas en savoir trop sur l’histoire et se laisser porter par l’intrigue. Que se passe t-il dans cette école? Le professeur M. Hori est-il vraiment coupable de harcèlement? Minato est-il la victime ou le bourreau? quel est le rôle de son camarade de classe Yori dont le comportement est lui aussi étrange?

Comme souvent Hirokazu Kore Eda explore les relations entre les adultes et les enfants. Le film est raconté comme un film policier. On nous montre les mêmes scènes du point de vue de la mère de Minato, du professeur M. Hori, de la directrice de l’école ainsi que, dans une certaine mesure, du point de vue des deux enfants, Minato et Yori.

Si j’ai beaucoup aimé le film, ce n’est pas mon préféré de Hirokazu Kore Eda. Ceux qui lisent ce blog régulièrement savent que je suis une grande fan de son œuvre et que j’ai vu tous ses films. L’innocence reste un film prenant, toujours aussi bien filmé, toujours une belle mise en scène, des acteurs impeccables. La fin peut surprendre et reste un peu ouverte.

Projet 52-2023: 1 semaine, 1 thème, 1 photo

Chaque semaine, une photo pour illustrer un thème particulier. Challenge organisé par Ma, dont les détails sont accessibles ici.

J’avais commencé le challenge au début de l’année mais depuis mars j’ai été un peu submergée par quelques bouleversements professionnels qui m’ont pris beaucoup de mon temps libre. Pour la fin de l’année j’essaye de participer bien qu’il ne reste que très peu de semaines!

Cette semaine le thème est « scintiller ». Je ne fais pas dans l’original en postant une photo de certaines boules de Noël accroché chez moi.

Bon week end!

Retour en Islande

On dit que quand on aime on ne compte pas, et bien je ne compte plus, je reviens de mon quatrième voyage en Islande depuis ma première rencontre avec ce pays, en mars 2022. Je ne vous cache pas que j’ai eu un gros coup de cœur pour ce pays et comme il ne se trouve qu’à 3h de vol de Paris, je ne m’en prive pas dès que j’en ai l’occasion.

Je décolle donc le 30 octobre dernier en fin de matinée. Comme je me suis décidée un peu à la dernière minute, les prix des billets d’avion n’étaient pas donnés. J’ai pu réduire un peu le prix en passant par la compagnie Play, une low cost islandaise, plutôt que de prendre Icelandair qui proposaient des billets beaucoup plus chers pour les mêmes dates. Il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de vols quotidiens depuis Paris.

J’arrive après un vol sans soucis vers 14h30. Le temps de récupérer ma valise et de changer un peu d’argent au bureau de change, je prends le bus pour le centre ville de Reykjavik. Encore une fois, le long de la route, les paysages sont très beaux et la météo est parfaite, ciel bleu, pas un nuage, une lumière incroyable, ça me change du temps parisien très maussade que j’ai laissé en partant. Je dors dans un hôtel que je commence à bien connaître maintenant, qui se trouve juste en face du vieux port. Dîner tôt à Lamb street food, juste en face de l’hôtel. C’est toujours aussi bon et très copieux, j’ai du mal à finir! Le soir je peux apercevoir quelques aurores boréales en plein centre ville. Ce n’est pas très puissant, quelques lueurs vertes qui dansent dans le ciel étoilé, ce n’est pas aussi intense que lors de mon dernier séjour mais ça fait toujours son petit effet.

L’Islande ou le pays des chats

Paradisarlaut

Le lendemain je pars en excursion pour la journée dans le cercle d’argent. Un mini van me récupère en face de l’hôtel à 8h30 tapante. Le guide déguisé pour halloween en marathonien n’est pas effrayé par un petit 1 degré avec son short. Après avoir récupéré les autres participants on prend la direction du nord, vers Borganes, avant de bifurquer vers l’est. Après être passé devant Bifrost, on fait une première halte aux chutes d’eau Glanni avant de remonter un sentier jusqu’à un site naturel Paradisarlaut. J’ai beaucoup aimé les lieux, avec la végétation recouvert de givre et le soleil qu fait tous scintillé, on se croirait dans un conte pour enfants. On débouche ensuite sur un petit lac surnommé le paradis. On reprend la route pour quelques kilomètres afin de se rendre à l’une des sources d’eau chaude les plus puissantes de la région, Deildartunguhver. On peut s’approcher tout près pour voir l’eau jaillir des rochers à une température de 100°. Il y a énormément de vapeur d’eau qui entourent les lieux c’est assez impressionnant et on peut voir les roches recouvert de mousse bien verte.

