Dernières lectures: En ce sanctuaire de Ken Bruen – Tortilla flat de John Steinbeck – Le tour du monde du roi Zibeline de Jean Christophe Ruffin

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En ce sanctuaire

de Ken Bruen

4/5

On retrouve encore une fois le détective privé le plus torturé de Galway. Depuis la mort de Serena May dont il se sent responsable, Jack Taylor ne boit plus et pourtant ce ne sont pas les coups durs qui manquent dans sa vie. Cette fois ci, les mauvaises nouvelles sont annoncées dans une lettre, dans laquelle un dingue a décider de tuer certaines personnes par vengeance. Deux flics, une bonne sœur, un enfant… Lorsque Taylor prend connaissance de la lettre la liste est déjà entamée et les cadavres s’accumulent dans l’indifférence totale.

J’ai encore une fois adoré ce roman. Après autant de tomes tournant autour de Jack Taylor, j’ai toujours l’appréhension d’en commencer un autre, persuadé que je vais finir par être déçue. Peur de voir l’auteur tourner en rond car après tout, le lecteur en aura peut être marre de voir le héros de l’histoire se torturer, se souler, se droguer, se faire du mal, finir à l’hosto, repartir enquêter sur des histoires sordides…Mais au fil des tomes aucune lassitude.

J’adore retrouvé le style, l’écriture de Bruen, ces phrases courtes et efficaces, une écriture pleine de noirceur de cynisme, de réparties cinglantes, comme l’est son héros Jack Taylor, auquel on ne peut s’empêcher de s’attacher malgré les défauts nombreux du monsieur. En fait quand on y pense, Jack Taylor est presque un saint, il ne s’intéresse pas à l’argent, ni à s’enrichir, il ne cherche ni la gloire ni la reconnaissance, il rêve seulement qu’on lui fiche la paix, mais ne peut s’empêcher d’intervenir face à une injustice.

Ici, Taylor replonge dans l’alcool après plusieurs tomes d’abstinence, suite à des révélations qui le font vaciller de colère. J’ai encore une fois adoré retrouvé son ami, toujours aussi énigmatique, j’aime la relation qu’il a avec Taylor. Vivement le prochain tome…

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Tortilla flat

de John Steinbeck

3.5/5

Tortilla flat c’est un quartier sur la cote californienne au début du 20e siècle. La première guerre vient de se finir, et les habitants du quartier sont toujours aussi pauvres. Certains s’en sortent mieux que d’autre. Danny, un homme pauvre qui dort là où il peut, apprend un matin qu’il a hérité de son père de deux maisons dans le quartier de tortilla flat. Deux ruines diraient certains mais pour Danny ce sont de vrais châteaux. Une des maisons brule par accident, reste encore à Danny un toit, sous lequel ne tarde par à venir certains amis de Danny, comme Pilon, Pablo, Jesus Maria, Big Joe, ou encore Pirate. Mais être propriétaire entraine des responsabilités que Danny n’a pas forcément envie d’assumer.

J’avais adoré Des souris et des hommes et j’ai donc continuer ma découverte de l’auteur avec Tortilla flat. La plupart du roman nous présente les différents personnages qui gravitent autour de Danny. Ici, la morale n’est pas très présente, les habitants du quartier vivent en toute liberté, peu importe la morale sociale des hommes. Ainsi, les amis de Danny sont parfois voleurs, vils, menteurs, malhonnêtes même entre eux, mais dans les coups durs souvent, ils peuvent compter les uns sur les autres. Parfois ils peuvent être sans pitié, et parfois ils peuvent se mettre en quatre quand ils découvrent une famille qui n’a plus de nourriture à donner aux enfants faute de récolte annuelle. Parfois ils peuvent se battre pour un rien ou se voler entre eux, et parfois ils peuvent s’émouvoir devant l’historie d’un inconnu père d’un bébé mourant.

Au final, Tortilla flat c’est surtout des petites anecdotes, des petites histoires de quartier qui décrivent la vie d’une petite ville pauvre dans le début des années 20. C’est aussi toute une philosophie sur la liberté de l’homme. Quand Danny était pauvre et sans toit, il était finalement plus heureux que lorsqu’il devient propriétaire. Car du moment où il possède une maison, les demandes des autres, les responsabilités, les factures, les actes administratifs lui tombent dessus, ce qui entrainera la dépression de Danny qui au final, était bien plus heureux quand il dormait sous des cartons dans la forêt, rencontrait ses amis au hasard des chemins, et dont la seule préoccupation du jour était de trouver de quoi manger et surtout de quoi boire. L’incendie volontaire de la maison de Danny par les survivants de l’histoire viennent rendre la liberté de chacun de faire ce que chacun désire. J’ai de loin préféré Des souris et des hommes, qui est une histoire plus construite que Tortilla flat qui ressemble plus à des nouvelles qu’à un roman.

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Le tour du monde du roi Zibeline

de Jean Christophe Ruffin

3/5

Au 18e siècle, Auguste Benjowski, un noble polonais, rencontre aux États Unis un Benjamin Franklin vieillissant. En compagnie de sa femme, Auguste s’emploie à lui raconter son histoire. Sa jeunesse dans le château familiale avec un père rustre, ses campagnes militaires à travers l’Europe, son exil en Sibérie, sa rencontre avec sa femme, sa fuite à travers les mers, jusqu’en Chine puis au Japon, avant d’échouer en France puis à Madagascar.

J’aime beaucoup les romans de Jean Christophe Ruffin, en particulier les romans historiques. J’avais adoré Rouge Brésil, L’abyssin et Sauvez Hispahan, mais j’avais moins accroché à des romans plus contemporains comme Le parfum d’Adam. Du coup quand l’auteur sort un roman historique qui parle de voyage et de pays étrangers, j’étais motivée au point d’aller l’acheter sans passer par la case livre de poche, même si je l’ai quand même acheté d’occasion.

