Avec beaucoup de retard, voici mes avis sur les derniers films vu au cinéma.

de David Robert Mitchell
Andrew Garfield, Riley Keough, Topher Grace
3/5
A Los Angeles, Sam est un loser qui se laisse vivre. Sans emploi, sans but, il vit au jour le jour sans se soucier des relances concernant le loyer. Il rencontre sa nouvelle voisine Sarah, dont il tombe très vite amoureux, mais alors qu’ils viennent juste de faire connaissance, elle disparait du jour au lendemain sans laisser de trace. Sam décide de tout faire pour la retrouver et explore les fêtes underground de Los Angeles. Partout où il passe il s’imagine voir des signes cachés, des codes secrets, des messages à déchiffrer, persuadé que résoudre ces énigmes le mèneront à Sarah.

Du même réalisateur, j’avais vu son précédent film, It follows, qui n’avait rien à voir avec Under the silver lake. Le héros, Sam, nous plonge dans un Los Angeles psychédélique, les appartements motels, les grandes artères de Los Angeles, le soleil, les palmiers, les fêtes underground dans des cimetières, sur des toits d’hôtels, dans des maisons immenses, dans des salles souterraines…

Parfois le film dans son atmosphère, me rappelle les films policiers noirs des années 40/50, avec ce personnage solitaire qui tombe sans le vouloir dans des histoires qui ne le concernent pas mais qui l’intrigue.
C’est aussi une plongée dans la pop culture, avec ces codes, ces mystères, ces objets cultes. Sam joue à Mario des années 90, des boites de céréales avec les joujoux cachés au fond des corn flakes ou ces jeux au dos des boites, il y a plusieurs références pendant le film. Visuellement le film est très réussi, l’atmosphère est étrange, mystérieuse, tendue malgré la nonchalance de son personnage principal. L’intrigue est un peu bordélique, on suit Sam dans les rues d’un Los Angeles festif et très jeune à la recherche de sa jolie blonde, suivant des codes, des messages cryptées, des indices et des signes qui pourraient ne pas du tout en être. Sam est il dingue ou les « signes » qu’il voit partout sont réels? L’histoire n’a rien de surnaturelle au finale, bien que certaines scènes semblent tout droit sorti d’un film fantastique ou d’un film d’horreur (avec un petit clin d’oeil à It follows), ou alors tout droit sortie de l’esprit quelque peu instable du jeune Sam et des substances pas toujours très nettes qui croisent son chemin (comme le cookie-invitation par exemple).

L’histoire ne semble pas totalement aboutie ou maitrisée pour faire de Under the silver lake le film culte auquel je m’attendais. Malgré sa durée, on ne s’ennuie pas une seconde. Il manque un petit quelque chose, une histoire moins bordélique peut être, pour faire de Under the silver lake un film culte qui marque les esprits.

de Romain Gavras
Karim Leklou, Isabelle Adjani, Oulaya Amara, Vincent Cassel, Philippe Katherine, François Damiens
4/5
François galère dans une cité de banlieue à faire du deal de drogue et à vivre avec sa mère, une arnaqueuse et voleuse. Il a un rêve, celui de décrocher le monopole dans la distribution des mister freeze au Maroc. Avec l’aide de son ami avocat, il décroche le marché et doit virer une somme d’argent pour sceller leur accord, mais sa mère a dépenser sans lui dire, les 80 000€ qu’il avait mis de coté. Il décide alors d’accepter un gros coup pour se refaire, qui consiste à ramener pour le compte du caïd de la cité, des kilos de cannabis depuis l’Espagne.

Difficile de ne pas aimer Le monde est à toi, d’abord avec le personnage principale, François, qui a grandit dans les cités de la banlieue parisienne auprès d’une mère manipulatrice. La relation mère fils est intéressante à suivre, avec Isabelle Adjani dans le rôle de cette mère célibataire, capable de tout, surtout du pire, qui a toujours su manipuler son fils sur le plan émotionnel. François, qui n’a pas ou peu connu son père, n’a jamais su prendre ses distances avec une mère à la fois poule, qui infantilise son fils adulte, à lui préparer son petit déjeuner et lui servir des céréales, à l’obliger à faire le clown devant ses amis, comme si il avait encore 10 ans.

