Dernières séances: Priscilla – Pauvres créatures – A man

Pour le mois de janvier, bon la programmation ne m’a pas particulièrement fait saliver, si ce n’est A man. Je voulais également voir Making Off et Godzilla Minus one dont j’ai entendu beaucoup de bien mais sorti dans peu de salles et pour peu de temps!

de Sofia Coppola

Cailee Spaeny, Jacob Elordi

3/5

L’histoire de la jeune et jolie Priscilla, connue pour avoir épousée Elvis. A à peine 15 ans, Priscilla rencontre Elvis alors qu’il fait son service militaire en Allemagne et qu’elle est expatriée avec sa famille dont le beau père est militaire. Priscilla n’a pas ou peu d’amis car obligée de déménager régulièrement pour suivre les mutations du beau père. Invitée à une soirée, Elvis et Priscilla sympathisent et débutent une romance platonique.

On passera sur la véracité de l’histoire, qui reprend l’autobiographie de Priscilla Priestley (dans le film Priscilla reste vierge jusqu’au mariage malgré une histoire qui dure plusieurs années et qu’elle vit sous le même toit qu’Elvis). Sofia Coppola, au delà du portrait de celle qui deviendra l’épouse d’Elvis, nous raconte l’émancipation d’une jeune fille naïve, manipulée, qui va apprendre à se connaître, va apprendre à découvrir ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle ne veut pas dans la vie. On l’a voit devenir adulte, prendre son envol loin de l’écrasante célébrité d’Elvis. Coppola nous montre une histoire d’amour étrange dans laquelle Elvis n’est pas non plus le maître de tout, lui même victime de son environnement.

Au final, une film esthétiquement jolie avec une actrice talentueuse qui sort du lot. Mais au delà de ça, l’histoire est un peu creuse, il ne se passe pas grand chose, et on se demande où se trouve l’intérêt de faire un film uniquement sur les quelques années de jeunesse d’une jeune fille qui découvre la vie.

de Yorgos Lanthimos

Willem Dafoe, Emma Stone, Mark Ruffalo

3,5/5

Dans un Londres du 19e siècle, le controversé docteur Goodwin, scientifique qui enseigne la médecine, rééduque la jeune Bella, une jeune femme qu’il a sauvé in extremis de la mort. Elle réapprend notamment à marcher, parler, manger, sans parler des règles sociales qu’elle ne connaît plus. Il charge son étudiant de noter toutes ses avancées et il ne tarde pas à tomber sous le charme de la jolie Bella. Mais cette dernière qui commence à sortir de son état catatonique, veut découvrir le monde. Alors quand Duncan, un avocat libertin, lui propose de l’accompagner pour un voyage à Lisbonne, Bella accepte. Le docteur Goodwin qui est un partisan du libre arbitre, met en garde Bella sur les intentions de Duncan avant de la laisser partir.

Le film se déroule à la fin du 19e siècle, dans une europe dystopique. Visuellement le film est très originale, la technologie de l’époque, des décors qui semblent être un mélange de dessins, de peintures, de bricolage, donne un côté onirique, comme l’impression d’évoluer dans le rêve de quelqu’un. C’est assez fascinant de suivre Bella dans la découverte du monde et de ses sens, loin de s’intéresser aux règles sociales de son époque, ou de se laisser démonter par les préjugés ou le regard d’autrui, libre de toutes conventions sociales et de toute moralité.

Pauvres créatures c’est une sorte de Frankenstein, dont la jolie créature aurait échappée à la haine collective, et serait partie découvrir le monde. Parfois le film est inutilement long, certaines scènes répétitives ou inutiles auraient pu être supprimées pour rendre le tout plus dynamique. On découvre finalement comment le docteur Goodwin a réanimé et rendu la vie à une jeune femme qui avait souhaité se suicider, on découvre sa vie d’avant, et après avoir découvert le mystère autour de Bella, la fin est assez jouissive. Un film original, visuellement créatif, avec un casting éblouissant que ce soit bien sur Emma Stone, Mark Ruffalo en libertin qui perd la tête et Willem Dafoe en scientifique flippant.

de Kei Ishikawa

Satochi Tsumabuki, Sakura Ando, Matsabata Kubota

4/5

La jeune Rie, qui tient une papeterie dans une petite ville, vit avec son fils de 8 ans et sa mère qui vient de perdre son mari. Rie elle même n’est pas au mieux: quelques années plus tôt elle a perdu son deuxième enfant agé de deux ans d’une maladie incurable, suivi d’un divorce. Elle sympathise avec un client qui vient régulièrement lui acheté de quoi dessiner. Ils finissent par se marier et vivent 4 années dans une parfaite harmonie. Daisuke se révèle être le parfait époux et parfait père aussi bien pour le fils ainé de Rie que pour leur fille. Mais tout s’écroule quand Daisuke meurt dans un accident du travail. Pour le premier anniversaire de la mort de son mari, Rie apprend que son mari avait usurpé l’identité d’un autre. Elle ne connait donc pas la véritable identité de ce mari mystérieux. Elle fait appel à l’avocat qui avait réglé son divorce pour découvrir la vraie identité du disparu. Il se lance dans une enquête compliquée et obsédante.

Le meilleur film de ce début d’année, j’ai beaucoup aimé A man. J’ai beaucoup aimé le rythme du film, la rencontre de Rie avec Daisuke, leur quotidien en tant que mari et femme, la vie après le décès de Daisuke, le réalisateur fait le choix de ne pas filmer certaines scènes auxquelles on aurait pu s’attendre, comme le mariage, la naissance de leur enfant, lorsque Rie apprend la mort de son mari dans de tragiques circonstances. J’ai trouvé que de filmer les scènes les moins puissantes en terme d’émotion rend l’histoire de Rie plus proche de la réalité du quotidien. On ne voit pas l’enterrement et le deuil des premiers jours, mais le premier anniversaire de la mort de Daisuke, on ne voit pas le mariage mais une journée classique de la famille.

La première partie nous montre l’histoire du point de vue de Rie, mais la seconde moitié suit l’avocat Akira Kido, cet avocat hyper efficace, digne et peu bavard mais qui souffre régulièrement du racisme japonais car il est d’origine coréenne. Sa femme, ses beaux parents, son fils, son métier, on le suit dans son quotidien. On le voit se perdre dans ce mystère et devenir obsédé par cette histoire. Son partenaire en affaire, beaucoup moins rigide que Akira apporte beaucoup d’humour au film.

A man distille un subtile suspense, on a hâte de voir le dénouement. Le film parle d’identité, de la volonté de certains de recommencer sa vie à zéro en faisant table rase, en laissant derrière le mauvais comme le bon. Un phénomène répandu au Japon sous le nom d’évaporation. Des personnages très intéressants, une histoire prenante, une belle réalisation et d’excellents acteurs.

Dernières séances: Winter break – Mars express – L’innocence

de Alexander Payne

Paul Giamatti, Dominic Sessa, Da’vine Joy Randolph

4/5

1970, Nouvelle Angleterre. L’école privée pour garçons de bonnes familles Barton s’apprête à fermer ses portes pour les congés de fin d’année. La majorité des élèves rentrent dans leurs familles pour noël et le jour de l’an. Seul 4 élèves ont la malchance de ne pouvoir rejoindre leurs familles et sont coincés au lycée. A la dernière minute, Angus, dont la mère ne vient finalement pas le chercher, préférant passer ses vacances avec son nouveau mari, se voit obliger de rester également. Pour les chaperonner, M. Hunham, professeur d’histoire est désigné. Connu pour sa sévérité et son cynisme, les étudiants ne sont pas ravis de passer leurs congés avec lui. En plus du professeur responsable des élèves, Mary la cuisinière qui a perdu son fils unique mort durant la guerre du viet nam, s’occupe de préparer les repas.