Deildartunguhver

L’étape suivante reste l’un des plus beaux paysages du tour, Hraunfossar, « cascade de lave », l’eau s’écoulant sur un champ de lave. Cette cascade s’étend sur un kilomètre environ. En remontant le sentier on découvre une autre cascade qui tombe dans une rivière aux remous très puissants, Barnafoss, surnommée la cascade aux enfants, en hommage à une histoire locale. Au 19e siècle le jour du noël, les parents laissent leurs deux enfants seuls pour se rendre à la messe. Pendant l’absence des parents, les deux enfants décident d’aller jouer sur un pont naturel qui passe au dessus de la chute d’eau Barnafoss. Malheureusement les deux enfants sont tombés et se sont noyés. Les parents ont retrouvés la trace des pas de leurs enfants dans la neige, leur faisant comprendre qu’ils sont tombés dans la rivière. La mère fit alors abattre ce pont de pierre naturel pour qu’aucun autre enfant n’en tombe.

Hraunfossar

Barnafoss

Les lieux sont impressionnants. On déjeune sur place dans un restaurant qui propose trois menus, soupe du jour, ou soupe du jour et buffet froid ou soupe du jour + buffet froid + buffet chaud. Les prix sont assez élevés. Honnêtement c’est probablement le repas le moins bon que j’ai fait en Islande tous voyages confondus. Les islandais font d’excellentes soupes et la soupe proposée ne fait pas exception. Ce jour c’est une soupe à la tomate, très bonne. Mais le reste est décevant. Le pain servi avec la soupe n’est pas terrible et le buffet froid propose salade de pâte, taboulé, crudité qui semblent tout droit sortie du supermarché. C’est mangeable mais sans plus.

Le hot spot personnel du poete Snorri

Après le déjeuner, on s’arrête visiter un petit village, Reykholt, dans lequel on peut voir les vestiges de la maison de Snorri Sturluson, un homme politique et écrivain islandais du 11e siècle. Il est surtout connu pour ses poèmes et sagas et reste une source majeure dans le domaine de la mythologie nordique. On peut y voir en particulier le bassin dans lequel il se baignait alimenté par une source d’eau chaude naturelle et la porte menant du bassin à sa maison grâce à un tunnel. On fait également un arrêt pour tenter de soulever une pierre célèbre en Islande. L’acteur islandais qui interprète le personnage La Montagne dans Game of throne, a été élu à plusieurs reprises l’homme le plus fort du monde et s’est rendu sur ce site pour soulever la fameuse pierre. Notre guide tente de soulever la pierre mais n’y arrive pas prétextant qu’avec le froid la pierre s’est retrouvé gelée au sol.

Langifoss

Husafell natural canyon bath

Enfin dernière étape du jour, on se rend à Husafell. J’ai choisi un tour qui inclus une baignade dans un lieu particulier, une source d’eau chaude naturelle au fond d’un canyon, le canyon natural bath. Je ne le savais pas en réservant mais en réalité, à Husafell, le groupe se scinde en deux, ceux qui iront visiter la grotte volcanique Viðgelmir et ceux qui iront se baigner dans la source d’eau chaude naturelle du canyon. Je suis très étonnée de découvrir que je suis la seule à avoir choisi l’option des bains. Je descend du bus laissant les autres partir avec le guide vers la grotte et j’attends un autre guide. Je pensais que d’autres personnes se joindraient à l’excursion mais en fait non, je suis la seule! un guide qui vient me chercher en voiture tout terrain pour m’emmener dans les canyons baths juste pour une personne, le luxe! Le guide m’emmène d’abord voir une chute d’eau à deux niveaux, Langifoss. Il me raconte l’histoire des lieux avant de m’emmener aux bains juste à côté. On descend une pente et des escaliers en bois pour se rendre au fond du canyon. Il m’explique que le propriétaire des terres, un fermier qui possède une partie de la région, a fait de nombreuses recherches pour trouver une source d’eau chaude. Il a finit par réussir et a fait aménager deux bassins circulaires sur le modèle du bassin du poète Snorri. Le canyon natural bath est très récent, il a été ouvert en 2019, l’endroit n’est donc pas très connu. Tout est naturel, les deux bassins encerclés par des pierres de basaltes, sont alimentés par une source d’eau chaude. Une cabane en bois permet de se changer. L’un des bassins est plus chaud que l’autre et vu le froid je préfère barboter dans le plus chaud des deux bassins. L’eau est tellement pure et claire qu’on peut voir le fond sans problème, on dirait presque qu’il n’y a pas d’eau dans le bassin. Après m’avoir raconter l’histoire des lieux et répondus à quelques questions le guide me laisse me détendre dans ce décor naturel incroyable, avec le soleil et le ciel bleu. Pas un chat autour. Je retrouve le reste du groupe en fin de journée et le guide est surpris de m’entendre raconter que j’étais la seule à descendre dans les bains! Le soir de retour à Reykjavik je grignote un peu dans ma chambre avant de sortir voir les aurores boréales. Comme la veille elles sont présentes mais assez timides, plus timide que la veille même.

