Wind river
de Taylor Sheridan
Jeremy Renner, Elisabeth Olsen
4/5
Dans la colonie indienne de Wind river dans le Wyoming, Cory Lambert est un chasseur qui traque les prédateurs sauvages qui s’en prennent aux bétails des fermiers alentour. Il se remet difficilement de la mort de sa fille de 16 ans, survenue quelques années plus tôt. Depuis, il est séparé avec sa femme amérindienne et tient le coup en s’occupant de son fils. Alors qu’il traque une famille de puma, il tombe par hasard sur le cadavre de Natalie, une jeune femme de 18 ans, qui fut la meilleure amie de sa fille. Elle est morte de froid après avoir parcourus plusieurs kilomètres de nuit, pieds nus, par -30°. L’autopsie révèle un viol, Natalie aurait alors couru dans la neige pour échapper à ses agresseurs. L’agent du FBI Jane Banner se rend sur place et est aidée par le shérif locale et Cory qui avec ses dons de traqueur, remonte la piste des évènements.
Taylor Sheridan est le scénariste des excellents Comancheria et Sicario. J’avais adoré ces deux films. Ici, Sheridan prend les commandes de la caméra. On retrouve le style de Sicario, pas dans la réalisation qui est efficace et simple, mais dans les personnages et l’histoire. Une enquête, une agent fédérale dépasser par le milieu inédit dans lequel elle met les pieds. On retrouve quelques similitudes entre l’héroïne de Sicario et celle de Wind river, des femmes fortes et déterminées, compétentes dans leurs domaines mais qui se retrouvent en terrain inconnus. Sheridan n’épargne pas ses héroïnes sur le plan physique.
J’ai beaucoup aimé Wind river, je m’étais persuadée de certaines choses, je m’attendais à des révélations tordues et inattendues, mais en fait l’histoire de la victime est d’une banalité insupportable. La scène dans laquelle on voit ce qui est arrivée à Natalie est assez insoutenable car très réaliste et très crue, sans effet. Elle renvoie à la scène d’ouverture du film.
Wind river est donc dure dans son réalisme, ça en devient trop violent. J’ai vu beaucoup de violence dans les films et les séries, mais j’ai été plus traumatisée par Wind river. Je pense que c’est du au fait que les choses qui arrivent à Natalie sont quasi quotidienne, traité sans fioriture ni effet, c’est d’un réalisme effroyable. Le film marque aussi par sa fin, qui fait un peu de bien. Les acteurs sont excellents et Sheridan nous entraine dans les réserves indiennes, territoires peu exploités par le cinéma. Un film à voir mais dure, à ne pas regarder dans un moment de déprime.
Blade runner 2049
de Denis Villeneuve
Ryan Gosling, Jared Leto, Ana de Armas, Robin Wright, Sylvia Hoeks
4/5
En 2049 l’agent K, un blade runner, est chargé de traquer des réplicants qui ont été membres d’une rébellion contre les humains quelques années auparavant. L’agent K est lui même un réplicant et il est très efficace dans son boulot. Alors qu’il vient de « retirer » un des réplicants recherchés, il découvre l’existence d’un enfant né du ventre d’une femme réplicant. Sa chef veut absolument enterrer l’affaire pour éviter une nouvelle rébellion et assurer l’ordre public. Elle charge K de retrouver la trace de cet enfant né 30 ans auparavant et de le « retirer ». Son enquête le mène sur les traces d’un certain Rick Deckard, ancien blade runner.
Blade runner est un film culte qui a beaucoup influencé le cinéma SF aussi bien sur le plan du scénario que sur le plan du visuel et de la mise en scène. J’avais vu blade runner quand j’étais au lycée et j’avais adoré. Je l’avais revu au cinéma l’année dernière et si je trouve le film toujours très réussi sur le plan visuel, je lui ai trouvé quelques longueurs.
Blade runner 2049 dure 2h45 et je ne me suis pas ennuyée une seconde. Peut être que si je vais le revoir une seconde fois je vais aussi trouver que le film a certaines longueurs. Sur le plan visuel et de la musique on retrouve beaucoup de points communs avec Blade runner. La mise en scène est très réussie, les décors aussi. J’ai aussi accroché à l’histoire, je me suis fait avoir comme le pauvre K. J’ai trouvé Ryan Gosling assez inexpressif mais c’est le rôle qui veut ça je suppose. Du coup, les rares scènes où il laisse ses émotions le submerger sont très réussies. On ressent tout son désespoir quand il découvre la vérité sur sa personne, toute sa colère quand il découvre certains éléments.
J’ai donc trouvé l’histoire bien tournée, les effets visuels très bien fait, le décor et l’ambiance très proches du blade runner de 1982. Et j’ai aussi beaucoup aimé les personnages, celui de K, celui de l’impitoyable Luv, celui de Robin Wright…quelques clins d’œil à Blade runner sans pénaliser les spectateurs qui n’aurait pas vu le premier film. J’ai trouvé Blade runner 2049 plus sombre aussi, notamment à travers la destinée de K (SPOILER: K est l’élu puis finalement il découvre qu’il n’est personne, ce fut rude pour lui).
C’est donc un très bon film de SF mais il n’aura surement pas le même impact que Blade runner, puisque Blade runner 2049 n’apporte pas une nouveauté ou une révolution dans le monde de la SF, mais c’est déjà pas mal.