Et bien finalement, j’ai été un peu déçue. On lit les aventures assez extraordinaires d’Auguste, j’ai beaucoup aimé la partie dans laquelle il raconte son enfance dans le château familiale froid et lugubre, au coté d’un père un peu barbare et du fantôme de sa mère qu’il n’a jamais vraiment connue. Il passe ses années pré adolescentes auprès d’un précepteur français, qui lui inculque les valeurs du siècle des lumières, ce qui lui vaudra d’être renvoyer comme un malpropre par le père, mais qui aura un impact énorme sur le jeune Auguste.

Auguste laisse ensuite la place à sa femme Aphanasie, qui raconte sa vie de jeune fille dans un camp pour exilés en Sibérie. Cette partie là aussi était assez intéressante, la vie dans la ville-camp, son père alcoolique et méprisant, sa mère qui a souffert d’un mariage sans amour ni respect, et ses sœurs ainées, toutes mariées par leur père en fonction de leur statut social, sans qu’elles aient eu leur mot à dire sur le choix du conjoint et qui subissent leurs mariages comme une agression perpétuelle. Aphanasie va alors rencontrer Auguste et tout va changer.

C’est à partir de leur départ de Sibérie que les choses se gâtent un peu. C’est pourtant la partie que je pensais le plus aimé, moi qui avait adoré les romans de l’auteur qui racontaient des voyages, des périples, des rencontres. Ici, les choses restent trop superficielles. Il arrive à nous faire imaginer la vie des exilés sur le bateau que prennent Auguste, Aphanasie et d’autres exilés pour fuir, on sent les difficultés du voyage en mer, mais la façon de raconter l’histoire joue un rôle important dans le fait que je n’ai pas particulièrement accroché. Auguste raconte les étapes de son voyage sans passion ni émotion, tout comme Aphanasie. Il y a peu de dialogue, il n’ y a pas beaucoup de vie dans les phrases énoncées par les personnages. C’est un peu froid et on a donc du mal à s’attacher aux personnages. Ils iront entre autre au Japon et en Chine, mais il n’y a que très peu de description. Autant dans ces précédents romans on avait l’impression d’y être rien qu’en lisant les descriptions des paysages, les senteurs, les détails des villes, de la population, des rencontres, autant ici il n’y a rien de tout ça. Au Japon il n’y a quasi pas de détails, de descriptions, les personnages que les héros rencontres sont quasi invisibles car très peu décrits, et le manque de dialogue n’arrangent rien. Pareil lorsqu’ils sont en chine. Seul leur voyage à Madagascar prend une autre dimension, on ressent plus les paysages, l’atmosphère, le peuple, leur tradition, les interactions qu’ils ont avec les héros, même si il n’y a pas beaucoup de place pour présenter ces nouveaux personnages. D’ailleurs on n’en sait pas beaucoup sur ceux qui entourent Aphanasie et Auguste, les personnes qui passent des années en mer à leur coté sont à peine d’écrites, exception faite de l’amie qu’Aphanasie se fait à Paris, le temps de leur passage.

Et puis je n’ai pas compris l’intérêt qu’il y avait à les faire raconter leur histoire à Benjamin Franklin. Que vient il faire là dedans? Pas grand chose. J’attendais la fin du livre pour voir la raison de leur venue, mais au finale, cette raison n’a pas vraiment lieu d’être, aucun intérêt. La fin du livre et de la destinée d’Auguste est bien décrite et assez poétique, ça rattrape un peu le reste, mais je ne peux m’empêcher d’être déçu, le potentiel était intéressant pourtant, on aurait pu avoir là un grand roman d’aventure à la mesure de Sauvez Hispahan/l’Abyssin ou Rouge Brésil, dommage.

Dernières lectures: La ronde de l’amour de Somerset Maugham – Pauline de Alexandre Dumas – Un coupable presque parfait de Robin Stevenson – Un train pour Ballarat de Kerry Greenwood

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La ronde de l’amour (cakes and ale)

de Somerset Maugham

4/5

William Ashenden, écrivain peu connu, est un jour contacté par un vieil ami écrivain qu’il n’a pas vu depuis quelques temps, Roy. Ce dernier lui parle de monsieur Driffield, un écrivain à succès qui depuis sa mort, est devenu un auteur culte, que les élites anglaises commencent à considérer comme un monument de la littérature. Roy ne cache pas son intention de vouloir écrire une biographie sur Driffield. Mais en ce qui concerne sa jeunesse, du temps de sa première femme Rosie, il aurait besoin des souvenirs de William. En effet, ce dernier à été quasiment intime avec Driffield, du temps où il écrivait des romans qui avait un certains succès, mais qui étaient considérés comme vulgaires par les élites et les critiques. William n’a pas trop envie de se remémorer cette partie de sa vie, sa jeunesse, son adolescence et ses 20 ans. Mais il finit par se laisser convaincre et plonge dans ses souvenirs.

J’adore Somerset Maugham, je ne sais pas pourquoi je met autant de temps entre chaque lecture, car jusqu’ici je n’ai pas encore été déçue. J’avais déjà adoré Il suffit d’une nuit, le fugitif et son plus connu peut être, La passe dangereuse.

Ici on fait connaissance avec Willie, cet auteur peu connue, qui s’acharne a écrire, tout en sachant qu’il ne deviendra jamais une référence en littérature. Il a cinquante ans passé quand il se replonge dans ses souvenirs de jeunesse. J’ai adoré la plume de Maugham, ce cynisme sans être déprimant ou trop sombre.