Sky lagoon

Le lendemain il fait toujours aussi beau , ce qui est assez rare pour être soulignée! je me rends à la piscine de Vesturbaerjalaug, à 18 minutes à pied de l’hôtel. En Islande il y a énormément de piscines, chaque petit village possède sa piscine, la majorité proposant souvent un bassin extérieur. Je fais quelques longueurs. La piscine est petite mais quasi vide. De retour à l’hôtel je me sèche rapidement les cheveux et je me rends en taxi au sky lagoon, un spa dans lequel je me rends à chacun de mes voyages en Islande. On peut s’y rendre en transports, mais c’est un peu trop long et comme j’ai réservé pour l’ouverture à 11h, je n’ai pas envie d’être en retard et je préfère prendre un taxi qui ne mettra que 13 minutes. A chaque fois que je me suis rendue au sky lagoon, il faisait toujours assez moche, au mieux très nuageux, au pire pluvieux. Pour une fois qu’il fait très beau, je profite des lieux avec une lumière complètement différente. Une fois passé les vestiaires, des marches descendent directement dans l’eau chaude. Le grand bassin à débordement fait face à la mer, c’est hyper agréable de s’y détendre. Il n’y a pas beaucoup de monde, surtout au début, et j’en profite bien. Après 45 minutes à me détendre dans le bassin, je me rends au bar, accessible sans sortir de l’eau, pour commander un cocktail à la framboise, rafraîchissant et très peu sucrée. Puis je me rends dans la cahute en bois pour faire les 7 steps rituals, un rite en 7 étape inclus dans ma réservation. Après le bassin d’eau chaude, il faut plonger dans un petit bassin d’eau glacée. Je descend jusqu’aux hanches, mais pas plus, c’est trop froid pour moi! Ensuite passage dans le sauna sec, une grande pièce tout en bois avec une baie vitrée qui donne directement sur la mer, j’y reste dix minutes, c’est apaisant et calme. Dans la pièce à côté, une petite pluie fine froide comme un brumisateur géant permet de se rafraîchir, puis on me donne un gommage maison que je répartie sur le corps en frottant, avant d’entrée dans le hammam cinq minutes. Petite douche pour retirer le surplus de gommage et retour dans le grand bassin. Après plus de deux heures dans le sky lagoon, je décide de sortir. Je suis vannée et je m’installe dans le café pour manger un sandwich aux légumes et un café. Je suis tellement fatiguée que j’envisage de reprendre un taxi pour retourner à l’hôtel, mais ma petite pause déjeuner m’a redonné de l’énergie et je repars en transports. Comme il fait beau, ce n’est pas désagréable de retourner à pied. 17 minutes de marche puis j’ai la chance de voir débarquer un bus pour me ramener à la gare routière de Hamraborg et m’éviter de marcher encore 15 minutes sur des routes qui grimpent. Je change de bus à Hamraborg direction le centre ville pour changer d’hôtel. En effet, ce soir une amie me rejoint pour finir la semaine, mais l’hôtel dans lequel j’étais jusque là proposait des prix beaucoup plus élevés pour les derniers jours de la semaine, du coup j’ai changer d’hôtel. Je fais le check in. L’hôtel est sympa, la chambre et la salle de bain sont beaucoup plus petites que l’hôtel dans lequel j’étais mais il reste bien situé, dans le centre ville à deux pas des rues les plus animées, mais dans les hauteurs et au calme. L’hôtel est assez vintage, les boutons d’appel de l’ascenseur donne l’impression qu’on est dans un hôtel de l’europe de l’est au temps du communisme, et les portes des chambres s’ouvrent avec une clé à l’ancienne attachée à un porte clé en cuivre gigantesque qu’on est obligé de laisser à la réception à chaque fois qu’on sort! Je sors à cinq minutes de l’hotel à la boulangerie Sandholt, je garde un très bon souvenir de leur croissant. J’hésite à rester dans le salon de thé pour boire un café avec le croissant, mais je préfère retournée à l’hotel, surtout que j’ai encore les cheveux bien mouillés. Mon amie me rejoint en fin d’après midi, son avion ayant eu 1h de retard, et on part vers le vieux port pour dîner au restaurant Kopar, que j’ai déjà testé. Le menu du soir est plus cher qu’à midi mais ça vaut le coup. En entrée arctic char fumé avec une mayonnaise au fenouil, délicieux. En plat, poisson du jour, poisson chat avec des petits légumes bien cuisinés et en dessert, fondant au chocolat avec mousse au caramel, myrtilles, suprême de mandarine et sorbet carotte orange. Petite balade digestive dans le centre ville avant de rentrer dormir.

