L’ile aux chiens
de Wes Anderson
4/5
Bryan Cranston, Bill Murray, Edward Norton, Scarlett Johansson, Liev Schreiber, Jeff Goldblum, Tilda Swinton, Greta Gerwing, Yoko Ono
4/5
Dans un futur proche, les chiens de la ville de Megasaki au Japon, sont bannis des rues et des foyers pour être exilés sur une ile qui sert de décharge géante. En effet, le maire qui est le descendant d’une famille qui a toujours adulée les chats et donc détestée les chiens, profite du fait que ces derniers soient contaminés par une grippe canine, pour retourner la population contre eux et les isolés. Sur l’ile, la vie des chiens est difficile. Poubelle, détritus, eaux usées, les chiens sont livrés à eux même loin de leurs maitres. Un jour, un orphelin que le maire a adopter par charité, décide de se rendre sur l’ile pour retrouver son chien, qui fut le premier à être envoyé sur l’ile aux chiens.
Wes Anderson nous présente un nouveau film animé après l’excellent fantastic mr fox. J’ai beaucoup aimé l’ile aux chiens, même si je garde une préférence pour fantastique mr fox, dont j’avais préféré l’histoire.
Techniquement, c’est magnifique, chaque scène est construite avec précision. On suit la meute de chiens qui tente de survivre sur cette ile polluée, en essayant de garder l’espoir de jours meilleurs. Les conversations entre les chiens sont souvent teintées d’humour, notamment lorsque l’un des chiens raconte les rumeurs et autres cancans qu’il a entendu. Il y a des moments très drôles, d’autres plus émouvants, c’est inventif, originale, on s’attache très vite à ces chiens malades, à leur amitié avec le petit garçon à la recherche de son chien Spot.
Un message écologique, la dénonciation de la corruption politique, Wes Anderson permet à son film d’être vu par les petits et grands, chacun y trouve son compte selon le niveau de lecture, avec un casting voix royale.
Place publique
de Agnès Jaoui
Agnès Jaoui, Jean Pierre Bacri, Héléna Noguerra, Lea Drucker
3/5
Castro, animateur d’émission à succès, se fait vieux et ne supporte pas les signes de vieillesse. Il se rend dans une maison de campagne en dehors de Paris pour la pendaison de crémaillère de sa productrice et amie, Nathalie, qui organise une grande fête. Il y a aussi Hélène, l’ex femme de Castro qui est aussi la sœur de Nathalie, Nina la fille de Castro et d’Hélène, Vanessa la nouvelle copine de Castro, un agriculteur du coin qui fait des légumes bio, un jeune youtubeur que Nathalie aimerait produire…Tandis que la fête se déroule, les rancœurs et les non dits se dévoilent…
Je ne vais pas voir tous les films de Bacri ou de Jaoui, mais en générale je suis plutôt bonne publique devant leurs films. J’aime beaucoup Bacri dans le rôle du bougon, du cynique, du blasé. Dans Place publique il joue Castro, un animateur télé qui présente une émission populaire dans laquelle il invite des gens célèbres pour passer au crible leurs vies privées. Il a dépassé les 60 ans depuis quelque temps et n’arrive pas à accepter son age. Le temps passe vite devant ce film dont l’histoire est sans grande prétention. Pas de mise en scène particulière, pas de rebondissements surprenants, juste une fête, des parisiens mégalo centrés sur leurs petits problèmes, des personnages attachants malgré tout, et le petit monde des médias, hypocrite, changeant, bipolaire.
Nathalie la productrice de télé opportuniste, Hélène la militante qui n’a pas oublié ses idéaux, Castro devenu cynique et blasé avec les années, Nina qui se venge de ses parents dans les romans qu’elle écrit. C’est drôle, les dialogues sont bien écrits, il y a une réflexion autour de l’age et de la vieillesse, la manière dont on se voit et dont les autres nous voit. La scène dans laquelle Castro apprend que leur ami de 60 ans sort avec la fille de Nathalie qu’il a connu bébé résume bien le tout. Castro trouve ça normal que l’ami en question soit attirée par une petite jeune et qu’il a bien raison d’en profiter, que d’être vieux c’est moche, être jeune c’est la beauté. Nathalie outrée, lui balance alors la nouvelle des producteurs qui veulent continuer de produire son émission mais avec un animateur jeune car Castro est devenue trop vieux. Castro se voit encore jeune, mais les gens extérieurs le voit différemment.
D’ailleurs je n’ai rien lu sur ça sur internet, mais pour moi le personnage de Castro est tout simplement calqué sur Ardisson, même coupe de cheveux, même fringues noirs, même style d’émission qui dure depuis des années, même âge, même habitude de sniffer de la coke…Un film bien interprété, drôle, qui détend et diverti, c’est déjà pas mal.