Dernières séances: Youssef Salem a du succès – La famille Asada – Knock at the cabin

de Baya Kasmi

Ramzi Bedia, Melha Bedia, Abbes Zahmani, Tassidit Mandi

3,5/5

A 45 ans, Youssef Salem vient enfin de publier un roman pour lequel il s’est beaucoup inspiré de sa propre famille. Mais alors qu’il ne pensait pas être un jour lu, le voilà qu’il intéresse quelques émissions littéraires. Interviews, passages télé, la célébrité commence doucement à pointer son nez. Mais Youssef n’a qu’une seule frayeur, que son père lise son livre et soit déçu. D’autant que son père est obsédé par la langue française et par la littérature. Alors quand son père découvre l’existence du roman de son fils, Youssef fait tout pour l’empêcher de le lire.

On suit Youssef qui a décide de grandement s’inspirer de sa famille pour écrire son nouveau roman. Mais entre les critiques qui n’apprécient pas sa plume et d’autres qui pensent qu’en tant que musulman son roman est insultant car il y parle de sexualité, Youssef n’est pas vraiment à l’aise pour parler de son livre sur les plateaux télé. Il a surtout peur que son père le lise et soit déçu, lui qui a inculquer l’amour des mots et de la lecture à son fils. Mais les choses deviennent difficiles quand son livre reçoit le prix Goncourt. Je pensais vraiment que le film serait en fait plus marrant, une pure comédie, mais en réalité, si on sourit à plusieurs reprises, le film est surtout émouvant et touchant. La relation de Youssef avec son frère qui est vexé d’être le seul à ne pas apparaître dans son livre, sa relation je t’aime mais tu m’énerves avec ces deux sœurs, entre celle qui est toujours dans la revendication et l’autre qui cache sa relation amoureuse avec une autre femme. Mais surtout sa relation avec ses parents, très touchante.

D’ailleurs, j’ai particulièrement aimé le jeu d’acteur des deux parents, le père et la mère sont émouvants, drôles, et très doués. Un film sympathique.

de Ryota Nakano

Kazunari Ninomiya, Haru Kuroki, Satoshi Tsumabuki, Jun Fubuki, Mitsuru Hirata

4,5/5

Dans la famille Asada il y a le père qui a décidé de ne plus travailler pour s’occuper de la maison et des enfants et permettre à sa femme d’exercer le métier qui la passionne, il y a la mère infirmière en chef, passionnée par son travail, et leur deux fils, Yukihiro et Masachi. Masachi le dernier de la famille, se passionne dès son plus jeune age pour la photographie, initié par son père. Mais en grandissant, Masachi devient feignant et se laisse aller. Après avoir sécher trop souvent les cours de son école de photo, il décide de prendre un cliché de sa famille pour valider son diplôme. Mais au lieu de se lancer dans une carrière de photographe, Masachi se laisse vivre, à faire des petits boulots ou petites combines pour gagner un peu d’argent. Sa famille s’inquiète et un jour, après avoir parler avec son père qui lui confie ses rêves brisés de jeunesse, il décide de prendre des clichées de sa famille les mettant en scène chacun dans leur rêve personnel. Poussé par son amie d’enfance Wakana, qui croit en son talent, il décide de tenter sa chance à Tokyo.

J’avais très envie de voir ce film et je n’ai pas été déçue. On s’attache très facilement à cette famille, le père qui s’est transformé en homme à tout faire (cuisine, repassage, ménage) pour permettre à sa femme de faire carrière dans le métier qui l’a passionne est particulièrement touchant. La mère se fait du souci pour son dernier qui semble passer à côté de sa vie, se laissant porté par le vent. On suit surtout Masachi, qui, avec son âme d’artiste et de rêveur, est capable de partir deux ou trois ans sans jamais prendre la peine de venir voir sa famille une seule fois, débarquant sans prévenir après une longue absence, comme si de rien n’était à l’heure du dîner.

Le film est souvent très drôle mais aussi parfois touchant. Il y a certains moments plus dramatiques, notamment quand Masachi décide de se rendre sur les lieux du tsunami qui a frappé en 2011, pour aider les bénévoles, notamment en nettoyant les photos des albums de famille retrouvés dans les décombres.

Le film parle surtout des relations familiales, du deuil, du besoin de souvenir, de la pression de réussir sa vie, de réussir à atteindre les objectifs qu’on se fixe dans sa jeunesse pour essayer de devenir la personne qu’on a toujours souhaité être. On passe un très bon moment avec cette famille attachante, servis par d’excellents acteurs.

de M. Night Shyamalan

Johnathan Groff, Dave Bautista, Ben Aldridge, Kristen Cui, Rupert Grint, Nikki Amuka Bird, Abby Quin

4/5

Eric et Andrew forment un couple très uni. Avec leur fille adoptive de 8 ans, Wen, ils décident de partir pour quelques jours de vacances dans un chalet perdu au milieu de la forêt au bord d’un lac. Mais ils sont vite pris en otage par 4 personnes étranges, armés de massues et de haches, ils ont paradoxalement un discours calme. Leonard, leur leader, explique qu’Eric et Andrew doivent faire un choix difficile pour éviter l’apocalypse et la fin du monde et de l’humanité.

J’aime beaucoup le cinéma de Shyamalan. Même si tout n’est pas toujours très réussi, ses films ont le mérite d’être toujours originale. Shyamalan tente à chaque fois de nous présenter une histoire, un scénario originale et complexe, ce qui par les temps qui court est déjà pas mal du tout. Je n’ai pas vu tous ses films, en particulier les derniers, mais j’ai beaucoup aimé comme tout le monde, le sixième sens, j’ai aussi bien aimé Le village, Phénomènes, Split et Glass, mais mon préféré reste de loin Incassables, peut être un peu sous estimé par beaucoup, mais que je trouve personnellement excellent, surprenant, originale.

Qu’en est-il de son dernier né Knock at the cabin? c’est sur que ce ne sera pas un de mes préférés du monsieur mais j’ai quand même bien aimé. J’ai aimé ce huis clos dans ce chalet paradisiaque qui se transforme vite en maison des horreurs, remplit de peur et d’incertitudes. Sans trop en dire, passé le générique avec une typographie qui rappelle beaucoup les années 80/début 90, la tension, l’intérêt, et le suspense ne retombe jamais. On est emporté par l’histoire, on attend de voir comment les choses vont se passer. Mention spéciale pour la petite actrice qui joue l’adorable Wen. Bémol peut être concernant le premier degré du film, j’en dis pas plus pour ne pas spoiler.