Kopar restaurant

Le lendemain, comme c’est la première fois que mon amie met les pieds en Islande je l’a laisse choisir l’excursion qu’elle souhaite faire et son choix se fait sur la côte sud du pays. Je l’avais fait en janvier dernier, sous la neige et la glace. Cette fois ci les paysages sont complètement différents. Après le traditionnel arrêt dans une station service (permet de faire une pause pipi, acheter de quoi grignoter acheter quelques souvenirs à des prix corrects), on roule mais comme on a pris du retard, on ne fait pas tous les arrêts prévus dans le planning pour la matinée. On passe donc devant les deux cascades principales de la région, Skogafoss et Seljalandafoss, que l’on admire depuis la fenêtre de notre car.

Enorme petit déjeuner à Sandholt

Solheimajokull

On roule depuis trop longtemps sans faire d’arrêt ce qui commence à me frustrer au point de prendre des photos à travers le pare brise! On s’arrête enfin à notre première étape, le glacier Solheimajokull. Sans la glace et la neige qui recouvre tout je n’ai pas tout de suite reconnu les lieux! on s’engage sur le sentier qui longe la lagune glacière à contre sens d’un vent violent au point d’en avoir mal aux narines rien qu’en respirant! On a du mal à avancer. On descend sur la plage de sable noir où le vent est beaucoup moins violent, je n’avais pas pu le faire en janvier dernier avec la glace et la neige. On remarque quelques éclats de glaces transparentes comme sur la célèbre plage Diamond beach. Ce qui est plus impressionnant c’est surtout de s’approcher au plus près du glacier. Certains groupes de touristes équipés de crampons et de casques se lancent à l’assaut du sommet du glacier. De retour au bus, on part pour la ville de Vik pour déjeuner. Je me retrouve dans le même endroit dans lequel j’avais déjeuner lors de mon premier voyage en Islande, sur la route qui menait à Jokusarlon. Cotelettes d’agneau, légumes grillés et frites, simple et efficace. Deuxième étape de la journée, la plage de Reynisfjara. Je m’y étais rendue en matinée et la marée était haute. Cette fois ci la marée est basse ce qui permet l’accès à une grotte. On peut s’approcher vraiment des colonnes de basaltes. Il fait toujours beau aujourd’hui bien que le soleil reste parfois un peu voilé, par rapport à la veille.

Reynisfjara

Skogafoss

Seljalandfoss

Pour finir la journée on enchaîne les deux points cascades de l’excursion, les célèbres Skogafoss et Seljalandfoss. La première est la plus impressionnante en terme de débit. On prend la douche en s’approchant pour prendre des photos. Skogafoss est vraiment impressionnante.

Déjeuner à Vik

La seconde est moins puissante mais a l’avantage d’avoir un accès pour se rendre derrière la cascade. Personnellement je n’y suis pas allée car pas équiper pour, ce qui ont tenté en sortaient complètement trempés. On peut aussi emprunter un sentier qui passe par plusieurs petites cascades et qui emmène à la cascade Gljufabrul. De retour à Reykjavik il fait déjà nuit, on se balade un peu autour de la place du parlement.

Hveragerdi

Dernier jour, mon amie avait envie de repartir dans la nature et en même temps se garder du temps pour voir Reykjavik sous la lumière du jour. Du coup on exclut toute excursion organisée car aucune ne propose des excursions pour une demi journée. Je m’étais renseignée, les bus publics ne desservent les sites naturels connus que pendant les mois d’été, et encore c’est très limité. J’avais pensé faire une randonnée dans le parc national Pingvellir ou le site des geysers, mais malgré leurs renommées aucun transport ne permet d’y accéder quand on a pas de voiture en dehors de l’été. En regardant sur google map, je tombe sur la ville de Hveragerdi, sur la route entre Reykjavik et Selfoss. Les bus 51 et 52 y passent presque toutes les heures. On prend donc un bus, départ 9h pour 37 minutes de route. Pour 25€ aller retour, vous pouvez donc sortir de Reykjavik sans voiture ni excursion organisée, même dans les périodes de tourismes creuses. Depuis l’arrêt de bus, vous pouvez marcher 15 minutes pour aller admirer la petite cascade Reykjafoss. De là, un sentier qui longe la rivière permet de faire une balade sympa. Vous avez la possibilité de faire soit une balade courte le long de la cascade soit une balade plus longue vers les hauteurs dans les collines pour se rendre sur des hot spots, sources d’eau chaude naturelle. Mais sans voiture, il vous faudra marcher 45 minutes pour atteindre le début de la randonnée et 3h aller retour pour faire le tour. Mais comme notre bus est à midi et qu’on souhaite déjeuner à Reykjavik, on se décide pour la randonnée courte. Après avoir remonter le long de la rivière, on traverse un pont qui permet de se promener sur l’autre rive. On a une très belle vue et on passe devant la piscine municipale qui date des années 30 et qui a toute une histoire locale. Si j’avais eu mon maillot je serais allée piquer une tête, le bassin extérieur est très grand et il n’y a quasi personne.