Dès les premières minutes ont est captivé par l’histoire de François, sa vie dans la cité, sa relation avec sa mère, son rêve d’émancipation, s’émanciper de la banlieue, s’émanciper de sa mère, s’émanciper des perspectives d’avenir qu’offre la cité. J’ai aussi beaucoup aimé le personnage interprété par Vincent Cassel, loin de ces rôles de durs à cuire. Ici, son personnage est un lent, vieilli et ralenti par des années passées en prison qui l’ont coupé un peu de la vie moderne. Il monologue souvent tout seul, un peu naïf et très attachant.

L’histoire est prenante, les acteurs très bons et les personnages vraiment intéressants à suivre. Le tout avec des notes d’humour très réussi sur fond de « la vie ne m’apprend rien » de Balavoine qui va très bien au film.

de Gustav Moller
Jacob Cedergren, Jessica Dinnage
3.5/5
Un officier de Police à Copenhague, suspendu le temps d’un procès, est obliger de faire ses heures de garde au service d’appels d’urgence. L’officier s’y ennui ferme et a hâte de reprendre sa place dans la brigade criminelle. Lors de son dernier soir de garde, il reçoit l’appel d’une jeune femme qui lui fait comprendre qu’elle vient de se faire enlever par son compagnon et que sa fille est restée seule à la maison. Le policier tente de tout faire pour l’aider, peu importe le règlement.

Je pensais que the guilty était une sorte de film d’action haletant, via un téléphone portable, en fait pas du tout. Le filme est un huis clos en temps réel. Durant 1h30 on est au plus près de ce policier qui tente tout pour découvrir qui est la jeune femme qui appel à l’aide et comment faire pour la sauver des mains de son ravisseur. Tous ce passe au téléphone, avec la victime, avec le ravisseur, avec la petite fille de la victime, seule chez elle, avec les autres services policiers. On ressent la frustration et l’angoisse du policier, qui ne peut agir, ni s’éloigner de son poste d’appel, qui ne peut se rendre sur le terrain.

Au final, The guilty a réussi à rendre l’histoire qui peut paraitre banale, haletante, prenante, un peu stressante. Le suspense est réussi, tout repose sur l’acteur principale, constamment filmer en gros plan, les yeux, les mains, les lèvres du personnage, qui permettent de faire passer ses émotions, ses doutes, ses frustrations. Le tout est réussie, on ne s’ennuie pas une seconde.

de Yaoko Yamada
3.5/5
Dans son école primaire, Ishida est heureux. Il a sa bande de potes avec qui il fait les 400 coups, ses professeurs, sa maman qui l’élève seule avec sa grande sœur. Son petit quotidien est chamboulé par l’arrivée dans sa classe de Nishimiya, une petite fille sourde. Cette dernière tente de s’intégrer sans utiliser le langage des signes que les autres enfants ne connaissent pas. Si certains élèves tentent de sympathiser avec la douce et gentille Nishimiya, petit à petit les élèves en ont un peu marre de devoir l’assister régulièrement. Ishida lui ne s’est jamais intéressé à Nishimiya, mais petit à petit il se met à la martyriser. Certains élèves tournent la tête, d’autre en profite pour l’embêter également dans une moindre mesure. Mais les conséquences seront terribles pour toute la bande d’amis. Ishida, aujourd’hui lycéen, tente de réparer ses erreurs passées.

Je ne rate presque jamais les sorties ciné des films d’animation japonais. Mon avis sur silent voice est un peu mitigé. J’ai beaucoup aimé l’histoire, la trop gentille Nishimiya, les relations sociales des jeunes enfants, les règles sociales des écoles et des élèves entre eux. Le film raconte le quotidien difficile d’un enfant qui ne s’intègre pas. La vie des écoliers n’est pas facile, certains enfants sont martyrisés, d’autres adulés et entre les deux, la majorité qui se fond dans la masse.