« Quand un ami, en votre absence, vous a demandé au téléphone en insistant pour être rappelé, soyez sur qu’il s’agit d’une affaire plus importante pour lui que pour vous. S’il pense à vous offrir un cadeau ou à vous rendre un service, il sait modéré son impatience. »

« On ne regrette pas, prétend-on, les plaisirs qu’on ignore, pourtant leurs journées se trainaient dans un incurable ennui.  Ils attendaient avec une impatience fiévreuse ces thés où tout le monde chantait sa romance de Maud Valérie White. Condamnés à vivre à un kilomètre les uns des autres, ils se disputaient avec aigreur. »

« Depuis l’origine des temps, les vieux ne se font ils pas passer auprès des jeunes pour les plus sages et le jour où les jeunes commencent à douter, ne sont ils pas eux même déjà vieux et disposés à profiter de la légende? »

J’ai surtout aimé les chapitres qui nous raconte la jeunesse de William. On est dans une petite ville balnéaire où tout le monde se connait, où les touristes n’existent pas encore. On est au tout début du 20e siècle, la bourgeoisie campagnarde anglaise est très bien décrite par l’auteur, entre la hiérarchie sociale à respecter au pied de la lettre, entre le docteur, le pasteur, le vicaire et autre. William grandit auprès de son oncle et sa tante, qui ne supportent pas de voir leur neveu discuter avec des gens qui lui sont inférieurs. Une éducation que William met de coté lorsqu’il rencontre Driffield et sa femme la sulfureuse Rosie, qui sont socialement bien en dessous de son rang. Mais il  retrouvera les automatismes sociales de son oncle quand il reviendra en ville, à 50 ans passé, et qu’il dédaignera parler au fils du docteur de l’époque, devenue médecin à son tour.

Outre ces personnages très intéressants, William, Driffield, sa femme Rosie, outre l’analyse sociale des villages de province anglaise, l’auteur nous parle aussi beaucoup du processus de création et d’écriture, pourquoi un roman devient un succès, pourquoi un autre fait un flop. Pourquoi un écrivain passe de l’anonymat ou du rejet total à la postérité éternelle.

Je me suis laissée entrainée dans ma lecture, dans le début de ce 20e siècle encore coincé dans un carcan social sévère,  j’ai aimé voir le personnage principal prendre du recul, le voir analyser avec pragmatisme les épisodes de sa jeunesse qui l’ont passionné. Toujours un coté cynique et moqueur, et la fin m’a beaucoup plut.

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Pauline

de Alexandre Dumas

3.5/5

Alfred de Nerval, à l’abri du besoin avec l’héritage paternel, se charge de sa mère et sa sœur. Il part quelques temps en voyage en Normandie. Sur place, alors qu’il est sortie pêcher seul, une tempête le fait échouer sur la cote. Après avoir trouver refuge dans les ruines d’une église, le temps de passer la nuit, il découvre la jeune et jolie Pauline de Meulien, enfermée dans les geôles des ruines. Alfred connait Pauline pour l’avoir rencontrer deux ans plus tôt à un bal. Il aurait voulu l’épouser, mais à l’époque il n’avait pas encore la fortune qui lui permettrait d’oser faire sa demande. Que s’est il passer pour que Pauline, qui a épouser un certain Horace de Beuzeval, se retrouve enfermée dans une cellule abandonnée?

C’est mon 2e roman d’Alexandre Dumas, après les Trois mousquetaires. Ici, c’est Alexandre Dumas lui même qui raconte le début de l’histoire, comme personnage. Il rencontre alors à plusieurs reprises, lors d’un voyage en Italie, son très bon ami, Alfred de Nerval, avec une jeune femme mystérieuse qui lui rappelle une vague connaissance, qui ne se laisse pas approcher, et qui semble apeurée et affaiblie. Finalement, il retrouvera son ami Alfred un an plus tard qui lui racontera toute l’histoire. Comment  il est tombé fou amoureux de la belle Pauline de Meulien, comment il n’avait pas assez d’argent à l’époque, pour la demander en mariage. Il raconte son désarroi, quand il a su que la belle avait accepté la demande en mariage d’Horace de Beuzeval, comment il est alors partie en voyage, comment il a découvert que Pauline avait été enfermée dans une cellule, et qu’elle avait été déclaré officiellement morte par son mari.

A partir de là commence le sauvetage de Pauline. Alfred raconte comment il a sauver d’une mort affreuse et lente la pauvre Pauline, comment il a gagner sa confiance, leur fuite de France, et ensuite, le récit de Pauline elle même qui se met à raconter à Alfred, comment elle a rencontré Horace, comment il a réussi à la séduire pour finalement l’épouser et pourquoi son mari l’a condamnée à mort.

J’ai aimé certains passages très gracieux et bien écrit du roman. Notamment le début, quand Alfred raconte son aventure en bateau sur la cote normande. La description de l’orage, le naufrage, le refuge dans les ruines de l’église, la pluie battante puis la lumière éblouissante apporter par la pleine lune, on est dans un vrai roman romantique du 19e siècle.

On se laisse facilement emporté par le récit de Pauline, quand elle raconte sa vie, le contexte dans lequel elle rencontre le comte de Beuzeval. Là, on tombe vraiment dans le roman gothique, avec des manoirs lugubres, abandonnés, isolés, des serviteurs mystérieux, un mari plein de secret qui fait penser à barbe bleu, des meurtres, des enlèvements, des héros qui vous sauvent in extremis.

Ce coté gothique peut paraitre parfois too much, à la limite du ridicule. On peut pas dire que j’ai été fan du personne de Pauline. Elle a un comportement très crédible lorsqu’elle se réveille enfermée dans les sous sols des ruines, mais sa façon de gérer sa vie après son sauvetage est trop romantique, à se laisser aller dans une mélancolie trop poétique, on sent qu’elle perd la vie petit à petit. Aucune combativité, aucune tentative d’aller mieux, si ce n’est de se laisser aller. Aucune envie de vengeance, de colère, ça manque de réalité humaine. Mais au finale, j’ai beaucoup aimé ce roman, l’amour passif entre Alfred et Pauline, leur voyage, son sauvetage, le récit de Pauline quand elle raconte son mariage, la cruauté perverse du comte et de ses amis quand ils se retrouvent seuls. On a tous les ingrédients, des enlèvements, des meurtres, des voyages, des sauvetages, du romantisme exacerbé, de la mélancolie, des évanouissements, un vrai roman gothique.