Sun voyager

Harpa

De retour dans le centre ville, il y a la possibilité de visiter le parc géothermique dans lequel on peut faire cuire un œuf dans la source d’eau chaude naturelle et possibilité de tremper ses pieds dans l’argile ou encore d’acheter du pain de seigle dans des fours chauffés naturellement. Il faut payer l’entrée qui est environ de 4 euros. On se décide plutôt à s’approcher des très nombreuses serres, la région est connue pour ses serres chauffées grâce aux sources d’eau chaude, on y fait même pousser des bananes. On peut apercevoir des tomates et aussi de très nombreux poinsettias. Petite pause café avant de reprendre le bus pour Reykjavik. On décide de déjeuner au restaurant Kopar comme l’avant veille, mais cette fois ci le menu du midi est beaucoup moins cher. Pour le reste de l’après-midi on se balade jusqu’à la célèbre église Hallgrimur, on se balade dans les rues principales de la ville, on fait quelques boutiques. On remonte le bord de mer jusqu’à la sculpture sun voyager. On se balade entre les maisons les plus anciennes de la ville. Dans un tout petit square, entourées par les anciennes maisons, on fait de la balançoire avant d’aller se reposer à l’hôtel. Une fois la nuit tombée on ressort pour s’acheter de quoi grignoter, faire un dernier tour et visiter l’Harpa, la célèbre salle de concert du pays. Ce soir malgré un ciel parfaitement dégagé, pas d’aurore boréale! La nuit sera courte, un mini bus vient nous chercher à 2h30 pour la gare routière. On pensait marcher dans des rues désertes, mais les fêtards du vendredi soir en sont à peine à la moitié de leur soirée! Un bus nous ramène ensuite jusqu’à l’aéroport, décollage à 6h tapante. Petit déjeuner avec un cinnamon roll acheté la veille chez Braud & co, célèbre boulangerie pour ces cinnamons rolls. L’Islande c’est donc déjà fini et j’espère déjà y retourner. C’est l’une de mes destinations préférées dont je ne me lasse pas, un coup de foudre.

Dernières séances: Napoléon – Perfect days

de Ridley Scott

Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby

3,5/5

La vie de Napoléon depuis ses premières victoires militaires jusqu’à sa chute.

Napoléon a divisé la presse, certains ont aimé d’autre pas du tout. Ce qui est le plus reproché au film c’est le manque d’exactitudes historiques. Ridley Scott prend le parti de se concentrer sur les victoires et défaites militaires et politiques de Napoléon et sur sa relation avec Joséphine de Bauharnais. Personnellement les incertitudes historiques ne me dérangent pas car pour moi un film reste une fiction et même si elle raconte la vie de personnages historiques, ce n’est pas un documentaire. Ce n’est pas non plus un biopic classique car Ridley Scott ne raconte pas l’histoire de Napoleon de sa naissance à sa mort, il n’aborde pas ses origines, son enfance, il ne parle pas non plus de tous les apports sociaux qui ont transformés la vie des français.

J’ai été assez déconcerté par la première heure du film dans laquelle Napoléon est souvent ridiculisé. Il tombe à plusieurs reprises par terre, tombe dans les escaliers, Napoléon est terrifié lors de sa première grande bataille à Toulon, qui lui permettra de s’élever vers le pouvoir, ou encore sa relation avec Joséphine. Mais finalement on sent que c’est une volonté de rendre le personnage humain, avec défauts et faiblesses, et le rendre plus accessible.

Si ce n’est pas le film de l’année, j’ai apprécié Joaquin Phoenix dans ce Napoleon loin de tout idéalisation, mais surtout le point fort reste les scènes de batailles, très réalistes, la reconstitution est vraiment réussie. Le film dure 2h40 et on ne voit pas du tout le temps passé, on ne s’ennuie pas une seconde. Napoleon reste un bon film de divertissement avec des scènes de batailles et de guerres très bien faites. Je retiens aussi la performance de Vanessa Kirby dans le rôle de Joséphine, qui crève l’écran.

de Wim Wenders

Koji Yakusho, Min Tanaka

4/5

A Tokyo de nos jours, Hirayama nettoie les toilettes publiques de la ville pour gagner sa vie. Tous les jours Hirayama a sa routine quotidienne, chaque jour se ressemble. Il prend le temps d’arroser avec amour ses plantes, il prend le temps de se préparer, de prendre sa canette de café dans le distributeur en face de chez lui, de choisir quelle musique il va écouter pour accompagner sa route. Chaque jour il s’applique à nettoyer les toilettes publiques avec assiduité et dévotion. Chaque pause déjeuner et moments de temps libres se ressemblent.

