L’ombre d’un doute
d’Alfred Hitchcock
Avec Teressa Wright, Joseph Cotten, Macdonald Carey, Patricia Collinge
4/5
C’est l’histoire de charlotte, une jeune fille qui vient de terminer ses études avec brio. Elle vit chez ses parents avec ses deux jeunes frères et sœurs et ensemble ils forment une famille heureuse et unie. Un jour, oncle Charlie, le jeune frère de sa mère, vient leur rendre visite et pour Charlotte c’est le bonheur totale car elle a toujours eu une relation très forte avec son oncle. Elle l’a toujours idolâtré mais ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’il est aussi recherché pour avoir assassiné 3 veuves riches pour leur prendre leur argent. Petit à petit Charlotte va apprendre les sombres secrets de son oncle.
Il parait que c’est le film préféré d’Hitchcock parmi sa filmographie. Au début, je n’étais pas plus emballée que ça par l’histoire. Charlotte est trop excitée, trop souriante, trop joyeuse, on dirait presque un personnage de dessin animé et elle en est un peu agaçante. Elle aide sa mère en cuisine, ne râle jamais, adore ses petits frères et sœurs, ménage son père, est toujours de bonne humeur, toujours gaie, trop parfaite. Mais le film reste assez envoutant à regarder dès les premières minutes. Comme le spectateur sait dès le départ que l’oncle Charlie n’est pas un homme honnête, c’est intéressant de le suivre dans la famille du bonheur, de le voir charmer les membres de la maison pour se les mettre dans la poche, de cacher tout ce qui pourrait le trahir, et surtout de voir charlotte qui doute et remet en cause son amour inconditionnel pour son oncle. Car la petite fille qui était sous le charme de l’oncle parfait est devenue grande et voit avec d’autre yeux.
J’ai donc beaucoup aimé ce film, beaucoup aimé la relation entre Charlotte et son oncle, voir leur duo se déformer et se dissoudre à coup de vérité et de révélations. Joseph Cotten qui incarne l’oncle Charlie est très bon et très charismatique, il a su insuffler ce charisme malsain à son personnage.
Les deux enfants sont aussi attachants, la petite sœur notamment qui passe son temps à lire, ou encore le père qui apporte beaucoup d’humour, et qui passe tout son temps libre à essayer de mettre au point le meurtre parfait avec son ami le voisin. Un film noir, avec ses scènes devenues cultes (comme la fin dans le train), qui contient beaucoup d’humour noir et une belle touche de cynisme.
Le 7e juré
de George Lautner
Avec Bernard Blier, Danièle Delorme, Francis Blanche,
4.5/5
Début des années 60, Grégoire Duval, pharmacien, père de famille, bien implanté dans le monde sociale de sa petite ville de province, vient de commettre un meurtre. Alors qu’il se baladait le dimanche sur les bords du fleuve, il tombe sur une jeune femme à moitié nue qui bronze seule. Grégoire qui a toujours été très sage, craque et se jette sur la jeune femme. Quand elle se met à crier, Grégoire panique et l’étrangle pour la faire taire. Le lendemain, il est étonné de ne ressentir ni culpabilité ni peur. Très vite, le petit ami de la victime est inculpé du meurtre et envoyé aux assises. Grégoire à la mauvaise surprise d’être intégré au jury qui devra juger l’accusé. Mais finalement, il voit là l’occasion de faire en sorte d’innocenter le malheureux grâce à ses interventions.
Un film qui réunit Bernard Blier et George Lautner, je ne pouvais pas dire non, même si je connaissais déjà l’histoire, puisque j’avais vu un téléfilm remake avec Jean Pierre Daroussin. Mais alors que le téléfilm s’intéressait plus sur les regrets du personnage principal et sur les répercussions personnelles, le film de Lautner va plus loin. Ici le sujet n’est pas l’enquête policière ni la culpabilité que pourrait ressentir le personnage principal, mais plutôt une introspection sur le sens de la vie, son intérêt, ses regrets de jeunesse, les routes que l’on a prise et sur lesquelles on aimerait rebrousser chemin pour tourner dans le sens inverse.
