Dernières séances: Coup de théâtre – Don’t worry darling – Everything everywhere all at once

de Tom Georges

Sam Rockwell, Saoirse Ronan, Harry Dickinson

3.5/5

Dans les années 50 à Londres, la pièce de théâtre the mousetrap, écrite par Agatha Christie, vient de donner sa 100e représentation. L’équipe fête le succès de la pièce dans les coulisses lorsqu’on découvre le cadavre du futur réalisateur américain sensé adapter la pièce pour le cinéma, assassiner à coup de machine à écrire dans les coulisses. L’inspecteur de scotland yard est chargé de l’enquête et doit en même temps former la jeune stagiaire.

Comment résister à un film avec Sam Rockwell dans le rôle principal? évidemment j’y suis allée et puis j’ai toujours beaucoup aimé les films policiers du style « whodonit », basé sur le fait qu’on doit découvrir l’identité du tueur parmi toute une brochette de suspects désignés.

L’histoire est donc assez classique, un lieu clos, un meurtre, un cadavre, une brochette de suspects qui avait tous une bonne raison d’assassiner la victime. Sans rien révolutionner, le film reste charmant à regarder, un bon divertissement, de bons acteurs, un jolie suspense et des clins d’œil, notamment l’immeuble dans lequel se rend l’inspecteur pour interroger un suspect n’est autre que l’immeuble d’Hercule Poirot qu’on peut voir dans la série télé. Le film se moque aussi gentillement de la pièce d’Agatha Christie, Mousetrap, que j’ai vu à Londres il y a quelques années et que j’avais moyennement apprécié.

d’Olivia Wilde

Florence Pugh, Chris Pine, Harry Style, Olivia Wilde

3.5/5

Alice et Jack vivent la parfaite vie d’un couple marié des années 50 américaine. Une jolie maison dans un quartier résidentiel, dans la ville parfaite de Victory, ville fabriquée de toute pièce perdue au milieu du désert et autosuffisante pour héberger tous les employés de l’entreprise mystérieuse Victory ainsi que leurs familles respectives, pour le bon plaisir du fondateur, Frank. Tout parait idéal, les maris partent bosser sur des projets top secret, dans les bâtiments top secret dans le désert, les épouses restent gentillement en arrière à s’occuper de la maison et des enfants quand il y en a. Ainsi Alice, à l’instar des autres épouses, a une routine bien rodée. Bisou sur le perron au mari, nettoyage de la maison, activité avec les copines/voisines, soit en cours de danse soit à boire des cocktails devant la piscine de la ville, retour maison pour préparer le diner, et accueil du mari avec verre de scotch à la main. Mais tout bascule quand Margaret, une des voisines, perd la tête et se suicide. Alice commence à avoir des visions et autres choses étranges.

J’en avais beaucoup entendu parler pour les nombreux déboires dont à souffert le tournage et autres déboires étranges pendant la promo du film. J’étais quand même curieuse de voir ce que ça donnerait.

On rentre tout de suite dans l’atmosphère du film, cette ville des année 50 perdue au milieu du désert, en total autarcie, le shopping gratuit, les cocktails au bord de la piscine, les épouses aux tenues, maquillages et coiffures parfaites, les maris impeccables qui partent bosser tous les matins. On suit Alice dans son quotidien parfaitement réglé, assumé, apprécié et puis la jolie Alice tombe dans le terrier du lapin et découvre un autre monde.

Je ne rentre pas dans les détails pour ne pas spoiler, la révélation finale est surprenante sans vraiment l’être finalement, c’est originale sans vraiment l’être non plus! Olivia Wilde nous dépeint le fantasme d’un homme qui ne se sent plus homme au sens vieillot du terme et pose la réflexion de la place de l’homme, de la femme, du couple dans notre société. Le fantasme du héros est forcément erroné, bien qu’il ne s’en rende pas compte dans le film, ce n’est pas pour rien que la société a violemment évoluée pour échapper à ces règles sociales liées à cette époque.

Un film intéressant, une histoire prenante et comme d’habitude une Florence Pugh géniale dans ce rôle, c’est vraiment une actrice talentueuse, elle porte le film sur ses épaules et éclipse le reste du casting.

De Dan Kwan, Daniel Scheinert

Michelle Yeoh, Ke Huy Quan, Stéphanie Hsu, Jamie Lee Curtis

3,5/5

Evelyn Wang est à un tournant de sa vie. Mariée et mère d’une jeune femme qui tente de trouver sa voie, Evelyn s’occupe de la laverie automatique qu’elle possède avec son mari et s’occupe de son père, vieux et malade. Alors qu’elle se rend avec son père et son mari dans les bureaux de l’IRS pour régulariser sa situation vis à vis des impôts, elle est contacté par une version alternative de son mari, qui lui explique que le multivers est réel et qu’un nombre infini de mondes parallèles existent. Il y aurait donc un nombre infini de version de son mari et d’elle même à travers le multivers. Dans le monde de ce mari alternatif, la technologie permettant de sauter d’un monde parallèle à l’autre existe et c’est la Evelyn de son monde qui a découvert cette technologie. Cependant en la poussant trop loin et en la testant sur sa propre fille, elle a transformée la jeune femme en terrible monstre une sorte de trou noir assoiffé qui tente de détruire tous les mondes parallèles. Il est persuadé que la rédemption se trouve dans cette version très ordinaire de son Evelyn.

J’en avais entendu beaucoup de bien mais honnêtement en sortant de la salle je ne savais pas trop quoi penser de ce film. Parfois intelligent, parfois drôle, parfois complètement absurde, parfois brouillon, parfois trop bordélique. Everything everywhere all at once porte bien son nom. Au départ je pensais que l’histoire se contenterait de suivre une Evelyn à la vie un peu insipide qui découvre ces vies alternatives et voit ce qu’elle aurait pu devenir dans d’autres circonstances. Et si elle avait décidé d’écouter son père et de ne pas se marier avec son copain et de ne pas partir s’installer aux États Unis, quelle aurait été sa vie?