J’aime beaucoup le cinéma de Wim Wenders, en particulier Land of plenty et Don’t come knocking. J’adore le Japon, alors un film de Wim Wenders qui se tourne au Japon forcément, j’ai pas attendu pour aller le voir au cinéma. J’ai beaucoup aimé le film. Il ne se passe pas grand chose, la majorité du film se passe à nous montrer le quotidien répétitif du personnage principal, son rituel du matin, son assiduité dans son travail, sa deuxième journée qui commence après son travail, entre bain public pour se laver et se relaxer, ses dîners seul dans de petit resto de quartier, son rituel du week end entre bar et lessive à la laverie automatique. J’aime beaucoup se genre de scènes dans laquelle on voit ce genre de rituel quotidien et répétitif, je trouve ce genre de scène très relaxante et apaisante. Le personnage d’Hirayama est tout autant apaisant à voir au fil de ses journées; même s’il ne se passe pas grand chose, aucun rebondissement surprenant et des dialogues réduits au minimum, je ne me suis pas ennuyée. Koji Yakusho, qui joue Hirayama est excellent et a bien mérité sa récompense au dernier festival de Cannes.

On découvrira quelques éléments concernant Hirayama et son passé et sans entrer dans les détails ou être très explicite, on comprend les choix de vie du personnage. Les scènes avec sa nièce adolescente sont particulièrement réussies et les retrouvailles entre Hirayama et sa sœur particulièrement émouvantes. Perfect days nous montre qu’on peut trouver de la beauté et la perfection dans un quotidien plus que banal. J’ai adoré passer du temps en sa compagnie et partager son quotidien. C’est aussi l’occasion de déambuler dans les rues de Tokyo loin des clichés touristiques.

Dernière séance: Le garçon et le héron de Hayao Miyazaki

de Hayao Miyazaki

4/5

Un an après la mort de sa mère dans un terrible incendie à Tokyo, en pleine seconde guerre mondiale, le jeune Mahito pars à la campagne avec son père afin de s’installer dans la grande demeure familiale de sa défunte mère. Là bas, le père de Mahito s’est remarié avec la jeune sœur de son épouse décédée, qui attend déjà son premier enfant. Tandis que son père dirige sa nouvelle usine à quelques kilomètres, Mahito à du mal à s’adapter à sa nouvelle vie et à la perte de sa mère. Sa tante aussi gentille soi t-elle, ressemble beaucoup trop à sa mère et lui ravive de mauvais souvenirs. Très vite, il croise la route d’un héron cendré étrange. Il découvre aussi une tour abandonnée sur le domaine de la famille, qui l’attire irrémédiablement.

J’ai enfin pu voir le dernier film de Miyazaki. On y retrouve de nombreux sujets présents dans la majorité de ses films: la guerre, le deuil, l’industrialisation, la nature…Mahito, devenu froid et presque inhumain, découvre le nouveau monde dans lequel il va devoir évoluer. Sa tante et nouvelle épouse de son père qui ressemble tant à sa défunte mère, cette tour en ruine qui l’attire, ce héron qui semble belliqueux et qui n’a pas le comportement d’un animal normal. Son premier et seul jour à l’école du coin nous montre à quel point Mahito a perdu de son humanité. Son périple dans un monde fantastique, un monde crée par son grand oncle, est un voyage initiatique pour d’abord faire son deuil, accepter la réalité, accepter la vie telle qu’elle est et retrouver une humanité qui semble le quitter doucement. La passion, la colère, la volonté d’en savoir plus lui redonne l’énergie de vivre.

Je ne sais pas si c’était voulu, mais on a l’impression que les premières minutes du film sont un hommage à son ami Isao Takahata, le papa du tombeau des lucioles, avec ces scènes de feu violent et mortel à Tokyo avec Mahito qui court dans les rues, bravant le danger à la recherche de sa mère. Toutes les aventures que Mahito vit dans ce monde qui semble tout droit sortie de son imaginaire, rappellent un peu le voyage de chihiro. On peut se demander si les deux personnages respectifs sont perdus dans leurs imaginaires ou s’ils vivent une aventure dans un monde fantastique qui vont leur permettre d’évoluer, de faire la paix avec ce qui les dépriment et les empêchent d’aller de l’avant.

Après Le vent se lève, Miyazaki nous délivre encore un film un peu plus adulte je trouve. On est loin des personnages auxquels on s’attache très vite, des personnages qu’on trouvent particulièrement attachants, mignons, doux, auxquels on arrive à s’identifier, comme les héros de Chihiro, Totoro, Kiki la petite sorcière, le château dans le ciel, le château ambulant, ou Ponyo. Les personnages sont plus dures, en particulier Mihato qui semblent vraiment ne plus rien ressentir si ce n’est dans ses cauchemars dans lesquels il revit la perte de sa mère.