Grégoire est un homme qui se laisse vivre et dont les jours passent sans qu’il ne s’en rende compte. Dans sa petite ville de province, il y a sa pharmacie, sa femme qu’il trouve froide et sans émotion, ses enfants qui commencent à vivre leur vie et qui n’ont plus beaucoup besoin de lui, ses amis, toujours les même, avec qui il joue au bridge, toujours le même jeu, à la même table du même café, à faire les même gestes.
Mais il faudra que Grégoire commette un acte odieux pour qu’il s’interroge enfin sur sa vie. Au lieu de regretter son acte, de s’angoisser, de se torturer, de s’interroger sur la vie de sa victime, de se sentir coupable, Grégoire pense plutôt à sa vie perdue, à son amour de jeunesse auquel il a renoncé par peur, à son regret d’avoir épousé sa femme pour qui il ne ressentait pas autant d’amour mais qu’il épouse parce qu’il « en avait marre de s’embrasser dans le froid de l’hiver ». Il a de temps en temps quelques sentiments de culpabilité, mais sans plus.
Les dialogues brillant de Lautner et le jeu de Blier donne toute sa valeur au film, on entend des choses bien juste, bien vraie, sans jamais que ça soit déprimant ou dramatique et la fin vient mettre un terme aux misères de ce personnage paumé.
3.5/5




3.5/5


Zootopie
de Byron Howard, Rich Moore
4.5/5
Judy Hopps est une lapine qui a toujours rêvé de devenir policière. Mais dans son monde, les lapins et autre petits animaux ne deviennent pas flics. Malgré des parents qui tentent de la dissuader de suivre son rêve, Judy intègre l’académie de police de Zootopie, la grande capitale, grâce à une politique d’ouverture et de discrimination positive. Judy sort très bien notée, mais dès son premier jour elle est affectée aux contraventions. Elle rencontre alors Nick, un renard quelque peu arnaqueur et voleur, comme souvent le sont les renards. Judy qui aimerait bien résoudre l’affaire de la disparition de certains animaux à travers la ville, se voit obliger de s’allier à Nick pour l’aider dans son enquête.
J’ai adoré zootopie. La ville qui rassemble tous les animaux, que l’on soit petit ou gros, prédateurs ou non. J’ai adoré les personnages, la très attachante Judy qui rêve de devenir flic et le très malicieux Nick, le renard débrouillard. J’ai adoré leur duo, l’enquête policière, la plongée dans la ville, qui change en fonction des habitats des animaux qui y vivent. Il y a tout un message classique, celui de se battre pour réaliser ses rêves et d’y croire, de ne pas avoir peur de la différence, et de ne pas croire les préjugés. Ici, Nick a toujours souffert de la méfiance des autres, uniquement parce que c’est un renard, Judy n’a jamais été prise au sérieuse, parce que les lapins ça cultivent les carottes et c’est gentils.
Il y a aussi pas mal de chose pour satisfaire le public plus adultes, comme une dose de cynisme, une louchette d’humour plus noire, c’est très drôle, il y a pas mal de petites références notamment au Parrain ou surtout à la série Breaking bad, ou de petites touches sarcastiques, comme le discours des parents de Judy en début de film “tu vois Judy si ta mère et moi on est si heureux c’est qu’on a abandonné tous nos rêves!” ou encore les désillusions de la vie dans une grande ville, avec la relation distante de Judy et ses voisins.
Compartiment tueurs
de Costa Gavras
Catherine Allegret, Jacques Perrin, Yves Montant, Jean Louis Trintignant, Charles Denner, Simone Signoret, Pierre Mondy
4/5
Dans un train de nuit reliant Marseille à Paris, 8 passagers se partagent un compartiment. Parmi eux, Bambi une jeune fille qui va à Paris pour travailler, Eliane une comédienne entre deux âges, ou encore Daniel, un passager clandestin. Mais au matin, alors que tous les passagers débarquent, on découvre le cadavre d’une des voyageuses du compartiment, morte étranglée. L’inspecteur Grazziani mène l’enquête et essaye de retrouver tous les voyageurs du compartiment.