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Un coupable presque parfait

de Robin Stevens

3/5

Dans les années 30 Hazel et Daisy sont deux ado scolarisées dans la prestigieuse école pour jeune fille, Deepdean, en Angleterre. Daisy, blonde, yeux bleus, teint de porcelaine, populaire et surtout très sur d’elle, et Hazel, chinoise, brune, très timide, n’avaient pas grand chose en commun et pourtant elles sont devenues les meilleures amies du monde. Un soir, alors que Hazel retourne dans le gymnase à la recherche d’un pull oublié, elle tombe sur le cadavre de Miss Bell, la professeur de sciences. Mais le temps de revenir accompagné de Daisy et d’une autre élève, le corps a disparu. Seule Daisy veut croire à l’histoire d’Hazel. Daisy décide donc d’enquêter sur le meurtre de Miss Bell et ça tombe bien puisque les deux jeunes filles viennent de créer leur propre club de détective.

J’en avais entendu du bien sur plusieurs blogs, et j’avais envie d’une lecture facile et légère. On plonge dans les années 30, dans un pensionnat pour jeunes filles en Angleterre. Tout est raconté du point de vue de Hazel, une chinoise origine d’Hong Kong, qui a été envoyé dans le pensionnat pour avoir une culture anglaise, volonté d’un père qui a lui même suivi des études en Angleterre et qui est tombé amoureux de la culture anglaise depuis. J’ai trouvé dommage que le coté asiatique de Hazel ne soit pas plus exploité, j’ai aimé les anecdotes d’Hazel concernant ses parents, entre un père très ouvert, amoureux de la culture anglaise au point de ne parler presque que en anglais chez lui, alors que sa mère ne comprend pas cette obsession et refuse de parler anglais comme son mari. Mais ce n’est pas le sujet du roman.

L’enquête policière est le centre de l’histoire, mais c’est aussi un roman sur l’amitié entre adolescentes. Daisy est maligne, belle, populaire, elle sait quoi dire ou quoi faire pour s’attirer la sympathie des élèves comme des professeurs. Hazel en parle avec lucidité. Pour elle Daisy est la parfaite jeune fille, quand il fait froid Hazel est couperosé, Daisy a les joues légèrement rosées, quand Hazel a un bouton d’acné sur le nez, Daisy n’en a jamais. Daisy est sur d’elle, toujours, alors qu’Hazel est maladroite et timide. Je n’ai pas trop aimé la relation entre les deux filles, il y a clairement un dominant et un dominé dans cette amitié. Daisy rabaisse souvent son amie, ne tient pas compte de ses remarques, est trop souvent hautaine, même si on devine que Daisy adore Hazel et qu’en cas de coup dure elle ne lui tournera pas le dos, mais je n’ai pas trouvé leur amitié attachante.

L’enquête policière avance de manière régulière et sans temps morts, mais on devine vite le coupable, et le pourquoi des crimes est assez banale et déjà vu cent fois, rien d’originale ou de surprenant. Je ne me suis pas attachée plus que ça aux personnages, même si j’ai un petit faible pour Hazel. Une lecture agréable mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

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Un train pour Ballarat

de Kerry Greenwood

3/5

Australie dans les années 20. Phryne Fisher est une riche héritière, belle, jeune, intelligente et fonceuse. Comme elle est complètement indépendante, elle mène la vie qu’elle souhaite, notamment en devenant détective privée. Alors qu’elle se rend à Ballarat en train, avec sa secrétaire Dot, tout le wagon première classe se retrouve asphyxié par du chloroforme. Phryne réussie à tirer la sonnette d’alarme et à briser les vitres. Une fois le train évacué, il manque un passager à l’appel, une vieille dame qui voyageait avec sa fille. On la retrouve assez rapidement, étranglée et bien abimée. La vieille dame n’était pas du tout sympathique, mais qui aurait pu lui en vouloir à ce point? Autre mystère, on retrouve dans le train une jeune fille de 12 ans, Jane, qui ne se souviens plus des derniers mois de sa vie. Phryne décide de mener l’enquête.

J’avais déjà lu le premier tome il y a quelques années. Je l’avais moyennement aimé, mais j’ai voulu redonner une chance aux livres. Cette série de romans policiers a été adaptée en série télé et j’avais beaucoup aimé le résultat. Au départ, je n’avais pas trop accroché, mais au bout de quelques épisodes, on s’attache vite aux personnages, aux décors et aux somptueuses tenues de l’héroïne. Comme pour le premier tome des aventures de Phryne Fisher, je n’avais pas trop aimé ce coté trop parfait de l’héroïne, qui a tout fait, tout appris, tout vu, tout visiter, c’est un peu trop surréelle pour une jeune femme des années 20. Mais la série a su donner à son héroïne quelques faiblesses, notamment quand elle doit se battre, ou encore concernant un passé trouble qui l’a touche et l’a traumatise encore aujourd’hui.

Dans le roman ce n’est pas le cas et c’est bien dommage. J’ai trouvé que l’auteur s’était un peu calmer dans la description qu’elle fait de son héroïne, par rapport au premier tome, où elle y allait avec ces gros sabots pour nous dire toutes les cinq pages, à quel point son héroïne est forte, intelligente, belle, débrouillarde. Mais ça reste tout de même très présent. Ainsi, au début du roman, quand tout le monde est victime du chloroforme, Phryne elle, a eut la force de tirer dans la fenêtre de son compartiment, de se lever pour abaisser toutes les fenêtres et de tirer tout le monde de sa torpeur. Ou encore cette discussion surréaliste qu’elle a avec un haïtien pro du vaudou qui essaye d’expliquer à Phryne la procédure pour désenvouter et qu’elle lui répondra qu’elle connait, elle a déjà voyager en Haiti, voui voui…

Dans le roman, Phryne sait tout faire, n’a aucune faiblesse ou lacune, ce qui l’a rend un peu trop froide pour le lecteur, on a du mal à s’attacher à elle et c’est dommage. Reste que j’aime toujours autant le personnage de Dot, le coté libérée de la maison avec le majordome et la cuisinière qui ne s’offusquent pas des mœurs de leur patronne. L’enquête policière est agréable à suivre, les rebondissements aussi, même si la fin est un peu précipitée, quelques pages de plus n’aurait pas été du luxe.

