Better call Saul
6 saisons
Voilà, 7 ans après le premier épisode, Vince Gilligan, l’un des meilleurs scénaristes de la série X files ( il a écrit certains des meilleurs épisodes de la série) et bien sur le créateur de Breaking bad, nous présente enfin le point finale du spin off de Breaking bad. La série qui nous raconte l’histoire de Jimmy McGill, alias Saul Goodman, de ces débuts à sa fin, de ses exploits, à ses échecs, jusque là où ses choix et décisions l’ont amené.
La dernière saison fut assez épique, car l’acteur principal Bob Odenkirk a fait une crise cardiaque durant le tournage. Le tournage a été bien sur suspendue, mais heureusement, rien de grave et après beaucoup de repos Bob Odenkirk a pu reprendre le tournage pour nous offrir la fin d’un des personnages les plus intéressants du petit écran.
J’ai attendu longtemps cette dernière saison et j’ai adoré chaque épisode, comme j’ai adoré chaque épisode depuis le tout premier. J’ai tout de suite accroché à Better call Saul, j’ai enchainé les saisons sans temps mort, j’ai aimé chacun des rebondissements, l’histoire, les allers et retour dans le passé et le futur. On sent que les scénaristes savaient où ils allaient depuis le début, ils n’ont rien laissé au hasard et une série qui sait conclure son histoire et celle de ses personnages, c’est plutôt rare.
On retrouve la même qualité d’écriture que dans Breaking bad, des épisodes bien écrits, une évolution complexe mais crédible et logique pour chacun des personnages, cette impression que tout a été pensé, que tout est prévu, qui rend la série si agréable à regarder.
En grande partie, Better call Saul est quand même une série plus légère, moins sombre et surtout moins violente que sa grande soeur breaking bad, mais ce n’est pas non plus une comédie. Cette dernière saison est plus sombre et violente. Ce qui fait la force de better call Saul, ce sont surtout ses personnages. Outre Jimmy, la série tourne autour de Kim Wexler, Howard, Chuck, Nacho et Mike. On sait ce qu’il adviendra du personnage de Mike dans Breaking bad puisque better call Saul est un préquel, mais on ne sait pas ce que la vie réserve aux autres personnages.
J’ai déjà parlé ici de la série et en particulier de Kim qui est pour moi, l’un des personnages féminins les plus intéressants de l’histoire du petit écran, le plus féministe aussi dans un sens très moderne, car Kim n’est pas l’archétype de la femme dans une histoire, elle n’est pas un personnage féminin mais elle est un personnage tout court, à part entière, on ne pense pas a elle comme une femme par rapport aux personnages masculins, et ça en plus d’être malin, c’est assez révolutionnaire dans l’histoire de la fiction et vraiment très moderne.
Ce que j’aime dans l’univers de breaking bad et surtout de better call saul, c’est que chaque personnage est vraiment libre de ces choix. Le libre arbitre est vraiment au centre de la série. Chaque personnage arrive à un moment ou un autre de sa vie à une croisée des chemins et va devoir choisir la route à prendre. Que ce soit Jimmy, Kim, Mike ou Nacho, chacun savait un peu près les conséquences possibles et envisageables de chacun des choix qu’ils ont fait à un moment T. Dans le dernier épisode de la série, Jimmy demande à Mike ou encore à Walter White dans une scène flashback, où et quand ils iraient, s’ils avaient une machine à remonter le temps, pour changer une chose dans leurs passés. En d’autre termes, quel est votre plus gros regret, votre plus grande erreur? Dans une scène flashback entre Jimmy et Mike, Mike estime que l’ont peut toujours faire demi tour et choisir une autre voie, tandis que Walter lui, pense le contraire.
Je ne vais pas refaire l’analyse de la série ici, je l’ai déjà faite à la fin de la saison 5 sur ce blog, mais j’ai beaucoup aimé la dernière saison. Ici tout s’achève. On découvre une Kim qui s’est enterrée vivante dans une Floride trop joyeuse pour sa personnalité. Tout est insipide dans sa vie et à force de devoir prendre des décisions, de devoir trancher, de devoir prendre des responsabilités lorsqu’elle était à Albuquerque, là voila en Floride, cachée derrière des vêtements ringards et insipides, à vivre une relation insipide avec un homme insipide, à travailler dans un bureau insipide et surtout à ne prendre aucune décision. Kim est devenue une indécise: mayonnaise ou sauce ? les deux lui conviennent, tel film ou telle émission? les deux sont ok, cheesecake vanille ou cheesecake citron? En voilà une question qui risque d’avoir de malheureuses conséquences, il est plus prudent de ne pas trancher. Heureusement, un électrochoc la ramènera à la vie. La série se termine comme elle a commencé, par un partage de cigarette entre deux personnages attachants et détestables, humains et malveillants, généreux et profiteurs. La ligne à ne pas franchir n’est pas toujours évidente à voir. L’une des meilleures séries de l’histoire des séries, Mike, Nacho, Howard, Jimmy et Kim font partis des meilleurs personnages de série télé de l’histoire du petit écran. Si vous n’avez pas encore vu Better call saul, n’hésitez plus, toutes les saisons sont réussies et la fin atteint une certaine perfection.