J’aime assez le cinéma d’Alexander Payne et j’aime beaucoup Paul Giamatti. La bande annonce m’avait vraiment plut et je ne fut pas déçue du résultat. J’ai beaucoup aimé Winter break. On y suit en particulier trois personnages. M. Hunham, ce professeur qui a passé toute sa vie à Barton, élève puis ensuite professeur. J’ai aimé découvrir la vie de ce personnage attachant. Il est très attaché à cet endroit mais certaines circonstances font que de toute façon il n’a pas la possibilité d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. La cinquantaine passé, passionné par la matière qu’il enseigne, dépité par ses élèves, M. Hunham est dure et pas facile à convaincre. Mary, veuve qui a élevé son fils toute seule et qui est venu travaillé comme cuisinière à Barton dans l’unique but de pouvoir y inscrire son fils et lui donné une bonne éducation. Hélas, ce dernier est mort durant la guerre du Viet Nam quelques mois plus tôt. Mary n’arrive pas à se remettre de cette perte tragique. Enfin Angus, étudiant brillant mais qui n’a pas sa langue dans sa poche pour répondre à ses professeurs et faire preuve d’insolence, en particulier avec M. Hunham. Il a vraiment du mal à ne pas céder à la colère quand sa mère décide de l’abandonner à la dernière minute pour les vacances, préférant passer du temps avec son nouveau mari.

Au fil du film on apprend à connaître le passé des personnages, leurs blessures secrètes, leurs démons, leurs craintes. Ce que j’ai aimé dans Winter breaks c’est que malgré certaines scènes tristes, le film ne tombe jamais dans le pathos, le mélo ou le tire larme. C’est parfois à la limite, mais le cynisme de M. Hunham, les réparties de Angus, le bon sens de Mary empêchent toujours le film de tomber dans des travers mélo. De même pour les personnages, on est pas loin de tomber dans certains clichés, mais finalement le film ne cède pas aux grosses ficelles, à la facilité ou aux trop bons sentiments et ça fait du bien. En particulier autour du personnage de M. Dunham. On est loin de la morale des films américains qui tentent à chaque fois d’imposer une moralité quant au sens de la vie et de ce qu’on doit en faire.

Il y a beaucoup d’humour, j’ai rigolé à plusieurs reprises, les personnages sont attachants sans tombés dans les clichés faciles. J’ai passé un très bon moment. J’ai parfois pensé au film Breakfast club.

de Jeremie Perin

Lea Drucker, Daniel Njo Lobé, Matthieu Amalric

4/5

En l’an 2200, Aline détective privée sur Mars, part sur Terre avec son partenaire Carlos, androïde qui est la réplique de son partenaire mort au combat cinq ans plus tôt mais dont le cerveau a été transféré dans un corps artificiel. Dans cette société futuriste, les robots possèdent des programmes qui les empêchent de désobéir aux hommes et surtout qui les empêchent de leur faire du mal. Mais de nombreux hackers, soit par conviction, soit pour répondre à une demande, s’emploient à pirater certains robots pour les amputer de ce programme et leur rendre ainsi leur complète liberté. Après avoir raté leur mission sur Terre, Aline et son partenaire Carlos retourne sur Mars où une nouvelle enquête leur ait confiée. Découvrir ce qui est arrivée à une étudiante, June Chow, qui a mystérieusement disparue. Après avoir découvert le corps de sa colocataire, Aline et Carlos découvrent qu’elle travaillait sur les programmes permettant aux robots de s’émanciper. Bientôt Aline découvre que cette enquête met en cause Chris Jacker, ancien partenaire de guerre d’Aline et Carlos, devenue milliardaire en créant sa société. Il vient de lancer sur le marché une technologie basée sur le biologique pour remplacer le robotique, mais cela semble être un échec sur le plan commercial…

J’en avais entendu du bien et je ne fut pas déçue non plus. L’animation est sympa, sans fioriture, j’ai même eu l’impression parfois, d’oublier que c’était un film d’animation. L’histoire est bien menée, l’intrigue parfois complexe, il faut un tout petit peu s’accrocher au début pour comprendre toutes les caractéristiques de cette société du futur. Il n’y a pas de descriptif lourdingue, ce qui rend la narration plus fluide mais cela fait qu’il faut un peu se concentrée au début pour comprendre.

J’ai beaucoup aimé les personnages, Aline et son problème d’alcoolisme, Carlos et ses démons du passé, ou encore la hacker Roberta. Il y a beaucoup d’humour, j’ai pas senti le temps passé. Si l’histoire est prenante et bien menée, Mars express n’apporte pas grand chose de neuf dans le monde de la science fiction: la vie sur Mars et son dôme pour protéger les habitants, la vie sur Terre devenue misérable, les robots intelligents et la question de leur humanité, quelques clins d’œil à Robocop et Terminator qui font plaisir. Un bon film d’animation et un bon film de science fiction.

de Hirokazu Kore Eda

Sakura Ando, Eita Nagayama, Soya Kurokawa

4/5

Dans le sud du Japon, une mère de famille qui élève seul son fils de 10 ans depuis la mort de son mari, remarque que le comportement de son fils Minato a changé. De plus en plus étrange, Minato revient avec des blessures, des tendances à la mélancolie qui inquiète sa mère. Persuadée que son fils est victime de harcèlement et de mauvais traitement de la part de son professeur, elle décide de demander des comptes à l’équipe d’enseignants et de direction de l’école.

Il ne faut pas en savoir trop sur l’histoire et se laisser porter par l’intrigue. Que se passe t-il dans cette école? Le professeur M. Hori est-il vraiment coupable de harcèlement? Minato est-il la victime ou le bourreau? quel est le rôle de son camarade de classe Yori dont le comportement est lui aussi étrange?

Comme souvent Hirokazu Kore Eda explore les relations entre les adultes et les enfants. Le film est raconté comme un film policier. On nous montre les mêmes scènes du point de vue de la mère de Minato, du professeur M. Hori, de la directrice de l’école ainsi que, dans une certaine mesure, du point de vue des deux enfants, Minato et Yori.

Si j’ai beaucoup aimé le film, ce n’est pas mon préféré de Hirokazu Kore Eda. Ceux qui lisent ce blog régulièrement savent que je suis une grande fan de son œuvre et que j’ai vu tous ses films. L’innocence reste un film prenant, toujours aussi bien filmé, toujours une belle mise en scène, des acteurs impeccables. La fin peut surprendre et reste un peu ouverte.

Dernières séances: Napoléon – Perfect days

de Ridley Scott

Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby

3,5/5

La vie de Napoléon depuis ses premières victoires militaires jusqu’à sa chute.