 

Dernières lectures: Prenez soin du chien de JM Erre – Le pacte obscur t1 de Bettina Nordet

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Prenez soin du chien de JM Erre

3.5/5

A Paris, rue de la Doulce Belette, les locataires de deux immeubles qui se font face ne se supportent pas. Au mieux ils se méprisent au pire ils se détestent. Parmi eux, Max Corneloup qui écrit des feuilletons pour la radio et qui est persuadé que son voisin d’en face, Eugène Fluche, peintre sur œufs, l’espionne. Madame Ladoux, concierge au numéro 5, écrit toutes les semaines à sa mère, morte il y a plusieurs année et déteste cordialement Madame Polenta, la concierge trop sexy du numéro 6. Il y a aussi M. Zamora un cinéaste aux idées dingues, Madame Poussin et son fils autiste, Madame Sabaté et son fils psychopathe Bruno ou encore Madame Brichon dont le chien Hector a été assassiné, ce qui l’a rend complètement hystérique.

ça fais je ne sais combien d’année que j’ai quelques romans de monsieur Erre dans ma PAL  et je n’ai jamais pris encore le temps d’en lire un! J’ai décidé de commencer par son premier livre donc. C’est à ce genre de roman que je m’attendais en le commençant, une histoire loufoque, des dialogues cinglés, des personnages qui le sont encore plus, des situations ridicules, beaucoup d’humour, beaucoup d’absurde.

Erre nous présente des personnages tout ce qui a de plus communs, de plus banal. Max Corneloup est un célibataire qui aspire à une vie ennuyeuse et morne, mais il va vite déchanté quand il se met dans la tête que son voisin d’en face l’espionne jour et nuit. Le voisin en question, Eugène Fluche, qui passe sont temps à peindre des œufs s’imagine la même chose et une guerre silencieuse et passive commence. Les deux immeubles sont bourrés de personnages complètement grotesques ou absurdes, comme Zamora, un réalisateur de film qui n’utilise que des images d’autres films montées ensembles pour raconter une autre histoire, ou encore un écrivain raté de romance érotique que personne ne lit. Ou encore une concierge qui passe son temps à écrire les derniers potins à sa mère en maison de retraite, sauf que cette dernière est morte depuis plusieurs mois.

Le roman cache une petite réflexion sur le processus d’écriture, comment créer une histoire, comment créer des personnages, comment les faire interagir, et quelles destinées leurs donner. Prenez soin du chien se compose quasi uniquement que de lettres, mails, extraits de presse et journaux intimes écrits par les personnages, pour faire avancer une intrigue policière absurde, qui se déroule sur plusieurs mois, raconté avec un humour encore plus absurde, j’adore ce genre de littérature, même si la fin du roman c’est du grand n’importe quoi, je ne compte pas en rester là avec les romans de JM Erre.

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Le pacte obscur de Bettina Nordet

1.5/5

Jana, flic à Marseille, voit sa vie chamboulée quand elle rencontre un certain Kell, qui l’entraine dans une folle course poursuite jusqu’en Australie, pour fuir des poursuivants violents et tenaces. Jana ne tarde pas à comprendre que ses poursuivants n’ont rien d’humains, tout comme son sauveur Kell, qui s’applique sans faille pour assurer la sécurité de Jana mais qui en même temps, ne peut pas la saquer, lui lançant constamment des regards de pures haines que Jana ne s’explique pas. Jana ne va pas tarder à découvrir le pourquoi de tous ça…

Après la jolie surprise que fut Kayla Marchal, j’ai voulu tenter à nouveaux un roman fantasy écrite par une française, mais cette fois ci la surprise fut bien mauvaise. Autant avec Kayla Marchal, j’ai aimé l’univers, les personnages, la maitrise de l’auteur, l’intrigue, la fraicheur des dialogues, autant ici c’est la douche froide.

On fait connaissance avec Jana une femme flic qui vit à Marseille que je n’ai jamais comprise, jamais appréciée. Elle est attaquée par des créatures qui s’avèreront être des loups garous et décide de suivre son sauveur inconnu et brutal, ok à la rigueur. Elle le suit partout jusqu’à prendre l’avion jusqu’en Australie alors qu’elle ne sait pas du tout qui il est, là j’ai tiqué, mais là encore je me suis dis ok à la rigueur passons. Elle découvre vite que Kell ne ressent que haine et mépris pour elle, pour des raisons qu’elle ignore, il ne ressent ni compassion ni sympathie pour elle… sauf lorsque monsieur se trouve sur une terre sacrée, j’entends par là cimetière et église, là le Kell se transforme en homme gentil, affable, attentionné, etc etc. Mais comment peut on comprendre alors le comportement de Jana? à l’abri pour quelques heures dans une église, en compagnie d’un homme qu’elle ne connait pas, qui a été horrible avec elle, alors qu’elle est poursuivie par des créatures impitoyables, qu’elle ne comprend rien à ce qui lui arrive, elle apprend par un coup de téléphone que ces parents sont morts assassinés par ses poursuivants. Bon, et la première chose qu’elle trouve à faire? ba s’envoyer en l’air avec Kell, cet homme qui l’a malmène depuis quelques jours, qui ne dit rien de son identité, mais qui sur le sol de l’église devient bizarrement gentil et ça lui suffit à la Jana, elle ne versera même pas une larme pour ses pauvres parents, et tous ça en l’espace de quelques minutes. Quelques heures dans l’église, quelques secondes au téléphone et bam…Alors là, j’ai fait une pause dans ma lecture, je me suis dis WTF?? du grand n’importe quoi, zéro crédibilité, franchement déçue. J’ai du attendre deux, trois jours avant de reprendre ma lecture, ne voulant pas m’arrêter au milieu.