Finalement, le film est bien plus que ça pour le meilleur et pour le pire. Passer les 20 premières minutes un peu fatigantes à regarder, on se laisse entraîner dans le délire des réalisateurs. Des originalités et excentricités qui parfois passent bien et d’autres moins bien, des moments drôles, en particulier le personnage de l’inspectrice de l’IRS joué par Jamie Lee Curtis et des scènes absurdes qui s’enchaînent, là aussi parfois pour le meilleur et parfois pour le pire. Il y a parfois un côté un peu hystérique. On sort de la séance un peu épuisé.

Dernières séances: zombieland 2 – Proxima

Retour à Zombieland : Affiche

de Ruben Fleischer

3.5/5

Emma Stone, Abigail Breslin, Woody Harelson, Jesse Eisenberg

10 ans de passées depuis que les zombies ont envahi le monde et changé la société. Talahasse, Colombus, Wichita et Little rock continuent leur road trip interminable à travers les Etats Unis dévastés par les zombies mangeurs de cervelles. Le petit groupe prend plaisir à parcourir la route en tuant les monstres qu’ils croisent. Alors qu’ils veulent s’installer dans un « chez soi », ils décident que la Maison blanche conviendra très bien pour s’établir. Mais Little rock ne s’y plait pas, elle n’est plus la petite fille d’il y a dix ans et elle aimerait enfin rencontrer d’autre gens de son âge, tomber amoureuse peut être. Sur un coup de tête Wichita et sa petite soeur Little rock décident de prendre la route sans Talahassee et Columbus.

Retour à Zombieland : Photo Rosario Dawson

J’avais beaucoup aimé le premier volet de zombieland, suivre Columbus qui malgré son physique de maigrichon qui n’a jamais participé à une bagarre a su rester en vie grâce à des règles bien précises comme travailler le cardio, toujours avoir ses clés de voiture dans la main, toujours tirer deux fois dans un cadavre juste pour être sur…

Retour à Zombieland : Photo Emma Stone, Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Zoey Deutch

Cette fois ci, le mode zombie s’est installé, ce n’est plus une surprise, les survivants font avec. Si Talahassee considère ses compagnons de route comme sa famille et que ça lui suffit amplement, ce n’est pas le cas de Little rock qui comprend qu’en restant avec eux, elle ne pourra jamais faire sa vie, elle cherche à rencontrer des gens de son âge.

Retour à Zombieland : Photo Emma Stone, Jesse Eisenberg, Woody Harrelson

C’est toujours aussi drôle, leur installation à la maison blanche est réussie, on découvre tout les trésors cachés, les zombies sont plus organisés pour certains, ils s’adaptent et les hommes doivent évolués également. La présence du personnage de Madison, une blonde écervelée qui a survécu par simple miracle et qui rejoint la petite bande, apporte pas mal d’humour. Une bonne comédie qui détend, fait rire, les dialogues fusent toujours autant que dans le premier volet, et le générique apporte une apparition très drôle de Bill Murray.

Proxima : Affiche

de Alice Winocour

Eva Green, Zelie Boulant-Lemesle, Matt Dillon

4/5

Sarah a toujours voulu devenir astronaute, depuis l’enfance c’est son rêve. Un rêve qui est sur le point de se réaliser. Brillante, Sarah vient d’être désigner comme 3e membre de l’équipe d’astronautes qui va partir pour la station spatiale internationale. La mission proxima consiste à partir durant une année dans l’espace. Vont s’enchainer plusieurs semaines de protocoles et de procédures scientifiques à apprendre par cœur mais aussi de longues heures d’entrainement intenses durant lesquelles Sarah va pousser à la limite son corps et son énergie. Mais le plus dure est ailleurs, il s’agit de laisser derrière elle sa fille Stella, une séparation difficile et culpabilisante.

Proxima : Photo Eva Green

J’aime beaucoup Eva Green et ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu au cinéma. Eva Green + film d’astronaute et d’espace = banco, je n’ai pas hésité et j’en suis bien contente!

Proxima : Photo Eva Green

On suit Sarah, intelligente, brillante, forte, déterminée, qui fait tout pour réaliser son rêve de petite fille, celui de partir dans l’espace. Séparé du père de sa fille Stella, elle s’occupe sans problème de la fillette de 8 ans avec qui elle vit une relation fusionnelle, mais lorsqu’elle est désignée pour partir dans l’espace pour un an, c’est aussi la vie de Stella qui se trouve bouleversée. Elle va devoir changer d’école, changer de ville, s’installer avec son père, un brillant physicien. Stella angoisse, sa mère reviendra t-elle en vie?

Proxima : Photo Eva Green, Matt Dillon

De son côté Sarah doit tout assumer, montrer qu’elle est forte et aussi compétente que ces deux partenaires de mission, ne pas lésiner sur les entrainements, les efforts physiques jusqu’à l’épuisement, elle doit assumer aussi vis à vis de sa fille, montrer qu’elle ne doute pas, qu’elle n’a pas peur, la rassurer, essayer de rester présente avant le départ malgré un emploi du temps surchargé.

Proxima : Photo

J’ai beaucoup aimé le parti pris de la réalisatrice, ici pas d’histoire métaphysique, pas de scène dans l’espace, c’est beaucoup plus réaliste, beaucoup moins romantique. Les blessures, les simulateurs qui vous font vomir, les entrainements épuisants, la séparation familiale. En plus des même contraintes que ces collègues, ici Sarah, en tant que mère, doit aussi gérer sa fille, contrairement à Mike son coéquipier américain dont la femme gère tout ce qui concerne leurs enfants.