Napoléon a divisé la presse, certains ont aimé d’autre pas du tout. Ce qui est le plus reproché au film c’est le manque d’exactitudes historiques. Ridley Scott prend le parti de se concentrer sur les victoires et défaites militaires et politiques de Napoléon et sur sa relation avec Joséphine de Bauharnais. Personnellement les incertitudes historiques ne me dérangent pas car pour moi un film reste une fiction et même si elle raconte la vie de personnages historiques, ce n’est pas un documentaire. Ce n’est pas non plus un biopic classique car Ridley Scott ne raconte pas l’histoire de Napoleon de sa naissance à sa mort, il n’aborde pas ses origines, son enfance, il ne parle pas non plus de tous les apports sociaux qui ont transformés la vie des français.

J’ai été assez déconcerté par la première heure du film dans laquelle Napoléon est souvent ridiculisé. Il tombe à plusieurs reprises par terre, tombe dans les escaliers, Napoléon est terrifié lors de sa première grande bataille à Toulon, qui lui permettra de s’élever vers le pouvoir, ou encore sa relation avec Joséphine. Mais finalement on sent que c’est une volonté de rendre le personnage humain, avec défauts et faiblesses, et le rendre plus accessible.

Si ce n’est pas le film de l’année, j’ai apprécié Joaquin Phoenix dans ce Napoleon loin de tout idéalisation, mais surtout le point fort reste les scènes de batailles, très réalistes, la reconstitution est vraiment réussie. Le film dure 2h40 et on ne voit pas du tout le temps passé, on ne s’ennuie pas une seconde. Napoleon reste un bon film de divertissement avec des scènes de batailles et de guerres très bien faites. Je retiens aussi la performance de Vanessa Kirby dans le rôle de Joséphine, qui crève l’écran.

de Wim Wenders

Koji Yakusho, Min Tanaka

4/5

A Tokyo de nos jours, Hirayama nettoie les toilettes publiques de la ville pour gagner sa vie. Tous les jours Hirayama a sa routine quotidienne, chaque jour se ressemble. Il prend le temps d’arroser avec amour ses plantes, il prend le temps de se préparer, de prendre sa canette de café dans le distributeur en face de chez lui, de choisir quelle musique il va écouter pour accompagner sa route. Chaque jour il s’applique à nettoyer les toilettes publiques avec assiduité et dévotion. Chaque pause déjeuner et moments de temps libres se ressemblent.

J’aime beaucoup le cinéma de Wim Wenders, en particulier Land of plenty et Don’t come knocking. J’adore le Japon, alors un film de Wim Wenders qui se tourne au Japon forcément, j’ai pas attendu pour aller le voir au cinéma. J’ai beaucoup aimé le film. Il ne se passe pas grand chose, la majorité du film se passe à nous montrer le quotidien répétitif du personnage principal, son rituel du matin, son assiduité dans son travail, sa deuxième journée qui commence après son travail, entre bain public pour se laver et se relaxer, ses dîners seul dans de petit resto de quartier, son rituel du week end entre bar et lessive à la laverie automatique. J’aime beaucoup se genre de scènes dans laquelle on voit ce genre de rituel quotidien et répétitif, je trouve ce genre de scène très relaxante et apaisante. Le personnage d’Hirayama est tout autant apaisant à voir au fil de ses journées; même s’il ne se passe pas grand chose, aucun rebondissement surprenant et des dialogues réduits au minimum, je ne me suis pas ennuyée. Koji Yakusho, qui joue Hirayama est excellent et a bien mérité sa récompense au dernier festival de Cannes.

On découvrira quelques éléments concernant Hirayama et son passé et sans entrer dans les détails ou être très explicite, on comprend les choix de vie du personnage. Les scènes avec sa nièce adolescente sont particulièrement réussies et les retrouvailles entre Hirayama et sa sœur particulièrement émouvantes. Perfect days nous montre qu’on peut trouver de la beauté et la perfection dans un quotidien plus que banal. J’ai adoré passer du temps en sa compagnie et partager son quotidien. C’est aussi l’occasion de déambuler dans les rues de Tokyo loin des clichés touristiques.

Dernière séance: Le garçon et le héron de Hayao Miyazaki

de Hayao Miyazaki

4/5

Un an après la mort de sa mère dans un terrible incendie à Tokyo, en pleine seconde guerre mondiale, le jeune Mahito pars à la campagne avec son père afin de s’installer dans la grande demeure familiale de sa défunte mère. Là bas, le père de Mahito s’est remarié avec la jeune sœur de son épouse décédée, qui attend déjà son premier enfant. Tandis que son père dirige sa nouvelle usine à quelques kilomètres, Mahito à du mal à s’adapter à sa nouvelle vie et à la perte de sa mère. Sa tante aussi gentille soi t-elle, ressemble beaucoup trop à sa mère et lui ravive de mauvais souvenirs. Très vite, il croise la route d’un héron cendré étrange. Il découvre aussi une tour abandonnée sur le domaine de la famille, qui l’attire irrémédiablement.

J’ai enfin pu voir le dernier film de Miyazaki. On y retrouve de nombreux sujets présents dans la majorité de ses films: la guerre, le deuil, l’industrialisation, la nature…Mahito, devenu froid et presque inhumain, découvre le nouveau monde dans lequel il va devoir évoluer. Sa tante et nouvelle épouse de son père qui ressemble tant à sa défunte mère, cette tour en ruine qui l’attire, ce héron qui semble belliqueux et qui n’a pas le comportement d’un animal normal. Son premier et seul jour à l’école du coin nous montre à quel point Mahito a perdu de son humanité. Son périple dans un monde fantastique, un monde crée par son grand oncle, est un voyage initiatique pour d’abord faire son deuil, accepter la réalité, accepter la vie telle qu’elle est et retrouver une humanité qui semble le quitter doucement. La passion, la colère, la volonté d’en savoir plus lui redonne l’énergie de vivre.

Je ne sais pas si c’était voulu, mais on a l’impression que les premières minutes du film sont un hommage à son ami Isao Takahata, le papa du tombeau des lucioles, avec ces scènes de feu violent et mortel à Tokyo avec Mahito qui court dans les rues, bravant le danger à la recherche de sa mère. Toutes les aventures que Mahito vit dans ce monde qui semble tout droit sortie de son imaginaire, rappellent un peu le voyage de chihiro. On peut se demander si les deux personnages respectifs sont perdus dans leurs imaginaires ou s’ils vivent une aventure dans un monde fantastique qui vont leur permettre d’évoluer, de faire la paix avec ce qui les dépriment et les empêchent d’aller de l’avant.

Après Le vent se lève, Miyazaki nous délivre encore un film un peu plus adulte je trouve. On est loin des personnages auxquels on s’attache très vite, des personnages qu’on trouvent particulièrement attachants, mignons, doux, auxquels on arrive à s’identifier, comme les héros de Chihiro, Totoro, Kiki la petite sorcière, le château dans le ciel, le château ambulant, ou Ponyo. Les personnages sont plus dures, en particulier Mihato qui semblent vraiment ne plus rien ressentir si ce n’est dans ses cauchemars dans lesquels il revit la perte de sa mère.

J’ai beaucoup aimé Le garçon et le héron, ce n’est pas mon préféré des films de Miyazaki, mais j’ai aimé la profondeur des personnages, l’ambiguïté de certains comme le héron, l’absence de manichéisme, la quête du jeune héros, le voir évoluer, mûrir et acquérir une certaine sagesse. Mais surtout j’ai énormément aimé l’animation. Certains plans me donnent l’impression de voir de véritables tableaux, c’est visuellement très très beau. La première partie du film ne l’est pas tant que ça, à l’image de l’état d’esprit du jeune héros, le monde dans lequel il évolue n’est pas forcément très beau. A l’image de son humeur, les personnages qu’il croise au début on les traits du visage un peu déformés ou flous. Mais les détails des maisons sont incroyables et rendent les choses hyper vivantes et réelles, que ce soit le manoir style européen, la tour bibliothèque en ruine, la maison traditionnelle japonaise, la maison de la jeune Himi. Les décors, le soin apporté à l’animation du ciel, de la mer ou surtout de la nature est tout simplement incroyable visuellement.