Ajouter à ça des dialogues mal fichu, un humour qui tombe trop souvent à plat, des références aux séries, mangas, films pas toujours pertinentes, une héroïne de 28 ans qui sort des expressions et des mots parfois vieillots, ringards, une héroïne qui parfois parle comme une populo qui essaye de faire de l’humour et parfois parle de manière guindée, comme si l’auteur selon son humeur, changeait le style de la demoiselle. Jana raconte l’histoire à la première personne du singulier, et parfois nous répète sur un ou deux paragraphes le résumé de l’intrigue,  ce qui est parfois un peu lourdingue.

La deuxième moitié est un peu plus intéressante, quand l’héroïne arrête de fuir et découvre un autre monde. Mais là encore son personnage me pose problème. J’ai tiqué quand elle nous joue l’adolescente fleur bleue transi d’amour pour un nouveau personnage, mais j’ai pardonné quand j’ai compris qu’elle était sous l’emprise d’une influence magique. Ceci dit, pardonné à moitié, parce qu’on sent que l’auteur se cherche des excuses pour faire en sorte que son héroïne Jana, se tape des mecs, histoires d’introduire quelques scènes hot, ce qui ne fait qu’accentué ce coté ridicule du personnage. Jana reste un personnage pour lequel je ne me suis pas du tout attachée, dont le comportement n’est pas souvent crédible, qui est très souvent énervante.

L’auteur introduit dans cette deuxième moitié toute une mythologie, tout un monde fantastique, par le biais d’un archiviste censé expliquer à Jana les tenants de ce monde nouveau pour elle, donc manière assez didactique de nous présenter ce monde, ce qui n’est pas le mieux pour nous lecteurs. J’ai tout de même continuer ma lecture, un peu moins péniblement que dans la première partie du roman. Dans le dernier quart, les rebondissements se multiplient, les choses s’accélèrent enfin, on ne s’ennuie pas contrairement à la première partie qui fut plus laborieuse, mais mon avis reste très mitigé malgré tout.

Parce que même quand une histoire ou une idée est bonne (ce qui n’est pas forcément le cas ici), quand le roman repose à 90% sur son personnage principal, si ce personnage ne plait pas aux lecteurs c’est une lecture foutue. Surtout pour un roman d’urban fantasy dont l’ambition est de divertir, une héroïne ou un héros réussi c’est la base d’un roman d’urban fantasy réussi.

Dans le cas du Pacte obscur, l’histoire, l’idée n’est pas si mauvaise, mais je n’ai pas pour autant trouvé tout ça bien originale. Je n’ai pas beaucoup de motivation à en découvrir plus ou à en apprendre plus sur ce monde que l’auteur nous présente. Il y a quelques personnages secondaires qui m’ont plut et qui seront probablement plus développés dans les suites, mais le fait que cet univers ne m’a pas particulièrement intéressé et surtout le fait que je ne me suis pas du tout attaché à l’héroïne au comportement pas toujours crédible, je ne pense pas lire la suite…

Les liaisons dangereuses

de Pierre Choderlos de Laclos

4/5

Au 17e siècle, le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil manipulent leur monde et s’amuse aux dépens des autres. Valmont qui est connu pour son libertinage et ses conquêtes sans lendemain, prend plaisir à séduire des dames de la haute société juste pour prouver qu’il peut le faire. La marquise, elle, joue les anges en société, alors qu’elle n’est que méchanceté, perversité, et manipulatrice. Ensemble, Valmont et Merteuil s’amuse à des jeux dangereux. Si le vicomte arrive à séduire Madame de Tourvel, une jeune femme aussi jolie que prude et vertueuse, Merteuil lui promet une belle récompense. Quant à la marquise, elle espère pervertir et salir l’esprit de la très jeune mademoiselle de Volange, promise à un ennemi de la marquise et qui espère ainsi l’humilier au travers de sa future épouse.

En voilà un classique qui est dans ma PAL depuis des lustres et que je n’avais pas encore lu. Après Dracula au début de l’année, je me suis lancée dans Les liaisons dangereuses, ce roman épistolaire, qui raconte sur une durée de six mois environ, les déboires et les désillusions d’une société riche et désœuvrée. Entre séjour à la campagne pour l’été, le retour à Paris pour l’hiver, entre sorties à l’opéra, soirée chez les uns et les autres, et cancans en tout genre, l’ennui guette, l’oisiveté aussi ce qui n’est jamais très bon. Les réputations se font et se défont.

L’un des points forts du roman, c’est la qualité de l’écriture, c’est superbement écrit, les lettres se lisent toutes seules. Mais elles ne sont pas toutes aussi intéressantes. J’ai adoré lire la correspondance entre Valmont et Merteuil, car les lettres sont dénuées de toute langue de bois, c’est une franchise sans limite, parfois même assez crue. Avec cette liberté de ton, la véritable personnalité de ces deux personnages sont révélées dans ces lettres. J’ai beaucoup moins aimé les lettres entre la jeune Cécile de Volange et Danceny, qui sont dégoulinantes de mièvrerie et d’amour adolescent, ou encore les lettres entre Madame de Tourvel et Valmont, qui tournent en rond, entre un Valmont qui déclare sa flamme 1000 fois et une Tourvel qui rejette ses déclarations 1000 fois, on finit par se lasser!

A la lecture du roman, on comprend pourquoi il a fait scandale à son époque, c’était assez osé. Valmont n’est qu’un libertin qui s’amuse à séduire toutes les dames qu’il rencontre pour ensuite les déshonorer, sa réputation est connue de tous ou presque, alors que Merteuil doit faire des efforts pour dissimuler son libertinage et sa vraie personnalité, afin de ne pas être exclue d’une société où les réputations sont toujours très importantes. Dans certaines lettres, les choses décrites sont parfois assez crues pour l’époque, notamment la lettre dans laquelle Valmont décrit le quasi viol de Cécile de Volanges, et leurs jeux sexuels qui suivront nuit après nuit, dans son objectif d’éduquer la jeune et crédule Cécile, de la salir, de l’avilir et la pervertir. Dans sa crédulité, Cécile ne se rendra même plus compte de ce qui lui arrive réellement, jusqu’à la fin du roman et une fausse couche, elle réalise alors tous ce qui s’est passé ces derniers mois et rentrera au couvent.

