Dernières séances: Winter break – Mars express – L’innocence

de Alexander Payne

Paul Giamatti, Dominic Sessa, Da’vine Joy Randolph

4/5

1970, Nouvelle Angleterre. L’école privée pour garçons de bonnes familles Barton s’apprête à fermer ses portes pour les congés de fin d’année. La majorité des élèves rentrent dans leurs familles pour noël et le jour de l’an. Seul 4 élèves ont la malchance de ne pouvoir rejoindre leurs familles et sont coincés au lycée. A la dernière minute, Angus, dont la mère ne vient finalement pas le chercher, préférant passer ses vacances avec son nouveau mari, se voit obliger de rester également. Pour les chaperonner, M. Hunham, professeur d’histoire est désigné. Connu pour sa sévérité et son cynisme, les étudiants ne sont pas ravis de passer leurs congés avec lui. En plus du professeur responsable des élèves, Mary la cuisinière qui a perdu son fils unique mort durant la guerre du viet nam, s’occupe de préparer les repas.

J’aime assez le cinéma d’Alexander Payne et j’aime beaucoup Paul Giamatti. La bande annonce m’avait vraiment plut et je ne fut pas déçue du résultat. J’ai beaucoup aimé Winter break. On y suit en particulier trois personnages. M. Hunham, ce professeur qui a passé toute sa vie à Barton, élève puis ensuite professeur. J’ai aimé découvrir la vie de ce personnage attachant. Il est très attaché à cet endroit mais certaines circonstances font que de toute façon il n’a pas la possibilité d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. La cinquantaine passé, passionné par la matière qu’il enseigne, dépité par ses élèves, M. Hunham est dure et pas facile à convaincre. Mary, veuve qui a élevé son fils toute seule et qui est venu travaillé comme cuisinière à Barton dans l’unique but de pouvoir y inscrire son fils et lui donné une bonne éducation. Hélas, ce dernier est mort durant la guerre du Viet Nam quelques mois plus tôt. Mary n’arrive pas à se remettre de cette perte tragique. Enfin Angus, étudiant brillant mais qui n’a pas sa langue dans sa poche pour répondre à ses professeurs et faire preuve d’insolence, en particulier avec M. Hunham. Il a vraiment du mal à ne pas céder à la colère quand sa mère décide de l’abandonner à la dernière minute pour les vacances, préférant passer du temps avec son nouveau mari.

Au fil du film on apprend à connaître le passé des personnages, leurs blessures secrètes, leurs démons, leurs craintes. Ce que j’ai aimé dans Winter breaks c’est que malgré certaines scènes tristes, le film ne tombe jamais dans le pathos, le mélo ou le tire larme. C’est parfois à la limite, mais le cynisme de M. Hunham, les réparties de Angus, le bon sens de Mary empêchent toujours le film de tomber dans des travers mélo. De même pour les personnages, on est pas loin de tomber dans certains clichés, mais finalement le film ne cède pas aux grosses ficelles, à la facilité ou aux trop bons sentiments et ça fait du bien. En particulier autour du personnage de M. Dunham. On est loin de la morale des films américains qui tentent à chaque fois d’imposer une moralité quant au sens de la vie et de ce qu’on doit en faire.

Il y a beaucoup d’humour, j’ai rigolé à plusieurs reprises, les personnages sont attachants sans tombés dans les clichés faciles. J’ai passé un très bon moment. J’ai parfois pensé au film Breakfast club.

de Jeremie Perin

Lea Drucker, Daniel Njo Lobé, Matthieu Amalric

4/5

En l’an 2200, Aline détective privée sur Mars, part sur Terre avec son partenaire Carlos, androïde qui est la réplique de son partenaire mort au combat cinq ans plus tôt mais dont le cerveau a été transféré dans un corps artificiel. Dans cette société futuriste, les robots possèdent des programmes qui les empêchent de désobéir aux hommes et surtout qui les empêchent de leur faire du mal. Mais de nombreux hackers, soit par conviction, soit pour répondre à une demande, s’emploient à pirater certains robots pour les amputer de ce programme et leur rendre ainsi leur complète liberté. Après avoir raté leur mission sur Terre, Aline et son partenaire Carlos retourne sur Mars où une nouvelle enquête leur ait confiée. Découvrir ce qui est arrivée à une étudiante, June Chow, qui a mystérieusement disparue. Après avoir découvert le corps de sa colocataire, Aline et Carlos découvrent qu’elle travaillait sur les programmes permettant aux robots de s’émanciper. Bientôt Aline découvre que cette enquête met en cause Chris Jacker, ancien partenaire de guerre d’Aline et Carlos, devenue milliardaire en créant sa société. Il vient de lancer sur le marché une technologie basée sur le biologique pour remplacer le robotique, mais cela semble être un échec sur le plan commercial…

J’en avais entendu du bien et je ne fut pas déçue non plus. L’animation est sympa, sans fioriture, j’ai même eu l’impression parfois, d’oublier que c’était un film d’animation. L’histoire est bien menée, l’intrigue parfois complexe, il faut un tout petit peu s’accrocher au début pour comprendre toutes les caractéristiques de cette société du futur. Il n’y a pas de descriptif lourdingue, ce qui rend la narration plus fluide mais cela fait qu’il faut un peu se concentrée au début pour comprendre.

J’ai beaucoup aimé les personnages, Aline et son problème d’alcoolisme, Carlos et ses démons du passé, ou encore la hacker Roberta. Il y a beaucoup d’humour, j’ai pas senti le temps passé. Si l’histoire est prenante et bien menée, Mars express n’apporte pas grand chose de neuf dans le monde de la science fiction: la vie sur Mars et son dôme pour protéger les habitants, la vie sur Terre devenue misérable, les robots intelligents et la question de leur humanité, quelques clins d’œil à Robocop et Terminator qui font plaisir. Un bon film d’animation et un bon film de science fiction.

de Hirokazu Kore Eda

Sakura Ando, Eita Nagayama, Soya Kurokawa

4/5

Dans le sud du Japon, une mère de famille qui élève seul son fils de 10 ans depuis la mort de son mari, remarque que le comportement de son fils Minato a changé. De plus en plus étrange, Minato revient avec des blessures, des tendances à la mélancolie qui inquiète sa mère. Persuadée que son fils est victime de harcèlement et de mauvais traitement de la part de son professeur, elle décide de demander des comptes à l’équipe d’enseignants et de direction de l’école.

Il ne faut pas en savoir trop sur l’histoire et se laisser porter par l’intrigue. Que se passe t-il dans cette école? Le professeur M. Hori est-il vraiment coupable de harcèlement? Minato est-il la victime ou le bourreau? quel est le rôle de son camarade de classe Yori dont le comportement est lui aussi étrange?

Comme souvent Hirokazu Kore Eda explore les relations entre les adultes et les enfants. Le film est raconté comme un film policier. On nous montre les mêmes scènes du point de vue de la mère de Minato, du professeur M. Hori, de la directrice de l’école ainsi que, dans une certaine mesure, du point de vue des deux enfants, Minato et Yori.

Si j’ai beaucoup aimé le film, ce n’est pas mon préféré de Hirokazu Kore Eda. Ceux qui lisent ce blog régulièrement savent que je suis une grande fan de son œuvre et que j’ai vu tous ses films. L’innocence reste un film prenant, toujours aussi bien filmé, toujours une belle mise en scène, des acteurs impeccables. La fin peut surprendre et reste un peu ouverte.

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