L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

L'incolore, Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage

de Haruki Murakami

4/5

Tsukuru Tazaki a grandit à Nagoya entouré de 4 amis dont les noms signifient tous des couleurs, rouge, bleu, blanche et noire. Ensemble, ils formaient un groupe soudé, uni, solidaire. Le groupe se disperse avec la fin du lycée. Si les 4 amis de Tsukuru décident de rester à Nagoya pour poursuivre leurs études, Tsukuru part pour Tokyo poursuivre des études d’ingénieur spécialisé dans la construction des gares ferroviaires, comme il l’a toujours rêvé. Ils revoient régulièrement ces amis lors de ces visites à Nagoya, mais dans sa 2e année universitaire, il reçoit le coup de fil d’un de ses amis qui lui annonce qu’il n’est plus le bienvenu dans leur groupe et qu’ils ne veulent plus jamais le revoir. Tsukuru grandit avec ce rejet qui deviendra un poids et peut être un frein avec les années.

Voilà c’est une première! A l’occasion du challenge Un mois au Japon organisé par Hilde et Lou, j’ai lu mon premier roman de Murakami. L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage nous raconte donc l’histoire de Tsukuru à plusieurs étapes de sa vie, mais pas forcément dans l’ordre. On commence par sa vie à l’age de 36 ans, Tsukuru a un job qu’il apprécie sans plus, une vie assez terne et répétitive. Tsukuru n’a pas vraiment d’amis, pas vraiment de lien avec sa famille, pas de femme, pas d’enfants, il enchaine les aventures plus ou moins longues. Il n’est ni triste, ni joyeux. On voit Tsukuru dans sa période étudiante, la souffrance qu’il ressent après avoir été évincé brutalement de son groupe d’amis, sa guérison, sa rencontre avec Haida, un étudiant qui deviendra son ami, on apprend à connaitre Tsukuru, ses fantasmes, ses envies, ses pensées.

Tout au long du roman, on le voit rencontrer à plusieurs reprises sa copine avec qui les choses deviennent peut être sérieuses. Mais elle ne s’engagera pas davantage avant que Tsukuru ait le courage d’aller à la rencontre de ces amis pour guérir ses blessures. Aujourd’hui, le temps à passer et il est temps que Tsukuru apprennent pourquoi il a été rejeté 15 ans auparavant.

Ce sont les passages que j’ai préféré lire, ces rencontres avec ces amis, 15 ans après. Tsukuru les rencontre un par un, il découvre ce qu’ils sont devenu, leur vie, leur boulot, leur famille. J’ai beaucoup aimé les différentes rencontres, mais j’ai surtout beaucoup aimé le passage à Helsinki, voyage que Tsukuru entreprend pour rencontrer Noire, la dernière amie du groupe que Tsukuru va affronter.

Le roman nous parle du passage de l’adolescence à l’âge adulte, de ce coté fusionnelle dans les amitiés adolescentes, Murakami nous parle des désillusions des jeunes adultes, de l’entrée dans la vie active, la recherche de soi. Murakami nous parle de l’image qu’on a de soi et de la manière dont les autres nous perçoivent. L’écriture est douce parfois neutre, il y a beaucoup de mélancolie, d’introspection. Tsukuru doit aller au bout des choses, au bout de soi, au bout de sa quête pour pouvoir aller de l’avant. Les souvenirs sont parfois brouillés, parfois à la limite de la rêverie.

J’ai beaucoup aimé la construction du roman, ces allers et retours dans la vie de Tsukuru, son pèlerinage auprès de ces amis, qui malgré les années le connaissent mieux que personne. Si ce n’est pas un coup de cœur, il y a certains moments pleins de grâce dans ce roman qui m’ont emporté. Je lirais bien d’autre romans de cet auteur très apprécié de la blogosphère.

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