On connait mieux les motivations de Madame de Merteuil dans une lettre qu’elle écrit à Valmont et dans laquelle elle raconte sa jeunesse, son mariage, et son envie de s’émanciper, son refus de se remarier après la mort de son premier mari, pour pouvoir faire ce qu’elle veut sans contrainte et ne plus avoir une figure autoritaire qu’il faudrait sans cesse tromper. La franchise des lettres échangées entre Merteuil et Valmont permet de véritablement connaitre ses deux personnages dont l’envie de liberté au détriment de la société dans laquelle ils vivent, les aura menées à leur perte.

Si le roman reste osé pour l’époque, la fin reste morale puisque tous les « pêcheurs » sont bel et bien puni. Dans le film de Frears, Madame de Merteuil semble être plus coupable que ne l’est Valmont, mais en lisant le roman je trouve que Valmont est peut être encore plus à blâmer que Merteuil. Ses actes contre la pauvre et crédule Cécile, sa façon de traiter et de rendre folle Madame de Tourvel, le rendent peut être encore plus coupable. Merteuil manipule et trompe son monde, elle demande à Valmont d’agir, mais n’empêche que les deux manipulateurs ne valent pas mieux l’un que l’autre. Dans le film, Valmont parait plus sympathique car il est finalement tombé amoureux de Madame de Tourvel mais dans le roman, il ne fera rien ou peu pour essayer de rattraper le coup et sortir celle qu’il est censé aimé de la folie mortelle dans laquelle elle se trouve. Valmont trouve la mort, Danceny s’exile, Cécile prend le voile, et Madame de Merteuil perd à la fois son statut sociale, sa réputation, sa beauté à cause de la petite vérole, et sa fortune à cause d’un procès. Une lecture intéressante, une belle écriture, et une liberté de ton qui donne un aperçu de la « bonne » société de l’époque.

Les étoiles de Noss Head

Tomes 3-4-5

De sophie jomain

Tomes 1 et 2 ici.

Les deux premiers tomes m’avaient plut, dans le genre distrayant mignon on a fait pire ! Les personnages étaient sympathiques, en particulier la grand-mère de Hannah, Gwen la meilleure amie de Leith, les paysages décrits me faisaient rêver, l’intrigue se déroulant entre Wick tout au nord de l’écosse et st Andrews, près d’Edimbourg.

La fin du tome 2 ne laisse pas le choix au lecteur, on est obligé de se lancer dans la suite pour savoir ce qui arrive à l’héroïne Hannah. J’ai bien apprécié ce tome, dans lequel hannah doit affronter un changement majeur dans sa vie, (spoiler, elle devient un ange noir après avoir été mordu), on peut voir une vrai faiblesse dans la relation entre Hannah et Leith, ce dernier ne supportant pas ce changement chez son âme sœur et l’abandonne entre les mains de Darius, ce qui est assez décevant de sa part!

J’ai donc beaucoup apprécié voir Hannah s’habituer à sa nouvelle vie, et surtout j’ai trouvé touchante sa relation avec Darius et ses deux frères jumeaux, qu’elle traite comme ses propres frères. J’ai beaucoup aimé cette partie là, isolés dans la maison en bord de mer, ce tome est donc l’un des meilleurs de la série, les personnages évoluent, Leith fait de grosses erreurs de jugements, Darius et Hannah développent une très belle amitié, Gwen prend des initiatives et la fin est bien amenée. D’ailleurs l’auteur aurait très bien pu s’arrêter là je trouve, les trois tomes sont assez bien construits, l’évolution des personnages est bien vu et la fin conclut bien les choses.

Dans les tomes 4 et 5 qui constituent une fin en deux tomes, Leith et Darius disparaissent. Dans le premier tome, tout le monde les recherche activement, on verra les personnages partirent en urgence en Europe de l’est, dans le fief des plus anciens vampires du monde, qui retiendraient Darius pour venger ce qui s’est passé dans le tome 3. Dans le dernier tome, c’est sur Leith que les choses se concentrent, et après avoir approfondi le monde des vampires et leurs origines, on passe dans celui des loups garous.

J’ai beaucoup moins aimé ces deux derniers tomes, en particulier le dernier qui se déroule surtout dans le monde des loups garous, ceux qui ont choisi de vivre en autarcie se rapprochant de la vie des amish. L’auteur introduit deux nouveaux personnages, Dimitri dans le tome 4 et Christy dans le tome 5, délaissant beaucoup de personnages déjà existants, ce qui est dommage.

J’ai trouvé le personnage d’Hannah too much! Déjà que Hannah est passée d’humaine à ange noir puis à loup garou, elle a aussi la particularité de voir certaines choses que seuls de rares élus peuvent voir, elle a charmé le beau Leith, elle aurait pu facilement charmer aussi Darius, et maintenant c’est carrément le beau Dimitri qui tombe sous son charme, faisant d’Hannah « son âme sœur vampirique »ça fait beaucoup, je ne suis pas très fan des héroïnes trop parfaites, belle intelligente, je rentre à st Andrew comme je veux, les plus beaux mecs du monde me tombe dans les bras, c’est agaçant et peu réaliste au final.

Et puis j’ai trouvé ces deux tomes souvent absurdes. Les parents d’Hannah sont très protecteurs, dans le tome 1, elle ne peut pas partir avec Leith un week end dans sa famille, sans la permission de ses parents, elle ne peut pas s’absenter une nuit sans que ses parents lui fasse une crise d’angoisse et là elle passe de long mois entiers, sans jamais entrer en communication avec ses parents, pas même un coup de fil sans que ces derniers ne s’inquiète le moins du monde, sans qu’ils ne posent une question, c’est un peu trop gros quand même.