Proxima : Photo Eva Green

La réalisatrice décrit un monde d’hommes, dans lequel les femmes sont très minoritaires. Sarah va parfois faire face à des hommes machistes, qui n’auront au mieux pas confiance en elle pour partir dans l’espace, au pire condescendant vis à vis de son sexe. Des questions, des remarques qu’aucun hommes astronautes n’aura à subir. Heureusement pour Sarah, l’équipe technique et médicale est mixte et beaucoup plus professionnelle. Mais surtout Sarah sentira la désapprobation de la société, elle une mère, qui laisse sa fille de 8 ans, angoissée et triste, pour partir dans l’espace une année, est-ce raisonnable? est-ce digne d’une mère? On pensait que le temps où la femme devait choisir entre une famille et une carrière était révolue, mais en fait pas du tout. Et comme le dira Sarah avec le sourire dans le film, en laissant sa fille chez son père pour partir plusieurs semaines à l’entrainement, « on est moderne, on fait tout bien et avec la bonne humeur ».

Proxima : Photo

Un très beau film sur le métier d’astronaute, sur la place de la femme dans ce métier, sur la relation mère-fille. Les dernières 20 minutes sont très belles, poétiques et puissantes.

Dernières séances: Aquaman – Edmond – La mule – Glass – Nicky Larson – Sorry to bother you – Green book – La favorite

Aquaman : Affiche

de James Wan

Jason Momoa, Nicole Kidman, Amber Heard, Willem Dafoe, Patrick Wilson

3/5

Aquaman est humain par son père et issu du peuple de la mer par sa mère. Un jour il reçoit la visite d’une princesse des peuples de la mer. Les différends peuples marins vont s’unir pour détruire le monde des hommes. Aquaman étant le premier né de la reine Atlanna, il a tous les droit de revendiquer le trône afin d’empêcher la guerre, mais Aquaman n’a jamais été intéressé par le trône.

Aquaman : Photo Willem Dafoe

Je n’étais pas motivée au départ pour aller voir Aquaman. A mes yeux, la franchise DC Comics a signé son arrêt de mort lorsqu’ils ont eu l’idée stupide de ne pas faire de suite à Man of steel que j’avais adoré, et préféré nous sortir un mix entre batman et superman. Les films qui ont suivi ne m’ont pas du tout donné envie de m’y intéresser. Concernant Aquaman, j’étais intriguée d’abord parce que j’aime bien Jason Momoa (que j’avais vu dans stargate atlantis) et aussi parce que j’avais entendu de bons échos venant du public.

Aquaman : Photo Amber Heard, Jason Momoa

Finalement j’ai trouvé le film mitigé. La première partie dans laquelle on voit Aquaman vivre sa vie avec les pouvoirs qu’on lui connait est assez sympa, sa relation avec son père, son caractère, son humour aussi. Il y a beaucoup d’action du début à la fin, des pointes d’humour, on voyage pas mal, il y a un petit coté Indiana Jones à un moment du film. On ne s’ennuie pas, il y a un message écologique rapide mais toujours bienvenue et Jason Momoa est vraiment intéressant dans le rôle d’Aquaman, il arrive à éviter de rendre son personnage ridicule, il n’a pas ce coté victime de la vie comme souvent chez les superhéros classiques, il apporte pas mal d’humour en surhomme qu’il ne faut pas chercher et qui aime se souler à la bière avec son père.

Aquaman : Photo Amber Heard, Jason Momoa, Willem Dafoe

Les points forts s’arrêtent là. Ce que je n’ai pas aimé, c’est le coté un peu kitsch des royaumes sous marins des atlantes. La princesse sensée aider Aquaman à les mêmes cheveux qu’une certaine Ariel la petite sirène, ce qui lui donne un coté un peu ridicule. L’intrigue est sans surprise, pas de rebondissements surprenants ou inattendus, c’est cousu de fil blanc donc. Le pire reste tout d’abord l’image de la femme. A l’heure des personnages féminins forts ces derniers temps, notamment les personnages féminins de Black panther, ici on a le droit à deux figures féminines ternes. La princesse aux cheveux rouges semble peut être savoir se battre et tenir la conversation face aux héros et aux méchants mais dans son monde elle n’est qu’une noble dont le devoir est d’épouser le futur roi de son peuple afin de lui produire des héritiers. On se croirait à la cour du roi Henri VIII et pas du tout au 21e siècle, d’autant que le peuple atlante se targue d’être moderne et plus avancé que leurs cousins terrestres. Le pire reste la reine des atlantes, la mère d’Aquaman donc. Cette reine qui fuira son peuple pour éviter un mariage arrangé dans lequel on lui demandait de produire elle aussi des héritiers au trône et qui finira par rencontrer un terrestre, père d’Aquaman, gardien de phare; Encore une fois, le rôle du personnage féminin est donc sans intérêt. C’est Nicole Kidman qui interprète la reine et je dois dire que c’est le point du film que j’ai trouvé le plus raté. Elle joue la reine jeune et bien sur elle joue son rôle 30 ans plus tard. Nicole Kidman dans la peau de la reine jeune est vraiment choquant visuellement. Elle est tellement tirée de partout et photoshopée qu’on a l’impression d’être face à un personnage d’animée en 3 dimensions et pas à une humaine. Lorsqu’on la retrouve 30 ans plus tard, le seul signe de vieillesse sont ses cheveux légèrement blancs… son personnage n’est pas très crédible non plus :

Aquaman : Photo Jason Momoa

SPOILER ( elle laisse derrière elle l’homme qu’elle aime et son fils pour les protéger et part épouser son roi afin de lui donner des héritiers avant d’être jeter dans une fosse remplie de créatures voraces pour la punir d’avoir fauter avec un terrestre, on est donc au moyen age…on finit par apprendre qu’elle n’est pas morte dévorée par les créatures mais rescapée sur une ile de laquelle elle était coincée, donc 30 ans de solitude et elle revient au royaume des atlantes fraiches et saine d’esprit).

En bref, quelques éléments intéressants, Jason Momoa sauve à lui seul le film du naufrage. Pas indispensable.