On suit le pauvre Ishida qui au lycée n’est plus le leader qu’il était à l’école primaire. Ces camarades lui ont tous tournés le dos après les évènements passés et le harcèlement de Nishimiya. Il n’a jamais oublié et tente de la revoir afin de se faire pardonner. On retrouve donc les enfants devenue adolescents, se remettre en question. Ceux qui détournaient la tête sont ils aussi coupable que ceux qui harcelaient Nishimiya?

Certaines scènes sont belles, les personnages attachants, mais il y a aussi quelques longueurs, un peu trop de mélancolie, un coté mélo, certaines choses dramatisés de manière exagérée rend le film un peu trop tire larme. Silent voice reste tout de même un jolie animé.

de Spike Lee
John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Topher Grace
4/5
A la fin des années 70, Ron Stallworth vient d’entrée dans la police de Colorado springs. Il est le seul afro américain policier et est ambitieux. Alors qu’il s’ennuie à son bureau, il tombe sur une publicité dans un journal, pour entrer dans le Klukluxklan. Il convint ses supérieurs d’infiltrer le kkk avec l’aide d’un de ses collègues blanc.

J’avais hâte de voir le dernier Spike Lee. Blackkklansman est une comédie sociale qui profite de l’infiltration du klukluxklan pour faire une peinture de la situation des afro américain à la fin des années 70. Les luttes pour les droits civiques afin de consolider les derniers acquis et en obtenir d’autre, les étudiants qui se réunissent le soir afin de militer pour leurs droits, le racisme des policiers blancs.

Certaines scènes sont très drôles, Spike Lee se moque de la bêtise et de l’absurdité des membres du klukluxklan. John David Washington est excellent dans le rôle de ce flic ambitieux qui décide d’infiltrer le KKK, tout comme Adam Driver. J’ai aussi beaucoup aimé le beau clin d’œil à la série The wire au début du film. Les images réelles qui viennent conclure le film dans le générique de fin et qui montre les manifestations des fascistes racistes américains, les affrontements entre noirs et policiers, viennent plomber l’ambiance mais montrent aussi que en 2018 les choses n’ont pas changé depuis les années 70.

de Lee Chang Dong
Yoo Ah In, Steven Yeun, Jeon Jong Seo
3,5/5
A Séoul, Jongsu croise par hasard Haemi, une ami d’enfance qui a grandit dans le même village de campagne. Haemi séduit rapidement Jongsu mais doit partir pour un voyage en Afrique. A son retour de voyage, Jongsu réalise qu’Haemi lui a manqué. Alors qu’il vient la chercher à l’aéroport comme convenu, Haemi reevient accompagner de Ben, un coréen qu’elle a rencontrer à l’aéroport durant l’escale. Ce dernier très riche et sur de lui, s’immisce dans leur relation naissante. A chaque fois que Jongsu rencontre Haemi, Ben est toujours là. Jusqu’au jour où Ben avoue un secret étrange à Jongsu…

Tiré d’une nouvelle de Murakami, le film se divise en deux parties. on suit d’abord ce triangle particulier entre Haemi, Ben et Jongsu. Haemi est une jeune femme isolée, qui vit de petits boulots mal payé. Son voyage en Afrique l’a bouleverse complétement. C’est aussi une jeune femme mélancolique et souvent triste. Jongsu a des soucis familiaux, entre une mère partie 16 ans plus tôt qui réapparait et un père poursuivi en justice pour avoir agresser un policier. Ben est très riche et membre d’une famille qi semble uni, mais semble avoir une personnalité bien sombre.

La première heure est parfois un peu longue, on fait connaissance avec les trois personnages principaux et il ne se passe pas grand chose. Ce n’est qu’au milieu du film qu’un évènement change la donne. Burning prend un tout autre sens et change de genre.

Les trois acteurs sont vraiment excellents. Jeon Jong Seo est touchante en jeune femme perdue, Steven Yeun parfait en homme froid et Yoo Ah in attachant en jeune homme peu sur de lui et amoureux. Du même réalisateur j’avais vu et beaucoup aimé Poetry et Secret sunshine.