En bref, un très bon film, une superbe animation. Juste une fin qui peut sembler un peu brutale.

Dernière séance: Killing of the flower moon

de Martin Scorsesse

Robert de Niro, Leonardo Dicaprio, Lilly Gladstone

4,5/5

Dans les années 20, en Oklahoma, les indiens Osage ont eu la chance de découvrir sur la terre de leur réserve, du pétrole à profusion. A Fairfax, le naïf Ernest Burkhart débarque chez son oncle William Hale surnommé le king, un notable très riche qui se targue d’être très ami avec les indiens et d’être un mécène important dans la région. Il prend sous son aile son neveu, revenu de la première guerre mondiale. Il fait la connaissance de Molly, une jeune indienne Osage célibataire, qui fait souvent appel aux services d’Ernest qui la conduit dans son taxi en ville. Son oncle influence Ernest pour qu’il fasse la cour à Molly et l’épouse. Le but de Hale est de s’approprier la fortune du pétrole qui appartient aux Osages en les éliminant quand il peut et en faisant en sorte que des hommes de son entourage épousent les femmes Osages et héritent après la mort des épouses. Alors que les morts suspectes deviennent monnaie courante, Molly cède aux avances de Burkhart et l’épouse. Les morts dans sa famille ne font que se multipliés.

Je connaissais cette histoire vraie à travers le roman dont le film s’inspire « la note américaine », mais s’il est dans ma PAL je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire. Évidemment je n’ai pas perdu de temps pour aller voir le film de Scorsesse même s’il dure 3h30 car je n’ai pas vu son dernier film « the Irishman »qui est malheureusement uniquement sortie sur Netflix ce qui est vraiment dommage. Car même si j’ai netflix, c’est pour moi plus la possibilité de voir des séries télé et des films que j’ai déjà vu mais sûrement pas des films comme ceux de Scorsesse, qui s’apprécie beaucoup mieux sur grand écran. Je n’ai toujours pas eu l’envie et la motivation de voir The irishman sur ma télé moyenne….

Killer of the flower moon peut rebuter certains quant à sa durée, mais honnêtement je n’ai pas vu le temps passé. Si l’histoire aurait très bien pu être conter en 2h ou 2h30, c’est appréciable de voir un film prendre le temps de présenter ces personnages, de présenter le contexte et de prendre le temps de filmer certaines scènes juste pour la beauté de l’image.

L’histoire des Osage est assez exceptionnelle, trouver tout ce pétrole sur leur terre après avoir subi autant de drame et d’injustice, d’avoir été victime d’un véritable génocide et d’épuration ethnique. Et en même temps comme le dit un vieux Osage dans le film, ce cadeau est venu avec un prix à payer. L’enrichissement des indiens Osage a fait des jaloux, à réveiller le racisme, l’envie, la mesquinerie de gens sans aucun scrupule. Des vautours prêts à tout pour s’emparer des richesses d’autrui, qui ne reculent devant rien et qui savent faire preuve de patience pour arriver à leur fin.

William Hale est un mafieux qui n’en porte pas le nom mais qui agit comme tel, et dont l’entourage est prêt à tout pour ramasser ses miettes. Le culot de certains personnages est assez incroyable.

J’ai donc adoré Killer of the flower moon, Dicaprio et De Niro sont excellents dans leurs rôles respectifs. Mais surtout c’est la découverte de Lily Gladstone dans ce film, elle crève l’écran. C’est impeccablement filmé, on passe un moment profond et prenant avec ce film. A voir.

Dernière séance: Le livre des solutions – Le règne animal

de Michel Gondry

Pierre Niney, Blanche Gardin

3,5/5

Marc, réalisateur incompris par ses producteurs, s’enfuit à la campagne avec son équipe technique pour finir son film. Il trouve refuge dans la maison de sa vieille tante. Toutes les excuses sont bonnes pour ne pas regarder le premier montage de son film pour ne pas affronter la réalité; il craint d’être déçu et que son film ne soit pas conforme à sa vision. Tandis que sa monteuse essaye de le convaincre de regarder les rush, Marc s’en prends à son entourage et tente de lutter contre ses démons intérieurs.

Bon ça faisait un bon moment que je n’étais pas retournée au cinéma. Il faut dire qu’entre les punaises de lit qui donnent l’impression de jouer à la roulette russe à chaque fois qu’on s’assoit sur un fauteuil des salles obscures et la programmation faiblarde, la motivation n’était pas bien grande. Début septembre j’ai été voir le dernier Michel Gondry. J’aime bien en générale ses films en particulier Human nature, Eternal sunshine of the spotless mind, Soyez sympa rembobinez, The we and the I et plus récemment Microbe et Gasoil.

Comme dans la plupart de ces films, on retrouve l’originalité de l’histoire et de la mise en scène, même si sur ce point là Microbe et Gasoil était plus originale et ingénieux sur le plan visuel.

J’ai bien aimé suivre ce réalisateur incompris qui se bat pour monter le film de ses rêves sans se laisser influencer par des personnes extérieures, et qui doit faire avec ses nombreuses névroses, ses relations avec son entourage, notamment avec Denise sa tante qui accueille l’équipe chez elle, ou Charlotte sa monteuse qui l’accompagne sur chacun de ces films jouée par Blanche Gardin. On passe un bon moment Pierre Niney excellent dans ce rôle de réalisateur torturé par sa propre création.

de Thomas Cailley

Romain Duris, Paul Kircher, Adèle Exarchopoulos

3/5

Dans un monde où certains humains sont touchés par une étrange mutation qui les transforment peu à peu en animal, François tente d’élever son fils ado, Émile, tandis que sa femme est internée après avoir été atteinte de la mutation. François s’installe avec son fils dans le sud de la France pour se rapprocher de son épouse, transférée dans un nouveau centre. Mais le convoi dans lequel voyageait sa femme est victime d’un accident de la route, ce qui fait que de nombreux humains à moitié transformés en animal se baladent dans la région. François est déterminé à retrouvé sa femme tandis que son fils tente de s’adapter à de nombreux changements.

Au départ je ne comptais pas aller voir ce film, la bande annonce ne m’avait pas attirée plus que ça. Mais les critiques de la presse spécialisée sont tellement enthousiastes et dithyrambiques que je me suis laissée tenter. On suit donc ce père de famille qui tente de s’adapter aux nouvelles évolutions de l’espèce humaine. Certains êtres humains développent des mutations et se transforment en animaux. La femme du héros en fait partie, enfermée dans un centre sensé l’aider à ralentir sa mutation en animal.