Edmond : Affiche

de Alexis Michalik

Olivier Gourmet, Thomas Solivérès, Lucie Boujenah, Clémentine Célarié, Tom Leeb

4/5

Décembre 1897 à Paris. Edmond Rostand doit se rendre à l’évidence, il est un poète raté. Sa dernière pièce en vers, écrite deux ans plus tôt a été un four et depuis l’inspiration l’a déserté. Sa protectrice la grande Sarah Bernard ne le lâche pas pour autant et lui arrange un rendez-vous avec le grand acteur Coquelin; Il doit lui proposer une pièce mais Edmond n’a encore rien écrit! Il improvise donc un début de pièce lors de son rendez-vous. Coquelin lui annonce alors qu’il a une semaine pour écrire sa pièce et qu’ils devront jouer la première avant la fin du mois de décembre. Edmond doit à tout prix retrouver l’inspiration et croire en lui.

Edmond : Photo Thomas Solivérès

J’avais été voir la pièce d’Alexis Michalik il y a deux ans, et j’avais adoré. Le film ne propose que très peu de différences avec la pièce, l’histoire et les personnages restent les mêmes. On a droit à de beaux décors du Paris du début du 20e siècle. On ne s’ennuie pas durant toute la durée du film, les dialogues fusent comme au théâtre, il y a beaucoup d’humour, les acteurs sont tous très bons.

Edmond : Photo Olivier Gourmet

Un très bon divertissement, visuellement réussi avec d’excellents acteurs du premier rôle aux personnages secondaires. Je garde tout de même une préférence pour la pièce de théâtre, que j’avais vraiment beaucoup aimé.

La Mule : Affiche

de Clint Eastwood

Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne, Diane Wiest, Micheal Pena, Andy Garcia

4/5

Earl Stone, un horticulteur passionné, s’est toujours plus occupé de ses fleurs que de sa famille, qu’il a toujours délaissé. Alors qu’il se fait vieux, après une longue carrière pleine de succès, il doit abandonner sa maison et licencier les deux hommes qui bossaient avec lui après avoir fait faillite. Acculer financièrement il accepte un boulot qui semble simple: conduire sa propre voiture d’un point a à un point b, sans se montrer curieux de la cargaison installée dans son coffre. Le fait qu’il est un homme blanc, vieux, sans pv ni casier, fait de lui le parfait candidat pour transporter la drogue des cartels.

La Mule : Photo Clint Eastwood

Voici le dernier film de Eastwood. On retrouve le genre de personnage qui lui plait, le genre bougon, franc, téméraire, un peu comme dans son film Gran Torino. On passe donc de bons moments à suivre Earl conduisant son vieux pick up, sans s’inquiéter de la cargaison illégale qu’il transporte.

La Mule : Photo Clint Eastwood

Quelques pointes d’humour, quelques moments plus tristes, un film qui n’a aucune lenteur, aucun ralentissement. Sa relation difficile avec sa famille, sa relation avec ces « collègues » du cartel, sa façon de vivre comme si il avait encore 30 ans malgré son âge, sa rencontre avec l’agent du FBI qui le recherche. Un bon film prenant, même si ce n’est pas mon préféré d’Eastwood.

Nicky Larson et le parfum de Cupidon : Affiche

de Philippe Lacheau

Philippe Lacheau, Elodie Fontan, Tarek Boudali, Julien Arruti, Didier Bourdon

3/5

Le célèbre détective Nicky Larson et sa collaboratrice Laura, sont engagés par Letellier pour protéger le parfum de cupidon, un parfum qui permet de séduire n’importe qui. Mais voila que le parfum et son antidote disparaissent. Larson et Laura ont 48h pour retrouver le parfum et surtout l’antidote pour guérir ceux qui en ont été victime. Mammouth, le rivale de Nicky Larson est aussi sur le coup.

Nicky Larson et le parfum de Cupidon : Photo Élodie Fontan, Philippe Lacheau

Quand j’ai entendu parler du projet d’adaptation du célèbre manga des années 80 j’étais sceptique. Mais comme j’aime beaucoup Philippe Lacheau, Chut chut chut, la bande à fifi et bien sur Baby sitting et surtout Alibi.com qui m’avait beaucoup plut, j’ai laissé sa chance au film.

Nicky Larson et le parfum de Cupidon : Photo Élodie Fontan, Julien Arruti, Philippe Lacheau, Tarek Boudali

Finalement, j’ai plutôt aimé. Au début, ça fait quand même bizarre de voir Philippe Lacheau avec la mèche longue, les cheveux noirs, le t shirt rouge et le blazer bleu ciel. Dans un dessin animé ça passe, mais dans un film ça parait étranges. Pareil pour Laura avec sa coupe de cheveux improbable, son bombers américain, son t shirt des années 80…

Il faut prendre le film pour ce qu’il est, une simple comédie faite pour distraire et faire rire. Personnellement, j’ai ri, je me suis bien détendu, j’ai pas vu le temps passé, et j’étais très contente de repérer tous les clins d’œil qui renvois à mon enfance: le bâtiment C17 qui fait référence à Dragon ball, Tortue géniale, Ranma 1/2, dorothée…

Nicky Larson et le parfum de Cupidon : Photo Élodie Fontan, Philippe Lacheau, Tarek Boudali

On retrouve tous les éléments symboliques de Nicky Larson, les personnages secondaires, l’appartement de Nicky Larson, la voiture, la massue, l’obsession des filles de Larson, Mammouth…Ça reste sympathique à regarder.

Glass : Affiche

De M Night Shyamalan

Bruce Willis, Samuel Jackson, James McAvoy

3.5/5

David Dunn, l’homme incassable, essaye de retrouver la bête, qui aurait enlever 4 jeunes filles. Mais après avoir libéré les adolescentes, Dunn et la bête se font arrêter et enfermer dans un hôpital psychiatrique, dans lequel monsieur Glass est aussi enfermé depuis 19 ans. Le docteur Staple a 72 heures pour convaincre les trois hommes qu’ils n’ont rien d’exceptionnels et qu’ils souffrent tout simplement de délire.