J’ai beaucoup aimé Le garçon et le héron, ce n’est pas mon préféré des films de Miyazaki, mais j’ai aimé la profondeur des personnages, l’ambiguïté de certains comme le héron, l’absence de manichéisme, la quête du jeune héros, le voir évoluer, mûrir et acquérir une certaine sagesse. Mais surtout j’ai énormément aimé l’animation. Certains plans me donnent l’impression de voir de véritables tableaux, c’est visuellement très très beau. La première partie du film ne l’est pas tant que ça, à l’image de l’état d’esprit du jeune héros, le monde dans lequel il évolue n’est pas forcément très beau. A l’image de son humeur, les personnages qu’il croise au début on les traits du visage un peu déformés ou flous. Mais les détails des maisons sont incroyables et rendent les choses hyper vivantes et réelles, que ce soit le manoir style européen, la tour bibliothèque en ruine, la maison traditionnelle japonaise, la maison de la jeune Himi. Les décors, le soin apporté à l’animation du ciel, de la mer ou surtout de la nature est tout simplement incroyable visuellement.

En bref, un très bon film, une superbe animation. Juste une fin qui peut sembler un peu brutale.

Muse et Londres

J’ai passé le dernier week end de septembre à Londres. L’objectif de ce week end c’était de voir le double concert de Muse. Pour finir leur tournée Will of the people, leur dernier album, le groupe a annoncé une mini tournée spéciale Grande Bretagne, avec une date à Dublin, une date à Manchester et deux dates à Londres. Depuis leur album Drones, Muse privilégie énormément les États Unis au détriment de l’Europe pour leur tournée. Leur volonté de séduire le public américain est compréhensive mais faire quasi aucune date en Europe, c’est vraiment absurde. Mis à part quelques festivals et rares stades, aucune autre date, aucune tournée en salle pour l’Europe.

Pour cette tournée, la seule date pour moi ce fut au stade de France en juillet dernier. Et j’y suis allée uniquement parce que j’adore Muse et que bon, ils passent par chez moi. Alors quand Muse annonce une mini tournée UK, je me dis pourquoi pas, peut être qu’on aura droit à des surprises. Je ne m’attends pas à une révolution dans la setlist car ce genre de miracle est réservé aux concerts surprises organisés en générale entre deux tournées et non pas pour clôturer la fin d’une tournée officielle. Mais comme le groupe fête les 20 ans de leur album Absolution, je me dis que peut être on aura droit à quelques bonnes surprises.

Bref, je me lève tôt un samedi matin pour prendre l’eurostar direction London; j’arrive à 10h30 et pour se rapprocher de la salle de concert, l’O2 arena, on réserve un hôtel dans le quartier des docks excel. Pour m’y rendre j’espérais prendre la thameslink, mais la ligne de train est en grève ce week end! je me rabats sur la elizabeth line, la nouvelle ligne de métro et c’est très agréable de prendre cette ligne, surtout parce qu’elle est climatisée, ce qui change des autres lignes de métro londonienne dans lesquelles on suffoquent la plupart du temps. Après s’être débarrasser de la valise, direction shoreditch pour aller déjeuner chez Padella, connu pour ses pâtes fraîches. Je connais l’adresse originale de l’enseigne, à Borough market, mais c’est tout petit et la queue devant la porte toujours interminable. Du coup ça fait des années que j’avais envie de manger dans ce resto sans y arriver. A Shoreditch, en ce samedi midi il n’y a quasi personne quand j’arrive. Je goûte leurs raviolis potiron ricotta, un délice et en dessert un tiramisu parmi les meilleurs que j’ai mangé. Après une balade digestive dans le quartier, je reprends le métro pour faire un saut au borough market, uniquement pour acheter du miel dans un stand dans lequel j’ai mes habitudes. Je n’y reste pas car je n’ai jamais vu autant de monde dans ce marché! je reprends le métro pour aller me balader à covent garden: la boutique souvenir du musée du transport londonien, j’aime beaucoup leurs affiches vintages, puis je me balade dans les rues adjacentes avant d’aller flâner à la librairie stanfords, spécialisé dans le voyage. Je finis par reprendre le métro pour aller à Highgate. Je me balade jusqu’au Waterlow garden, un parc que je ne connaissais pas. Quelques arbres remarquables, un plan d’eau sympa et un boucan de cloches et d’applaudissements qui attirent mes pas vers la sortie du parc. Il y a une course de vélo sur une route qui sépare le parc du célèbre cimetière de Highgate. Chapeaux aux coureurs qui devaient se taper une route pentue comme pas possible. Je reprends le bus qui contourne le parc de Hampstead heath et je finis à pied pour me rendre à Pergola hills and gardens. J’avais découvert l’endroit il y a une dizaine d’année, complètement par hasard. A cette époque il n’y avait absolument personne, et on avait vraiment l’impression de se balader dans une zone abandonnée, il y avait un certain charme. Ce jour là, il y avait beaucoup plus de monde, quelques enfants qui jouent au ballon, des ados qui fument, des gens qui se font prendre en photos en prenant la pause, des couples qui flirtent discrètement dans les recoins… j’avais lu que les lieux avaient été envahis par des instagrammeurs, ce qui a contribuent à attirer pas mal de gens sur les lieux. Je finis par me balader dans le village de Hampstead avant de repartir vers liverpool street pour manger dans un resto coréen On the bab.