J’ai beaucoup aimé ce film policier. Quand je vois de quoi était capable le cinéma français dans les années 40, 50, 60, 70 et même 80 et que je vois ce qu’on nous sort comme film maintenant, ça fait peur et c’est bien triste…
Compartiment tueur c’est donc un film policier aux allures classiques. Un huit clos, un meurtre, une enquête, un inspecteur, des interrogatoires, un suspense. On ne découvre l’identité du coupable et le pourquoi du meurtre qu’à la toute fin. J’ai adoré Montant dans le rôle de l’inspecteur calme qui enquête méthodiquement, le commissaire joué par Pierre Mondy qui ne pense qu’à son avancement ou encore Bambi jouée par la jolie Catherine Allegret. On ne voit pas le temps passé, les dialogues sont bien écrits, les rebondissements présents sans être absurdes, un dénouement bien ficelé, tout comme l’enquête. Un film de genre très réussi.
The homesman
de Tommy Lee Jones
Tommy Lee Jones, Hilary Swank, Miranda Otto, Meryl Streep
3/5
Au 19e siècle, dans l’ouest américain, Mary Bee Cuddy est une femme célibataire qui a très bien su gérer sa terre et sa ferme, mais qui cherche maintenant désespéramment un mari pour l’aider dans l’exploitation et avec qui fonder une famille. Mais si tout le monde respecte Mary, aucun homme ne veut l’épouser. Au village, 3 femmes sont devenues folles suites à des traumatismes ou des vies horribles, chacune ayant son histoire. Abandonnées par leurs époux, elles sont confiées au pasteur du village. Un pasteur et sa femme, installée dans une grande ville, acceptent de les prendre en charge et de les renvoyer dans leurs familles respectives, à l’est. Mais encore faut il trouver des volontaires pour les y emmener, car la ville en questions se situe à plusieurs semaines de voyages. Mary décide alors de se porter volontaire. Très pieuse, Mary estime que c’est son devoir. Juste avant de partir, elle sauve la vie à George Briggs, laissé pendu à une corde. Elle lui propose alors 300 dollars pour l’aider dans son voyage.
J’aime bien les westerns modernes en générale, et j’aime beaucoup le cinéma de Tommy Lee Jones. Ici, tous les personnages sont destinées à leur perte. On découvre l’histoire des trois femmes folles, comment ces trois femmes ont perdu la raison suite à des traumatismes pour certaines, ou à une vie horrible pour d’autre, ces scènes sont assez horribles à voir, glauques et dures. Pas difficile de comprendre comment elles sont devenues folles.
Et puis il y a Mary, une femme forte, déterminée, qui a su s’installer seule sur des terres sauvages, qui a su les exploiter dans une région difficile et à les rendre rentables. Mary est à l’abri du besoin, mais elle est aussi très pieuse et estime que son devoir de femme c’est de se marier pour avoir des enfants. Elle aussi commence à perdre la boule dans cette vie dure, isolée, sans personne pour l’épouser.
Le périple à travers les paysages désertiques, violent, dramatiques de l’ouest des États Unis est parfois beau, parfois agressif, parfois flippant. La fin m’a surprise, je ne m’y attendais pas. Un film dure et assez déprimant au final.
L’étoffe des héros
de Philip Kaufman
4/5
Le film raconte l’histoire de la conquête spatiale américaine, du point de vue des pilotes, de 1945 à la mission Mercury. Du premier vol qui dépassera le mur du son jusqu’aux premiers astronautes américains qui ont volés dans l’espace en orbite au dessus de la terre, avec en fond, la pression des dirigeants américains face à l’avance que prenait dans ce domaine l’URSS.