Bon c’est tout de même un des rares films français à se lancer dans le genre fantastique donc c’est déjà quelque chose, mais franchement aucune révolution. Les acteurs sont bons, l’histoire intéressante à suivre, c’est plutôt bien réalisé, les effets spéciaux maitrisés; au travers du personnage d’Emile, le fils ado de François, le film nous parle de la transformation d’un ado, les changements, comment gérer ces évolutions parfois brutales. Cependant je ne comprend pas tous le battage médiatique autour de ce film. J’ai quand même lu des critiques de la presse spécialisée notamment Première et Télérama utiliser des termes comme « choc », « chef d’œuvre », « charisme magnétique ». Si le film est bon il est très loin de marquer l’histoire du cinéma, pas même de marquer l’année 2023. Reste un moment sympa.

Dernières séances: Yannick – Limbo – Reality – Séance spéciale avec Citizen Kane

de Quentin Dupieux

Raphael Quenard, Blanche Gardin, Pio Marmai, Sebastien Chassagne

3/5

Dans un théâtre parisien quasi désert, la représentation d’une pièce de théâtre vient de débuter. Mais au milieu de la représentation un des spectateurs se lève pour exprimer son mécontentement; il n’aime pas la pièce et se plaint d’avoir pris un jour de congé et d’avoir fait tout ce chemin en transport pour assister à une pièce qui ne le distrait pas de ses ennuis du quotidien. Moqué par les acteurs sur scène, Yannick sort une arme et prend en otage les acteurs et spectateurs.

J’aime le style de Quentin Dupieux, mais je ne suis pas toujours fan du résultat. Si ce n’est pas souvent le coup de cœur, j’apprécie ses films et c’est quand même rare que je n’accroche pas du tout. Pour moi son meilleur film reste Au poste que j’avais adoré. J’ai bien aimé Yannick, la réaction des acteurs, l’interaction avec les spectateurs, y’a de l’humour décalé comme Dupieux sait le faire. S’il ne se passe pas grand chose, on ne s’ennuie pas, il faut dire que le film ne dure qu’1h20. Contrairement au personnage de Yannick devant la pièce de théâtre, j’ai passé un bon moment devant ce film, même s’il ne révolutionne rien et ne restera peut être pas dans les mémoires.

de Soy Cheang

Gordon Lam, Mason Lee, Cya Liu

3,5/5

A Hong Kong l’inspecteur vétéran Cham Lau est confronté à une série de meurtres: des jeunes femmes sont retrouvées assassinées après avoir été brutalement torturées et ont toutes la main gauche amputée. Il doit enquêter dans des circonstances particulières, avec une épouse dont la vie ne tient qu’à un fil à l’hôpital après avoir été renversée par une voiture plusieurs mois plus tôt et l’arrivée d’un nouveau chef, le très jeune et inexpérimenté Will Ren; à tout ça s’ajoute la découverte de la remise en liberté de la jeune femme responsable de l’accident qui laisse sa femme dans un état végétatif avancé. En quête de rédemption la jeune marginale décide de se mettre au service de Cham dans son enquête, afin de mériter le pardon de l’inspecteur, quitte a prendre des risques exceptionnels.

J’en avais entendu du bien et même parfois beaucoup de bien, mais j’ai hésité à y aller car j’ai aussi entendu dire que le film était d’une extrême violence. Finalement si le film contient des scènes violentes et difficiles, j’ai vu pire notamment avec les séries télé récentes qui rivalisent de scènes destinées souvent à choquer pour faire parler d’elles. Evidemment en sachant que certaines scènes étaient jugées très dures, j’y étais un peu préparée et je n’ai donc pas été surprise.

Limbo est un thriller noir et difficile. L’histoire est assez classique, le vieux policier expérimenté qui a gagné le respect de ses collègues, le jeune flic sorti des grandes écoles qui est propulsé chef mais qui n’a pas beaucoup d’expérience, des meurtres en série horribles et une enquête qui piétine. On ajoute à ça la jeune femme marginale, rongée par la culpabilité et qui souhaite trouver la rédemption auprès de celui dont elle a détruit la vie. On a vraiment l’impression d’évoluer dans une benne à ordures géante. Limbo ne montre que des rues jonchées de détritus, d’ordures, de saletés, le tout macérées par des pluies incessantes qui font tout sauf laver les rues. Il y a une atmosphère poisseuse, continuellement sale, on pourrait presque sentir l’humidité et l’odeur de la pourriture. Ce qui est sur c’est que le film ne donne pas envie d’aller visiter Hong Kong!

Il n’y a pas de suspense dans ce film, car dès les premières secondes on découvre la fin, ce qui est un peu dommage, mais pas dramatique. Reste un film policier sombre superbement filmé, avec des acteurs parfait chacun dans leurs rôles respectifs.

de Tina Satter

Sydney Sweeney, Josh Hamilton

3/5

Reality Winner, ancienne de l’US air force, travaille comme linguiste pour une société prestataire de la NSA. Elle souhaite réintégré l’US air force pour être redéployée à l’étranger. Alors qu’elle rentre chez elle, elle est interpellée par le FBI qui commence perquisition et interrogatoire informel concernant certaines informations classées défense qui ont fuitées auprès d’un site internet qui relayent les lanceurs d’alerte.

J’en avais entendu beaucoup de bien alors j’y suis allée sans trop m’être renseignée sur le sujet du film. L’histoire est filmé en temps réel, du moment où Reality arrive chez elle jusqu’à son arrestation. On y voit les agents du FBI parler avec elle, perquisitionner la maison, parler calmement et poliment avec Reality, jusqu’à l’aveu finale. Le film ne dure pas bien longtemps, mais j’ai trouvé parfois le temps long. L’histoire vraie de Reality est intéressante, cette patriote qui a passé tout son temps a servir son pays mais qui se rend compte que ce même pays détruit les autres sans scrupules. La goutte d’eau aura été son dernier emploi, dont les conditions de travail lui ont littéralement fait péter les plombs (fox news qui passe en boucle à la télévision installée dans l’open space face à son bureau). Malgré son envie de réintégrer l’US air force elle prend le risque de jouer les lanceurs d’alerte après avoir été choqué par les soupçons concernant Trump et ses liens avec la Russie. Mais le film en lui même reste un peu plat, il ne se passe quasi rien. Seule les dix dernières minutes révèlent des informations intéressantes. J’ai apprécié découvrir l’histoire de Reality et l’actrice est très bien dans le rôle de cette jeune qui se sent coincée, mais on ne peut s’empêcher de se demander « tout ça pour ça? ».

de Orson Welles

Orson Welles, Joseph Cotton, Dorothy Comingore, Agnès Moorhead, Ruth Warrick

4,5/5

Charles Foster Kane, un magnat de la presse américaine est mort dans son lit. Seul, il meurt entouré d’une infirmière et d’un majordome qui entendent ses dernières paroles « rosebud ». Un journaliste se voit donner pour mission d’enquêter sur Charles Foster Kane et surtout de savoir ce que signifiait rosebud. Il parcourt le pays pour interroger tous ceux qui l’ont bien connus, sa dernière épouse en date, son avocat et tuteur, ou encore son ancien partenaire en affaire et meilleur ami. Au fil des témoignages et des flashbacks on découvre la vie de Charles Foster Kane, comment il est devenu riche et comment il a accumulé pouvoirs et richesses.