Glass : Photo Bruce Willis

Glass : Photo Bruce Willis, James McAvoy, Samuel L. Jackson

J’avais adoré Incassable lors de sa sortie ciné, j’avais beaucoup aimé Split aussi dans une moindre mesure. J’étais curieuse de voir ce troisième volet. La première moitié est assez lente, on retrouve David Dunn et par la même occasion le style visuel et sombre d’Incassable. L’arrestation de la bête arrive assez vite et on se retrouve pour la grande majorité du film enfermé dans l’hôpital psychiatrique. Au bout d’une moitié de film on se demande où le réalisateur nous emmène, mais petit à petit les choses se mettent en place.

Glass : Photo James McAvoy

On se doute avec Shyamalan que certains rebondissements ou révélations sont à envisagés et heureusement c’est bien le cas. C’est toujours intéressant de voir la bête changée de personnalités, même si c’est moins présent que dans Split. J’ai aussi adoré revoir monsieur Glass et son fanatisme concernant sa vision du monde entre super héros et méchants. Une fin intéressante et surprenante d’une certaine manière, à voir si vous avez aimé Incassable, Split ou les deux.

Sorry To Bother You : Affiche

de Boots Riley

Tessa Thompson, Lakeith Stanfield, Armie Hammer

3.5/5

Dans une Californie en crise économique, Cassius Green est toujours au chômage. Il vit avec sa petite amie, artiste rebelle, dans le garage de son oncle. Il est content de trouver un boulot dans le télémarketing. Il doit vendre par téléphone des encyclopédies dont personne ne veut. Après avoir reçu le conseil de « prendre une voix de blanc » pour parler au téléphone, Cassius devient un « SuperVendeur » et peut alors accéder aux étages supérieurs, vendre des produits très chers à des clients très riches et se faire un maximum de blé. Mais son client numéro 1 reste Free-world, dont les méthodes de production sont qualifiées d’esclavage moderne.

Sorry To Bother You : Photo Lakeith Stanfield, Steven Yeun

Le film m’intriguait beaucoup. Sorry to bother you est complètement délirant, visuellement surtout. Au delà de l’humour du film, Sorry to bother you est une grande critique du monde capitaliste et de la productivité à tout prix. Ici, Cassius met de coté tous ses principes, tourne le dos à ses amis lorsqu’il réussi et se met à gagner beaucoup d’argent. Les méthodes de la compagnie Free-world sont immorales et ressemblent à de l’esclavagisme moderne avec des contrats de travail à vie, impossibilité de démissionner, 14h de travail par jour, mais plus aucune inquiétude quant à payer les loyers ou acheter à manger puisque free world loge et nourri ses employés, des chambres minuscules dans lesquelles des familles entières s’entassent. Le slogan de l’entreprise résume tout: boulot, dodo, pas métro.

Sorry To Bother You : Photo Tessa Thompson

Sorry To Bother You : Photo Jermaine Fowler

C’est drôle, intelligent, bien interprété, et complètement psychédélique dans la dernière partie du film. Visuellement c’est aussi souvent originale, les personnages sont habillés style années 70 (j’ai adoré les boucles d’oreille de l’héroïne), des trouvailles dans la mise en scène qui rappelle parfois le style de Michel Gondry qui signe d’ailleurs un clip de présentation de l’entreprise free-world dans le film. J’ai aussi beaucoup aimé cette critique de notre société surinformée et qui se fout de tout. Lorsque la vérité est dévoilée par le héros, alors qu’il s’agit d’un scandale énorme, Cassius est déçu de voir que personne ne s’y intéresse: oui, c’est horrible, bon, et alors? qu’est ce qu’on mange ce soir? et c’est quelque chose que l’on voit aussi de plus en plus souvent aujourd’hui.

Green Book : Sur les routes du sud : Affiche

de Peter Farelly

Viggo Mortensen, Mahershala Ali, Linda Cardellini

3.5/5

Au tout début des années 60, Tony Lip, un videur pour une boite de nuit huppée de New York, se retrouve au chômage technique pour deux mois, durant les travaux de rénovation de la boite. Pour nourrir sa famille, il accepte un boulot de  chauffeur. Il doit conduire et assurer la protection du Dr Shirley, un pianiste de génie, qui doit se produire dans plusieurs villes du sud profond en pleine période ségrégationniste.

Green Book : Sur les routes du sud : Photo Mahershala Ali, Viggo Mortensen

Green book ne révolutionne rien, c’est classique dans la forme, dans l’histoire, dans l’évolution des personnages, mais j’ai trouvé le tout attachant. On passe un bon moment en compagnie de ses deux hommes qui n’ont rien en commun. Tony Lip, un italo américain macho, qui a des préjugés sur les noirs, père de famille qui n’a pas de diplôme, face au Dr Shirley, un prodige du piano, qui possède plusieurs doctorats, qui parle 8 langues, qui a beaucoup voyager à travers le monde, qui possède une culture et une érudition rare.

Green Book : Sur les routes du sud : Photo Mahershala Ali

Il y a pas mal d’humour et bien sur les deux hommes vont apprendre à se connaitre et à s’apprécier durant les deux mois passés ensemble. Évidemment, ils vont se heurter à la réalité de ce que cela représente d’être noir dans les états du sud. Interdiction d’essayer des vêtements dans les boutiques, de dormir dans des hôtels qui ne sont pas réservés aux noirs, de manger dans les restaurants de la ville, d’être dehors après le coucher du soleil… Le film souligne l’hypocrisie de cette élite du sud, élite qui a demandé la venue du Dr Shirley, qui veut écouter sa musique mais qui ne souhaite pas le voir manger dans le même restaurant qu’eux ou utiliser les toilettes de l’hôtel dans lequel il est venu jouer.

Green Book : Sur les routes du sud : Photo Mahershala Ali, Viggo Mortensen

Même si le film est tirée d’une histoire vraie, et que les deux hommes sont restés amis jusqu’à la fin de leurs jours, la fin du film peut paraitre un peu trop gentillet et pourtant elle m’a plut.