L’auteur introduit de nouveaux personnages au détriment d’anciens qui sont quasi inexistant dans ces tomes. Darius et Gwen sont pas souvent présent, la grand mère d’Hannah à peine présente, Jamie totalement absent alors qu’il avait été développé dans les deux tomes précédents. certains personnages secondaires disparaitront sans aucune émotion c’est à peine si je me suis souvenue de qui était qui. Les deux mondes crées par l’auteur et tout le folklore sont intéressants, mais si peu développés et approfondis, qu’on a du mal à s’y croire. Sur trois tomes qui se concentraient surtout sur quelques personnages ça passait facilement, mais sur cinq tomes avec une intrigue qui se détachent du noyau dur des personnages, ça se voit beaucoup plus et ça passe donc beaucoup moins bien.

Dans le dernier tome, je n’ai pas du tout aimé aussi la décision de l’auteur de faire perdre la mémoire à Leith. Ce dernier qui a subi un sortilège, à tout oublié de sa vie jusqu’à ces propres parents. A partir de là, j’ai eu du mal à m’intéresser au couple Leith/Hannah, dans le sens où Leith est ce qu’il est grâce à toutes les expériences qu’il a vécut, (son enfance heureuse, la mort violente de sa mère dont il est témoin, les relations parfois difficiles avec son père, sa relation avec son oncle et sa tante, ses études d’histoires à St Andrews, son amitié avec Gwen…), là ce n’est plus qu’une coquille vide, et j’ai eu du mal à m’intéresser à leur histoire post perte de mémoire.

En bref, trois premiers tomes qui sont très distrayants, des personnages attachants, de beaux paysages écossais, une héroïne qui faut accepter pour mieux apprécier l’histoire, et qui heureusement, évolue assez au fil des tomes, un univers mythologique plutôt bien vu, mais de grosses lacunes, quelques contradictions, des choses parfois très énervantes, et deux derniers tomes un peu trop bâclés, un peu trop tirés par les cheveux, autant j’ai lu les trois premiers tomes en un rien de temps, autant j’ai du faire des efforts pour finir les deux derniers.

Les trois mousquetaires de Alexandre Dumas

4/5

Au 17e siècle, D’Artagnan quitte sa province et ses parents pour trouver fortune et gloire à Paris. Son père étant un ami de jeunesse de M de Tréville, le chef des mousquetaires, D’Artagnan espère faire partie de ce corps au service du roi. Il rencontrera Athos, Porthos, Aramis, il croisera la route de la démoniaque Milady, et de la douce Constance…

Et bien voilà, enfin j’ai trouvé le temps de lire mon premier roman de Monsieur Dumas. J’avais le choix entre le comte de Monte Cristo et les trois mousquetaires, j’ai choisi ce dernier parce que finalement, je me suis rendu compte que je ne connaissais pas vraiment l’histoire, seulement au travers des adaptations modernes très peu fidèles.

Je me suis donc lancée dans la lecture de ce pavé qui nous raconte les aventures du jeune d’Artagnan, qui débarque à Paris pour devenir Mousquetaire.

C’est un roman d’aventure, de cape et d’épée, d’amitié, d’histoire d’amour, de guerre, de complots, de politique. Je suis tout de suite rentrée dans le roman, dans le récit, au coté de D’Artagnan, entêté, fougueux, courageux, mais qui n’a pas oublié d’être malin quand il le faut. Et puis il y a Athos et son air mystérieux et posé, Aramis qui hésite toujours entre la vie de religieux et la vie de mousquetaire, Porthos et son humour.

Les pages tournent toutes seules, que ce soit les premiers pas de d’Artagnan dans Paris, son amitié naissante avec les trois mousquetaires, sa rencontre avec Madame Bonacieux, le siège de la Rochelle, son voyage en Angleterre, Buckingham, la fuite de Milady…J’ai été étonné de voir la véritable personnalité des personnages, loin des adaptations parfois farfelues que j’ai pu voir. D’Artagnan n’est pas le jeune héros parfait, pur et naïf, j’ai été surprise de découvrir un personnage sur de lui, malin, qui ne se laisse pas impressionner par sa nouvelle vie de parisien. J’ai aussi été surprise de voir un D’Artagnan souvent autoritaire avec son servant, qui tombe vite amoureux de l’une pour l’oublier aussitôt et le voir alors user de stratagèmes malhonnêtes pour séduire une autre!

Pareil en ce qui concerne Richelieu que j’ai toujours vu comme un pure méchant, sans foi ni loi alors que dans le livre, c’est surtout un homme politique qui n’est pas gratuitement méchant, qui a certaines valeurs, qui reste juste et sait reconnaitre les mérites de certains.

Et pour ce qui est de l’un des personnages les plus intéressants, Milady m’a aussi surprise, dans le sens où j’avais l’image d’une méchante ambiguë, qui a des circonstances atténuantes, qu’on ne peut s’empêcher d’aimer. Mais dans le roman, Milady est une méchante pure et dure, une vraie démone, sans scrupule ni compassion, elle est assez fascinante dans le roman.

Au final, si j’ai aimé lire les aventures de ces personnages, on peut regretter que les personnages d’Athos, Porthos et Aramis ne soient pas plus développés, qu’on n’en sache pas suffisamment sur leurs caractères ou leurs passés. L’écriture est très fluide, on ne voit pas le temps passé, ni les pages tournées, et Dumas a vraiment un sacré sens visuel, on peut voir les images prendre formes en lisant. Sans s’en rendre compte, Dumas avait un sens cinématographique intéressant, et il est évident que les trois mousquetaires a servit de base visuelle pour la plupart des films de  capes et d’épée! Ce ne fut pas un coup de cœur, mais j’aimerais beaucoup lire d’autre romans, notamment Joseph Balsamo, dont la mini série des années 70 avec Jean marais m’avait beaucoup plut.

Lu dans le cadre du challenge Hayao Miyazaki!

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