J’ai toujours voulu voir ce film, vu que j’en entends parler depuis petite, mais j’ai jamais eu l’occasion. Au départ, j’avais peur de m’endormir devant, car il dure tout de même 3h! Mais finalement, si les toutes premières minutes ne sont pas les plus palpitantes, j’ai regardé jusqu’au bout sans m’endormir, le film devenant de plus en plus passionnant.
L’étoffe des héros ne parle que de personnages qui existent réellement. Yeager au début du film qui passera le mur du son, dans une ambiance années 50 avec bar spéciale pilote dans le désert californien, les années 50 avec les avions qui deviennent de plus en plus puissants, de plus en plus rapides, et Yeager qui aura de nouveaux pilotes venu le défier sans jamais l’égaler. Puis le début de la conquête spatiale, on voit comment les ingénieurs partent de rien pour la conception des fusées, des navettes, des capsules de retour, des combinaisons, des casques, des détails qui ont leur importance comme faire pipi dans sa combinaison, les premiers pilotes sélectionnés pour passer des tests interminables et en sélectionner qu’une poignée qui aura la chance de partir dans l’espace. On nous montre que la plupart des ingénieurs du programme spatiale sont d’anciens allemands, on voit les russes battre de vitesse plusieurs fois les américains, on voit la pression médiatique.
On suit ces pilotes qui ont marqué l’histoire, Alan Shepard, John Glenn, Gordon Cooper, Virgil Grissom. Et Yeager qui lui préfèrera battre des records en ne sortant pas de l’atmosphère terrestre, et qui préfère laisser la conquête spatiale à d’autre. J’ai beaucoup aimé la partie dans laquelle on voit le programme Mercury et suivre chaque astronaute faire son essai les uns après les autres, partir voler en orbite autour de la Terre.
Plus le film déroule et plus ça devient passionnant à suivre, il y a aussi pas mal d’humour et puis le casting est en or, à commencer par le charismatique Sam Shepard, suivi de Scott Glen, Ed Harris, Fred Ward et un tout jeune Dennis Quaid. J’ai aussi beaucoup aimé la fin, avec les astronautes accueillis en héros par Lyndon Johnson, après la fin du programme Mercury, avec en conclusion Yeager qui bat un nouveau record, petit clin d’œil à celui qui est peut être au finale, le meilleur pilote.
Gold
de Thomas Arslan
Nina Hoss, Marko Mandic, Lars Rudolphe
4/5
Au 19e siècle au Canada, Emily jeune allemande se joint à un groupe d’émigrés allemand dirigé par un homme d’affaire dont le but est de se rendre dans les Klondike pour faire fortune en profitant de la ruée vers l’or. Un couple de cuisinier d’un certains âge, un homme embauché pour les aider à passer les obstacles et à s’occuper des chevaux, un journaliste qui aimerait écrire un article sur ce voyage. Le petit groupe finance chacun sa partie du voyage en espérant faire fortune à l’arrivée, mais trouver l’or n’est pas chose facile, surtout lorsque le responsable du groupe s’avère ne pas connaitre le chemin comme il l’avait prétendu.
J’étais curieuse de voir ce film surtout parce que l’héroïne est une femme. J’ai beaucoup aimé son personnage, Mary ne se laisse ni effrayée ni intimidée, elle est courageuse, déterminée, ne laisse rien transparaitre et supporte beaucoup de choses. Dans le groupe elle détonne un peu car c’est la seule à être une femme, jeune et en plus jolie et célibataire, mais Mary n’est pas là pour trouver l’amour ou un mari, elle est là pour trouver son filon d’or et faire fortune.
On est embarqué dans ce petit groupe de fortune, des gens biens avec leur lots de défauts qui seront exacerbés par les épreuves qu’ils vont endurer dans une nature qui ne pardonne rien, dans un isolement qui peut rendre fou.
Un très bon film interprété par une très bonne actrice.