La Favorite : Affiche

de Yorgos Lanthimos

Olivia Coleman, Rachel Weisz, Emma Stone, Nicholas Hoult

4/5

Au tout début du 18e siècle, la reine Anne règne sur les îles britanniques. Elle ne prend aucune décision sans l’aide de sa meilleure amie, Sarah Churchill, une femme politique qui sait manier la reine mais aussi les ministres toujours dans le but des meilleurs intérêts du pays. Elle reçoit un jour la visite d’une cousine, Abigail, qui se retrouve sans rien suite à la mort de son père qui a perdu toute la fortune familiale au jeu. Sarah emploie Abigail aux cuisines avant de la nommer comme sa femme de chambre, ce qui lui donne un statut. Elle décide alors de tout faire pour gagner la confiance de la reine Anne.

La Favorite : Photo Rachel Weisz

J’ai beaucoup aimé la favorite. Le trio d’actrices est incroyable. Olivia Coleman, que j’avais adoré dans Broadchurch joue une reine grasse, qui passe sont temps à trop manger de sucrerie, à faire des caprices, à câliner des lapins mais qui souffre également beaucoup de solitude, de blessure de jeunesse qui n’ont pas cicatrisées (la perte de la plupart de ses enfants), ou encore des crises de goutte qui la font souffrir horriblement. J’ai beaucoup aimé la relation entre la reine et Sarah, cette relation de je t’aime moi non plus, avec une Sarah qui peut frapper la reine, recevoir des gifles de sa part, être entièrement dévouée à ses caprices, de la cajoler et de l’engueuler dans la même heure.

La Favorite : Photo Emma Stone

J’ai particulièrement aimé le personnage de Sarah. Sa détermination, son intelligence, son sang froid, sa relation complice avec son mari, et toute son intelligence et sa force au service des intérêts de son pays. Contrairement à Abigail qui n’agit que dans un but, retrouver son statut sociale de naissance, évincer Sarah pour devenir la favorite de la reine et ainsi ne plus être à la merci de personne et à l’abri du besoin.

La Favorite : Photo Olivia Colman

Trois grandes actrices, trois grands rôles historiques très intéressants, le film alterne les scènes intimistes centrées sur les personnalités des personnages et sur les grandes lignes historiques de l’époque. Un très bon film.

Dernières séances: L’ile aux chiens – Place publique

L'Île aux chiens : Affiche

L’ile aux chiens

de Wes Anderson

4/5

Bryan Cranston, Bill Murray, Edward Norton, Scarlett Johansson, Liev Schreiber, Jeff Goldblum, Tilda Swinton, Greta Gerwing, Yoko Ono

4/5

Dans un futur proche, les chiens de la ville de Megasaki au Japon, sont bannis des rues et des foyers pour être exilés sur une ile qui sert de décharge géante. En effet, le maire qui est le descendant d’une famille qui a toujours adulée les chats et donc détestée les chiens, profite du fait que ces derniers soient contaminés par une grippe canine, pour retourner la population contre eux et les isolés. Sur l’ile, la vie des chiens est difficile. Poubelle, détritus, eaux usées, les chiens sont livrés à eux même loin de leurs maitres. Un jour, un orphelin que le maire a adopter par charité, décide de se rendre sur l’ile pour retrouver son chien, qui fut le premier à être envoyé sur l’ile aux chiens.

L'Île aux chiens : Photo

L'Île aux chiens : Photo

Wes Anderson nous présente un nouveau film animé après l’excellent fantastic mr fox. J’ai beaucoup aimé l’ile aux chiens, même si je garde une préférence pour fantastique mr fox, dont j’avais préféré l’histoire.

L'Île aux chiens : Photo

Techniquement, c’est magnifique, chaque scène est construite avec précision. On suit la meute de chiens qui tente de survivre sur cette ile polluée, en essayant de garder l’espoir de jours meilleurs. Les conversations entre les chiens sont souvent teintées d’humour, notamment lorsque l’un des chiens raconte les rumeurs et autres cancans qu’il a entendu. Il y a des moments très drôles, d’autres plus émouvants, c’est inventif, originale, on s’attache très vite à ces chiens malades, à leur amitié avec le petit garçon à la recherche de son chien Spot.

L'Île aux chiens : Photo

Un message écologique, la dénonciation de la corruption politique, Wes Anderson permet à son film d’être vu par les petits et grands, chacun y trouve son compte selon le niveau de lecture, avec un casting voix royale.

Place publique : Affiche

Place publique

de Agnès Jaoui

Agnès Jaoui, Jean Pierre Bacri, Héléna Noguerra, Lea Drucker

3/5

Castro, animateur d’émission à succès, se fait vieux et ne supporte pas les signes de vieillesse. Il se rend dans une maison de campagne en dehors de Paris pour la pendaison de crémaillère de sa productrice et amie, Nathalie, qui organise une grande fête. Il y a aussi Hélène, l’ex femme de Castro qui est aussi la sœur de Nathalie, Nina la fille de Castro et d’Hélène, Vanessa la nouvelle copine de Castro, un agriculteur du coin qui fait des légumes bio, un jeune youtubeur que Nathalie aimerait produire…Tandis que la fête se déroule, les rancœurs et les non dits se dévoilent…

Place publique : Photo Jean-Pierre Bacri, Yvick Letexier

Je ne vais pas voir tous les films de Bacri ou de Jaoui, mais en générale je suis plutôt bonne publique devant leurs films. J’aime beaucoup Bacri dans le rôle du bougon, du cynique, du blasé. Dans Place publique il joue Castro, un animateur télé qui présente une émission populaire dans laquelle il invite des gens célèbres pour passer au crible leurs vies privées. Il a dépassé les 60 ans depuis quelque temps et n’arrive pas à accepter son age. Le temps passe vite devant ce film dont l’histoire est sans grande prétention. Pas de mise en scène particulière, pas de rebondissements surprenants, juste une fête, des parisiens mégalo centrés sur leurs petits problèmes, des personnages attachants malgré tout, et le petit monde des médias, hypocrite, changeant, bipolaire.