Le dimanche, après un petit déjeuner tardif à Canary Wharf, je me rends à environ une heure de route en métro à Richmond. J’avais envie de visiter l’un des grands parcs de la ville, mais avec le concert qui m’attend le soir, je préfère ne pas trop me fatiguer. Je visite le centre ville très mignon, avant de traverser un quartier résidentiel dans lequel il y a de très jolies maisons et de finir sur les terrace gardens, un jardin qui descend doucement jusque sur la tamise. Je fais une pause dans un café en plein milieu du parc avant de me rendre sur les berges de la tamise. Retour au centre ville, je déjeune à wagamama et je finis par faire un tour à la librairie Waterstone, duquel je repars avec un puzzle basé sur Hercule Poirot. Dîner tôt à Burger & Lobster à Canary wharf, avant de repasser à l’hôtel et d’aller ensuite au concert de MUSE. On s’y rend juste à temps pour ne pas à subir la première partie. Nous sommes en gradin mais très haut perché au point d’en avoir le vertige car les gradins à ce niveau là sont assez raides. Mais point positif on a une bonne vue sur la scène. L’ambiance dans la salle est top et le concert assez réussi même si je déplore un peu les trop nombreuses pauses et intermèdes dans la setlist. Bien sur la setlist reste assez classique mais comme c’est les 20 ans de l’album absolution, on a droit à deux chouettes surprises, Butterflies and hurricane et Apocalypse please, deux titres que je n’avais pas entendu en concert depuis longtemps et rien que pour ça je ne regrette pas ma soirée!

Lundi matin on change d’hôtel. Comme je repars le lendemain par le premier eurostar de la journée, je suis obligée de prendre un hôtel juste à côté de la gare Saint Pancras. Après avoir déposé les valises on prend le petit déjeuner à Saint Pancras dans un pub avant d’aller se perdre dans le shopping. On passe par primark et comme la collection automne hiver vient d’arriver, les rayons sont particulièrement bien achalandés. J’en ressors avec une guirlande électrique décorative, un manteau, une housse de couette, un pull, un sweat et un pyjama. On passe par tk maxx, et pause juste en face pour admirer une jolie animation gratuite sur les papillons. On dépose nos affaires à l’hôtel et pour ma part je repars vers leicester square pour acheter les délicieux cinnamon buns de Buns from home. Je passe par leicester square où je peux admirer les statues représentant des héros de cinéma (face au cinéma qui organise la majorité des avant premières londoniennes), Mary Poppins, Harry Potter, Indiana Jones…je remonte jusqu’à la librairie Waterstone pour faire un tour et boire un café, je passe chez Hartchards juste pour le plaisir et je finis à Whittards pour acheter leur thé de l’hiver au potiron, après avoir goûté un échantillon.

Après être repassé par l’hôtel , on repart sur leicester square pour dîner rapidement dans un resto italien avant de faire la seconde date de Muse. Mon amie étant enceinte, elle avait contacté l’O2 pour demander à pouvoir échanger sa place en fosse, car nous sommes en fosse pour ce second soir, contre une place assise. Je suis étonnée de voir que la salle nous répond que sous condition qu’il reste des places nous seront assis sans problème. Effectivement quand nous arrivons 20 minutes avant l’entrée en scène de Muse, les responsables de la salle nous échange nos places en fosse contre des places en gradins et pas n’importe lesquelles, deux places en gradin bas face à la scène, juste au dessus de la soundesk. On a une vue parfaite sur la scène et on a pu vraiment apprécié la scénographie. Contrairement au stade de France, en salle c’est top, le jeu des lumières est impressionnant, le son est parfait, et comme la veille on a droit à deux surprises dans la setlist. A la place de butterflies & hurricane et Apocalypse please, on a droit à Stockholm syndrome et Space dementia que j’adore. L’ambiance est aussi géniale que la veille mais comme nous sommes plus proche de la scène et de la fosse on ressent beaucoup mieux l’ambiance et l’énergie du public.

Le week end est vite passé. Mardi matin je me lève aux aurores après très peu de sommeil pour traverser la rue et aller à saint pancras prendre l’eurostar. Pour cinq euros de plus j’ai droit à une place en première. Mis à part un siège plus large et isolé (sans voisin), j’ai droit à un plateau de petit déjeuner qui ne vaut pas la peine de payer plus cher son billet! un pain aux raisins mollasson, un café, une petite bouteille d’eau, une brick de jus d’orange, un yaourt et deux minuscules morceaux de melon et d’ananas.