Film culte pour beaucoup, Citizen Kane fait souvent l’objet de références dans la culture, que ce soit dans les films ou séries télé. J’en ai souvent entendu parler mais je n’avais jamais eu l’occasion de le voir. UGC chatêlet les halles a organisé cet été une rétrospective de nombreux films issu de la warner. J’en avais repéré quelques uns mais je voulais surtout voir Citizen Kane. Le film débute par un long reportage dans lequel on annonce la mort du grand et richissime Charles Foster Kane, les richesses accumulées, sa carrière, sa tentative de se présenter à l’élection présidentielle, ces différents mariages…Un journaliste enquête sur le dernier mot prononcé par Kane, « rosebud ». On découvre Kane un jeune garçon qui vivait dans une maison modeste perdue au milieu de nulle part avec ses parents avant d’être confié à un tuteur, avocat d’affaires. Grace à la découverte d’une mine d’or sur sa propriété, Mme Kane hérite d’une fortune colossale qu’elle cède à son fils. Elle décide de confier son fils à ce tuteur pour qu’il puisse avoir l’éducation qu’il mérite et aussi pour l’éloigner d’un père qui semble un peu trop porter sur les coups pour éduquer leur fils. Mais Kane, qui obtient toute la fortune donnée par sa mère, perd aussi l’amour maternelle en s’éloignant, à un trop jeune âge. On découvre un homme devenu éduqué, riche et sur de lui qui décide de se lancer dans le journalisme en rachetant un journal connue pour ses ragots et son manque de professionnalisme pour en faire un journal digne de ce nom, avec son meilleur ami, admiratif sans borne de Kane. Mais au fil des années, et après certaines erreurs de parcours, Kane se perd lui même et oublie son idéal d’origine.

Je ne me suis pas ennuyée à suivre l’enquête de ce journaliste qui recueille les témoignages des proches de Kane, qui remonte sa vie, jusqu’à son enfance, mais qui ne trouve jamais la signification de rosebud. Mais après ces témoignages qui le laisse froid, il se demande qui ça pourrait intéresser finalement? qui s’intéresse encore à cet homme qui a marqué son temps mais qui n’est plus?

Visuellement c’est une vraie pépite. Le film en noir et blanc est juste magnifique à regarder, le jeu des ombres et des lumières, les astuces de caméras pour appuyer certaines choses, les scènes extraordinaires tournées dans la demeure excentrique et hors norme de Kane, Xanadu. Et puis cette fin froide, même quand on est l’un des hommes les plus riches du monde, qu’on a failli devenir président des États Unis, qu’on a accumulé des trésors dans tous les coins de sa demeure, on peut tout à fait finir seul dans un silence frigorifiant. J’ai adoré la fin et la révélation assez cynique de ce que signifiait Rosebud, peut être la seule chose qui avait de l’importance aux yeux de Kane.

Dernière séance: Barbie de Greta Gerwig

avec Margot Robbie, Ryan Gosling, Will Ferrell

2.5/5

Details

A Barbieland, les barbies sont impliquées dans toutes les strates de la société, prix nobel, docteur, ouvrières du bâtiment, avocates, présidente ou dilettante. Barbie dite barbie « stéréotypée » adore sa vie. Tous les jours elle vit la même routine, se réveiller dans sa « maison de rêve », choisir sa tenue du jour, partir dans la « voiture de barbie », saluer toutes les autres barbies, se rendre à la plage pour saluer Ken, et faire la fête le soir. Mais un jour voilà qu’elle a des idées morbides, elle s’interroge sur le sens de la vie, la mort. Pour conséquence, la voilà qui perd la jolie courbure de son pied, et qu’elle commence à avoir de la cellulite. Elle consulte Barbie « bizarre », traumatisée par le mauvais traitement infligé par sa propriétaire, qui lui conseille de se rendre dans le monde réel afin de retrouver celle qui jouait avec elle. C’est cette personne qui par ses pensées sombres, aurait contaminée Barbie. Avec l’aide de Ken, amoureux de Barbie, elle part dans ce monde réel, persuadée qu’elle sera accueillie comme une héroïne pour avoir été un modèle pour les femmes dans le monde. Mais elle est déçue de découvrir que ce n’est pas le cas. Quant à Ken il découvre le patriarcat et est déterminé à ramener l’idée avec lui à Barbieland.

Je ne m’attendais pas à grand chose en allant voir Barbie, j’y suis allée par curiosité et j’ai finalement été assez déçue du résultat. Que ce soit dans Barbieland, le monde parfait de Barbie ou dans le monde réel, c’est bourré de stéréotypes, de clichés, de grosses ficelles.


Le message « féministe » du film est vieillot, voir ringard, à mettre en conflit direct les hommes et les femmes, que ce soit dans le monde réel ou dans le monde de Barbie. Dans Barbieland, les hommes ou les « Kens » sont stupides, superficiels, alors que les Barbies sont actives dans toutes les strates de la société, de l’ouvrier en bâtiment jusqu’à la présidente du pays en passant par la cour suprême, les prix nobels, les ingénieurs, journalistes…Dans le monde réel, les femmes sont exploités, humiliées, diminuées, et n’occupent que difficilement des métiers de pouvoirs. Ken choqué par l’existence du patriarcat dans le monde réel, décide d’importer l’idée dans Barbieland et bizarrement, en un rien de temps et sans comprendre pourquoi, les Kens se transforment en tortionnaires bêtes et méchants et les Barbies en soumises stupides. Et pour reprendre le pouvoir aux Kens, les Barbies vont les faire se battre les uns contres les autres. Un message féministe très bizarre, et un monde réel où une femme ne peut être que soit ultra féminine soit ultra rebelle que ce soit dans ses paroles ou ses vêtements, avec un discours agressif qui l’a fait passer au mieux pour une révolutionnaire au pire pour une hystérique. Et bien sur l’apparence d’une femme est le plus important dans Barbieland avec la garde robe, la coiffure, le maquillage. Lorsque Barbie perd sa perfection en découvrant que la courbe absurde de son pied s’effondre ou que la cellulite a commencé à se répandre sur sa cuisse, c’est la fin de son identité de femme et de sa perfection (contradiction d’ailleurs avec le fait que parmi les barbies de Barbieland, il y a des barbies rondes). Comme discours et message féministe on peut faire mieux, et surtout plus subtil et plus moderne.


Évidemment, le film est avant tout une pub géante pour Mattel: la maison de rêve de Barbie, la voiture de sport de Barbie, le vélo de Barbie, la garde robe de Barbie….On a presque envie en sortant du film, d’aller dans le magasin le plus proche pour s’acheter la maison de Barbie.


Si on passe tout ça, reste un film très coloré, avec des séquences de danse et de chant sympathiques même si en milieu de film j’ai commencé à trouvé le temps long. Effectivement, le film est un peu longuet dans sa seconde moitié et certaines scènes me font me demander si l’équipe de tournage n’a pas fumer des hallucinogènes. Sans parler de la dernière demi heure où ça commence à devenir un peu niais parfois…On sourit deux ou trois fois et une scène m’a particulièrement fait rire, la fausse pub qui présente la barbie dépressive, celle qui passe sa semaine en pyjama à regarder en boucle la série BBC Orgueil et préjugés. Et puis bien sur, Margot Robbie et Ryan Gosling jouent très bien leurs personnages de Barbie et Ken. Un film que l’on peut voir par curiosité, mais pas indispensable.