Place publique : Photo Agnès Jaoui, Léa Drucker

Nathalie la productrice de télé opportuniste, Hélène la militante qui n’a pas oublié ses idéaux, Castro devenu cynique et blasé avec les années, Nina qui se venge de ses parents dans les romans qu’elle écrit. C’est drôle, les dialogues sont bien écrits, il y a une réflexion autour de l’age et de la vieillesse, la manière dont on se voit et dont les autres nous voit. La scène dans laquelle Castro apprend que leur ami de 60 ans sort avec la fille de Nathalie qu’il a connu bébé résume bien le tout. Castro trouve ça normal que l’ami en question soit attirée par une petite jeune et qu’il a bien raison d’en profiter, que d’être vieux c’est moche, être jeune c’est la beauté. Nathalie outrée, lui balance alors la nouvelle des producteurs qui veulent continuer de produire son émission mais avec un animateur jeune car Castro est devenue trop vieux. Castro se voit encore jeune, mais les gens extérieurs le voit différemment.

D’ailleurs je n’ai rien lu sur ça sur internet, mais pour moi le personnage de Castro est tout simplement calqué sur Ardisson, même coupe de cheveux, même fringues noirs, même style d’émission qui dure depuis des années, même âge, même habitude de sniffer de la coke…Un film bien interprété, drôle, qui détend et diverti, c’est déjà pas mal.

 

Dernières séances: Les proies – Seven sisters – Atomic blonde

Les Proies : Affiche

Les proies

de Sofia Coppola

Nicole Kidman, Kirsten Dunst, Elle Fanning, Colin Farrell

3.5/5

1864, la guerre de sécession qui divise le nord et le sud des États Unis fait rage depuis trois ans. L’école pour jeunes filles sudiste de madame Farnsworth reste cependant ouverte malgré le départ en nombre de ces élèves. Reste cinq jeunes filles de 12 à 16 ans, qui passent leurs journées à effectuer des corvées pour assurer le bon fonctionnement de la maison et à suivre les leçons dispensées par la seule institutrice encore présente, mademoiselle Morrow. Un jour la plus jeune des élèves part à la cueillette aux champignons et tombe sur le caporal nordiste John McBurney. Blessé à la jambe, il est condamné à mourir sans aide. La jeune fille décide alors de le ramener à l’école, où il devient très vite le centre d’attention de toutes les résidentes.

Les Proies : Photo Colin Farrell, Nicole Kidman

Les films de Sofia Coppola ne sont pas tous des réussites. Lost in translation reste mon préféré dans toute sa filmographie, et c’est même l’un de mes films favoris tout court. J’ai beaucoup aimé Virgin suicides que j’ai trouvé très intéressant, Marie Antoinette était esthétiquement très réussi, the bling ring m’a un peu ennuyé, et somewhere malgré ses défauts avait un certain charme. On peut aimer ou pas le cinéma de Sofia Coppola, mais ce qui est sûr c’est qu’on retrouve toujours son style, des thèmes de prédilection, une façon de narrer l’histoire, un style dans la mise en scène.

Les Proies : Photo Addison Riecke, Angourie Rice, Elle Fanning, Emma Howard, Kirsten Dunst

C’est le cas pour Les proies, on devine tout de suite qu’il s’agit d’un film de Sofia Coppola. Les personnages féminins, La lumière, la mise en scène, visuellement le film est très réussi.

Dans cette école perdue au milieu de la guerre, les pensionnaires sont refermées sur elle-même, n’ont pas beaucoup de nouvelles du monde extérieur. La directrice passe son temps à exercer son autorité avec bienveillance, les élèves tentent de vivre avec l’ennui du quotidien et l’institutrice voit sa jeunesse s’éloigner de plus en plus sans perspective d’avenir enfermée dans cette école. L’arrivée d’un homme jeune et séduisant va raviver la passion chez chacune des résidentes. La directrice trouve rafraichissant de pouvoir discuter avec un homme, l’adolescente de 16 ans y voit son potentiel premier amour et les hormones lui donne l’audace, les plus jeunes voient dans le caporal la figure paternel ou fraternel que les jeunes filles n’ont plus, isolées dans leur écoles féminines. Quant à l’institutrice elle voit dans la figure du caporal, sa seule chance de prendre la clé des champs, d’être libérée de son statut d’enseignante, de sa directrice, de cette école, elle voit là sa chance de reprendre sa liberté. Au final, si l’institutrice est prête à se donner au caporal qu’elle ne connait que depuis quelques jours, ce n’est pas parce qu’elle en est amoureuse. Lui ou un autre peu importe, du moment que ce dernier, pas trop mal de sa personne, l’emmène loin vers une nouvelle vie.

Les Proies : Photo Addison Riecke, Angourie Rice, Elle Fanning, Emma Howard, Kirsten Dunst

J’ai beaucoup aimé le film, les personnages sont plus complexes qu’il n’y parait. Le jeune caporal comprendra vite l’adoration que lui porte les filles de l’école et saura en jouer pour obtenir ce qu’il veut, mais il finira par se bruler les doigts. Il aura bien cherché le sort qui l’attend, bien que disproportionné, on peut comprendre autant la colère du caporal que la détresse des personnages féminins qui sont poussées à certaines extrémités. Je m’attendais à une scène peut être plus sanglante, qui se serait rapproché de misery. J’ai été surprise par l’humour présent dans le film, dans la salle les spectateurs ont ri plus d’une fois, un humour grinçant et noir qui m’a plu.