Dernière séance: Oppenheimer de Christopher Nolan

de Christopher Nolan

Cillian Murphy, Matt Damon, Emily Blunt, Florence Pugh, Robert Downey Jr

4,5/5

L’histoire de J. Robert Oppenheimer qui pendant la seconde guerre mondiale fut nommer directeur du projet Manhattan qui avait pour objectif de créer la première bombe atomique de l’histoire, avant que les nazis ne réussissent à le faire. On découvre ses rencontres avec de nombreux scientifiques de renoms à travers l’Europe, chez qui il trouve l’inspiration et surtout la direction de son équipe investit dans le plus grand secret dans la confection de la première bombe atomique.

Pour ceux qui suivent ce blog, vous savez que je suis une grande fan de Nolan. J’ai vu tous ses films et je suis toujours très enthousiaste quand il en sort un nouveau. Alors évidemment, le mercredi j’ai couru voir sa dernière œuvre. J’ai été assez soufflé par le film et ce n’était pas gagné d’avance car je ne suis pas fan du genre Biopic.

Le film dure 3h et chaque minute est justifiée, aucune scène n’est inutile ou en trop et honnêtement je n’ai absolument pas vu le temps passé, les trois heures sont passées à une vitesse folle. Comme d’habitude, Nolan film à la perfection autant les acteurs que les décors, que certains détails importants, il prend le temps de filmer quand il faut prendre le temps. J’ai été un peu déçu que la musique ne soit pas dirigée par Hans Zimmer, mais Goransson s’en sort bien certains thèmes sont marquants.

La scène la plus remarquable reste la mise en place de la bombe A pour le test et bien sur son explosion qui se fait dans un silence complet, sans musique, et j’ai trouvé ça bien plus fort et bien plus intéressant de ne pas rendre cet instant tragique trop épique ou romanesque en y mettant une musique grandiose, quand on sait les horreurs qui vont suivre après le succès de ce test.

Si tous les acteurs sont très bons dans leurs rôles respectifs, Cillian Murphy crève l’écran pendant les trois heures de film. On se perd à plusieurs reprises dans ses yeux immenses, qui reflètent le doute, l’horreur, la fierté, la culpabilité, l’intelligence, la retenue…il est au sommet de son art, il est vraiment l’un des meilleurs acteurs de son époque sans contexte. Quant à Robert Downey Jr qui avait indiqué qu’il avait eu peur de ne pas savoir jouer autre chose après toutes ces années à jouer Iron man, il peut se rassurer, il est très bon dans le rôle de Lewis Strauss, et j’ai même failli ne pas le reconnaître physiquement.

En regardant le film, plutôt vers le dernier tiers, j’ai réalisé que le sujet du film n’était pas forcément la bombe A et la vie de Oppenheimer. L’épisode historique que Nolan a choisit de raconter est un prétexte pour nous parler de l’égocentrisme de l’être humain. Que ce soit Oppenheimer qui veut être le meilleur, le générale Groves, Kitty Oppenheimer, Jean Tatlock et surtout le personnage de Lewis Strauss, chacun ne pense qu’à dépasser l’autre, à dominer l’autre. Les egos de chacun s’entrechoquent.

Si mon film favori de Nolan reste Interstellar sans hésiter, Oppenheimer m’a soufflé, la performance des acteurs, la mise en scène, les images, la présence de Cillian Murphy, la profondeur des personnages et de l’histoire. 3 heures intenses et quand on sort on a du mal à reconnecter avec la réalité, et ça c’est preuve d’avoir vu un film comme on en voit pas souvent, il va être dur à battre pour cette année!

Dernières séances: Omar la fraise – Dernière nuit à Milan – Indiana Jones et le cadran de la destinée – Master gardener

C’est avec beaucoup de retard que je vous parle des derniers films vus au cinéma. En effet, je suis en formation professionnelle depuis le mois de mars, et le mois de juin et les dix premiers jours du mois de juillet ont été intensifs, stressants, difficiles et compliqués, bref, je suis mentalement K.O.

Du coup, quasiment 0 temps pour aller au cinéma durant cette période, je vais maintenant pouvoir un tout petit peu souffler, et donc retourner dans les salles obscures. Voici les derniers films vus depuis avril dernier.

De Elias Belkedar

Reda Kateb, Benoit Magimel, Meriem Amiar

4/5

Omar, franco algérien, est un criminel à l’ancienne, hold up, cambriolage, et vient d’être condamné par coutumas à une très lourde peine de prison. Réfugié en Algérie, il apprend le verdict avec dépit. Il s’installe dans une énorme maison en bord de mer, en compagnie de son fidèle acolyte et meilleur ami, Roger, qui lui n’a été condamné qu’à du sursis et a décide de rester auprès de Omar pour ne pas le laisser seul. D’autant que si Omar a du mal à s’habituer à la vie en Algérie, Roger lui se sent très à l’aise et ne ressent pas le besoin de rentrer en France. Alors que les deux amis sont en plein montage d’un trafic de drogue, ils sont menacer par la concurrence. En parallèle, Omar est obligé de montrer sa bonne volonté aux autorités algériennes, en travaillant. Il assure officiellement la sécurité d’une usine de biscuits locaux, et rencontre Samia qui possède un sacré caractère.

J’avais envie de voir ce film car Reda Kateb, que j’adore! et la bande annonce m’avait plut; j’ai au finale beaucoup aimé le film, on vacille entre la comédie et le drame, on se balade dans les quartiers d’Alger, du port jusqu’au cités, en passant par la plage et le quartier résidentiel composé de maisons cossues; J’ai beaucoup aimé passer du temps entre Omar, blasé, fatigué, déçu, qui rêve de rentrer en France et qui ne s’habitue pas à l’Algérie, et Roger, toujours joyeux, enthousiaste, de bonne humeur, voyant toujours le bon côté des choses. Il s’est parfaitement acclimaté à Alger, il s’est fait des amis, il a appris la langue, il fait les courses….il y a un climat particulier dans ce film, un côté sympathique et attachant. J’ai préféré la première moitié, très drôle et moins aimé la dernière demi heure qui tombe un peu plus dans le drame. Benoit Magimel et Reda Kateb sont excellents.

De Andrea Di Stefano

Pierfrancesco Favino, Linda Caridi, Francesco Di Leva, Antonio Gerardi

4/5

A Milan, l’inspecteur Franco Amore est sur le point de prendre sa retraite. Il a hâte de passer du temps avec sa seconde épouse, d’aller voir sa fille aînée qui étudie à l’étranger. Pour assurer financièrement la suite, il décide d’accepter l’offre d’emploi d’un chef de la mafia chinoise qui lui propose de jouer les chauffeurs et d’aller chercher une personne venue de chine à l’aéroport et de la ramener à bon port au centre ville. Un emploi qui semble assez anodin et très bien payé. Si tout se passe bien, il pourra par la suite travailler pour cette organisation en assurant la sécurité d’une de leur entreprise, en toute légalité. Il embarque avec lui son collègue et meilleur ami. Le soir même sa femme a réuni toute la famille et amis pour fêter son départ à la retraite, mais rien ne se passe comme prévu.