Seven Sisters : Affiche

Seven sisters

de Tommy Wirkola

Noomi Rapace, Willem Dafoe, Glenn Close

3.5/5

Dans un futur proche la surpopulation de la Terre pose de graves problèmes. Les autorités décident d’instaurer la politique de l’enfant unique afin de réduire la population. Mais suite à des manipulations génétiques sur les produits alimentaires, les naissances multiples augmentent, ce qui rend encore plus difficile l’application de la loi. Pour respecter ces nouvelles mesures, Nicolette Cayman met en place une procédure de cryogénisation, afin de mettre en stase les enfants nés « illégalement » ainsi que les frères et sœurs de jumeaux, triplés et autre naissances multiples. Karen Settman donne naissance à 7 filles mais meurt suite à un accouchement difficile. Terrence, le grand père, décide d’élever secrètement les 7 sœurs dans son appartement. Pendant toute leur enfance, les filles prénommées chacune selon un jour de la semaine, apprennent à rester vigilantes et ne pas trahir leur secret. 30 ans plus tard, les 7 femmes se partagent donc une seule et même identité. Chacune des filles sortent assumées l’identité unique selon leur jour de sortie. Mais tout bascule lorsque Lundi ne rentre pas après sa journée de travail.

Seven Sisters : Photo Noomi Rapace

Seven sisters nous parle d’une réalité qui pourrait être la nôtre. Une population trop nombreuse, pas assez de nourriture pour contenter tout le monde, une agriculture génétiquement modifiées aux conséquences graves, un réchauffement climatique qui n’arrange rien. La politique de l’enfant unique permet aux autorités de prendre le contrôle, d’espionner tout  le monde tout le temps. Pour lutter contre les fraudes, chaque citoyen est constamment contrôlé, pour se rendre au travail, pour rentrer dans les immeubles, pour prendre les transports, pour passer des check point de contrôle d’un quartier à l’autre…c’est un véritable régime totalitaire qui est mis en place sous l’excuse de la survie de l’humanité.

Seven Sisters : Photo Lara Decaro, Willem Dafoe

Noomi Rapace tient le film sur ses seules épaules ou presque, en incarnant les sept sœurs Settman. Lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche ont le même visage, mais chacune à sa propre personnalité, ses propres talents, ses propres défauts.  Il y a beaucoup de plan dans lesquelles on voit plusieurs sœurs Settman ensemble, et c’est très bien fait. Les scènes de combats sont très bien réalisées et surtout crédibles. La plupart des sœurs Settman ne  sont pas des guerrières mais quand l’instinct de survie et l’adrénaline interviennent, elles sont capables de choses hors normes.

Seven Sisters : Photo Noomi Rapace

Quelques pointes d’humour, pas mal d’action, des problèmes de société très crédibles qui sont abordés, même si c’est parfois un peu superficiel, une actrice douée dans le rôles de ces sept soeurs au caractère différent. J’ai aussi beaucoup aimé que le film prenne le temps de mettre en place une société futuriste à travers certains détails, les bracelets électroniques d’identité, les miroirs qui vous indiquent les problèmes de santé rien qu’en se regardant dedans, les téléphones portables holographique dans les paumes…

Par contre l’accroche sur les affiches du film « vous ne devinerez jamais la fin » ne tient pas ses promesses, je n’ai pas été surprise par le scénario:

Seven Sisters : Photo Noomi Rapace

SPOILER

Je ne m’attendais pas à ce que la plupart des sœurs Settman meurt, mais par contre découvrir que les enfants n’étaient pas cryogéniser dans l’attente d’un futur meilleur mais bruler vifs pour se débarrasser des corps, ne m’a pas surpris du tout.

FIN SPOILER

Seven sisters est bien fichu, bien joué, ça reste une série b de très bonne facture, avec un scénario plutôt intelligent, tout en restant divertissant.

Atomic Blonde : Affiche

Atomic blonde

de David Leitch

Charlize Théron, James McAvoy, John Goodman, Eddie Marsan, Sofia Boutella

3.5/5

1989, quelques jours avant la chute du mur, Lorraine Broughton, agent pour le MI6, s’envole à Berlin pour mettre la main sur « la liste », un microfilm qui contient tous les noms des agents secrets des différents pays embarqués dans la guerre froide et indique qui sont les traites, les agents doubles, les agents triple etc…Pour l’aider elle prend contact avec un autre agent basé à Berlin depuis plusieurs années. La belle Lorraine se rend très vite compte qu’elle est tombée dans un sacré nid d’espions…

Atomic Blonde : Photo Charlize Theron

Quand je suis allée voir le film je ne m’attendais pas à aimer, on m’avait dit des choses très mitigées à son sujet, on m’avait dit que c’était trop de musique pour rien, trop bruyant, trop trop…Et bien en fait, j’ai bien aimé ! Quand on attend trop d’un film on est souvent trop exigeant et donc souvent déçue mais quand on n’attend pas grand-chose d’un film, on est souvent agréablement surpris ce qui est le cas avec Atomic blonde.

Atomic Blonde : Photo Charlize Theron

J’ai adoré l’ambiance année 80, Berlin est, Berlin ouest, le mur, les espions russes, anglais ricains, français qui recherchent tous la même liste. J’ai beaucoup aimé Lorraine Broughton, c’est le fantasme de toute actrice de pouvoir jouer une femme belle, forte, déterminée, sûre d’elle, sur de son intuition, maline, qui sait se battre avec violence et efficacité. Les tenues, la musique, les coupes de cheveux…

Atomic Blonde : Photo Charlize Theron, Sofia Boutella

Charlize Theron joue avec beaucoup de plaisir les agents secrets impitoyables. Les scènes de combat au corps à corps sont impressionnantes, réalistes tout en en mettant plein les yeux. Bien sûr on retrouve dans la manière de les tournées, l’influence des Jason Bourne avec des combats à main nue ou à l’aide de certains objets trouvés sur place, des combats plus réalistes. J’ai beaucoup aimé notamment la scène de combat filmée dans un immeuble de Berlin est vers la fin du film.

Atomic Blonde : Photo Charlize Theron, James McAvoy

Coté scénario, on ne peut pas dire que ce soit originale. Pour un film d’espionnage, c’est classique, déjà vu mais bien fait (guerre froide, berlin est/ouest, microfilm contenant la liste des agents…).

Un film d’action et d’espionnage classique dans son histoire, bien fait et bien filmé, avec des scènes d’action au top et des personnages intéressants, notamment Lorraine et Percival joué par James McAvoy. Le tout rythmé par une superbe bande son année 80.