Le pitsch reste classique: un flic à la veille de prendre sa retraite, qui n’a jamais eu besoin d’être violent dans le cadre de son travail, qui n’a jamais dégainer et qui prend le risque d’arrondir les fins de mois en jouant les chauffeurs. Évidemment, le fameux dernier coup avant de raccrocher et de prendre sa retraite ne se passe pas comme prévu. Si le scénario n’invente rien, tout est très bien mené et amené dans ce film. Quelques allées et retours dans la chronologie, de très bons acteurs, une histoire policière qui tient la route, pas de grosses surprises mais la scène dans le tunnel d’autoroute avec la passerelle suspendue dans laquelle la femme du héros prend un risque considérable pour assurer l’avenir de sa famille est extrêmement tendue et le suspense prend aux tripes. Un bon polar noir avec de bons acteurs, une tension palpable du début à la fin et quelques scènes mémorables.

de James Mangold

Harrison Ford, Mads Mikkelsen, Phoebe Waller Bridge, Ethann Isidore, John Rhys Davies, Toby Jones

3,5/5

En1945, la seconde guerre mondiale bascule, l’Allemagne Nazi est sur le point de perdre. Indiana Jones, le célèbre archéologue, en compagnie d’un vieil ami Basil Shaw, se retrouvent en Allemagne afin de récupérer les objets d’art et autres antiquités volés par les allemands durant les années d’occupation. Alors que l’armée est en pleine débâcle, Jones et Shaw tentent de mettre la main en particulier sur la lance de Longinus, dont la légende dit que c’est l’arme qui aurait tuer Jésus Christ. Déçu de découvrir qu’il s’agit en réalité d’une fausse, Jones et Shaw croisent la route d’un certain Jurgen Voller qui aurait mis la main sur la moitié d’un cadran qui aurait été construit par Archimède et qui aurait un pouvoir important. 25 ans plus tard, Jones est un vieux professeur d’archéologie à New York. Devenu bougon et un peu aigrie, il a du mal à se remettre de sa séparation avec sa femme Marion, suite à la mort de leur fils, tué au Vietnam. Alors que le pays célèbre le retour des astronautes suite à leur premier voyage sur la lune, Jones fête son départ à la retraite; tout est chamboulé par la visite d’Hélèna, sa filleule et fille unique de son ami Shaw, décédé quelques années plutôt. Elle est devenue archéologue et demande l’aide de Jones pour retrouver la seconde moitié du cadran. Poursuivie par des néo nazi dirigés par le fameux Voller, Jones prend la fuite avec Hélèna. Cette dernière ne s’avère pas être aussi innocente qu’elle le dit. Jones, accusé à tort de meurtre, part sur les traces d’Hélèna et du cadran au Maroc.

J’aime beaucoup la trilogie des Indiana Jones, je les ai vu cent fois quand j’étais jeune et je prends toujours plaisir à les revoir. Je n’avais pas trop adhérer au 4e film, mais ce cinquième opus m’a beaucoup plut. Si vous aimez la trilogie d’origine il n’y a pas de raison de ne pas aimé ce dernier épisode, car on y retrouve tous les éléments qui font qu’on aime ces films: l’aventure, l’humour, la légèreté, les méchants très méchants mais qui ne se salissent jamais les mains directement, les nazis, le côté rétro, un personnage féminin fort et moderne, des voyages à travers la planète à la recherche d’artefacts historiques aux pouvoirs improbables, une carte interactive à l’écran à chaque changement de pays…

J’ai beaucoup aimé le personnage d’Hélèna jouée par l’excellente Phoebe Waller Bridge. Au début on pense avoir affaire à une jeune femme naïve qui veut marcher sur les traces de son père archéologue en reprenant le flambeau et en trouvant le cadran. Mais en réalité, Hélèna est une femme pleine de ressource, fonceuse, sans peur, arrogante, dont le seul moteur est l’argent et s’enrichir par tous les moyens possibles. Cynique et sans scrupule. J’ai aussi aimé le méchant de l’histoire, joué par le grand Mads Mikkelsen, dont je suis la carrière depuis le film Les bouchers verts. Il incarne un méchant typique de ce qu’on voit dans les films d’Indiana Jones: cynique, calme, sans pitié, qui rêve d’imposer son idéologie malsaine, et qui atteint son but en suivant, pistant, espionnant les personnes plus compétentes que lui pour voler le résultat du travail des autres à la dernière minute. Beaucoup de point commun avec les méchants du premier et du troisième film du coup.

Bien sur, comme souvent avec Indiana Jones, il faut ranger son cerveau pour apprécier le film. Il y a une dimension paranormale dans le film avec une histoire de voyage dans le temps et de paradoxes temporels. Évidemment quand on regarde ces films avec un œil adulte, ce n’est pas la même magie qu’enfant. Par exemple, Hélèna doit quitter le Maroc avec son protéger, un ado mineur et orphelin et ensemble ils prennent l’avion pour aller en Europe puis aux États Unis, et la seule chose que je me suis demandée c’est « et le gosse il a son passeport pour passer la douane?? ». Enfin aussi la fin et le saut dans le temps, qui se produit uniquement grâce à un cadran construit par Archimède, peut paraître farfelue bien sur mais pas plus que de réduire les humains à l’état de zombie en buvant le sang de Kali dans Le temple maudit, ou éviter la mort en buvant l’eau dans le graal de Jésus Christ dans la dernière croisade, et j’en passe.

Indiana Jones et le cadran de la destinée est un bon divertissement, un bon film d’aventure, avec de l’humour de bons acteurs, une histoire qui tient en haleine, sans ennui ni longueur. J’ai aussi été assez impressionnée par la scène d’ouverture qui se passe en 1945, avec Harrison Ford aussi jeune que dans La dernière croisade, les effets spéciaux sont vraiment très réussis.

De Paul Schrader

Sigourney Weaver, Joel Edgerton, Quintessa Swindell, Essai Morales

4/5

Narvel Roth est chef paysagiste d’un domaine réputé pour son jardin, propriété de la très distinguée Norma Haverhill. Cela fait de nombreuses années maintenant qu’il s’occupe du domaine célébré chaque année lors d’un diner de gala local. Un jour Norma demande à Narvel de prendre sous son aile la jeune Maya, sa petite nièce qui a perdu toute sa famille et qui se retrouve un peu livrée à elle même. Norma ne la pas revue depuis sa petite enfance et espère faire son devoir familiale en lui donnant une chance d’apprendre un métier. Mais l’arrivée de Maya apporte aussi un vent de chaos dans le domaine et la vie très routinière de tous ceux qui y habitent et y travaillent.

Master gardener s’inscrit dans une trilogie, les chemins de la rédemption que je n’ai pas vu et the card counter que j’ai vu fin 2021 et que j’avais adoré. Le thème récurrent est celui de la rédemption. Dans ce film, c’est présenté à travers le personnage principal, Narvel, dont on découvre le passé violent et haineux. Quand le film commence, il a changé de vie depuis de nombreuses années, Narvel est devenu un homme calme, presque passif, qui s’est découvert une passion pour la botanique et l’art paysagiste. On voit ce thème aussi un peu à travers le personnage de Maya, qui tente de sortir d’une vie de drogue et de marginalité pour essayer de se construire une vie stable et équilibrée.

J’ai aimé le rythme calme du film, Joel Edgerton est excellent dans ce rôle d’homme violent qui cherche à vivre une autre vie. Sigourney Weaver joue à la perfection la dame de la haute aux idées conservatrices et peu généreuse avec les autres. Le rythme est parfois un peu lent mais j’ai aimé suivre le parcours des personnages, leurs passés et leurs erreurs, voir le personnage de la jeune Maya venir tout chamboulé dans la vie bien maîtrisée et bien millimétrée de Narvel et de sa « bienfaitrice ». Un film intéressant et bien interprété, qui sort du commun mais quand même en dessous de l’excellent Card counter.