de Paul Greengrass
Matt Damon, Alicia Vikander, Tommy Lee Jones, Julia Stiles, Vincent Cassel
4/5
Plusieurs années après la fin des évènements de Bourne Ultimatum, Jason Bourne vit au jour le jour, sans raison, en se battant dans des combats à main nue clandestin, histoire de pouvoir se payer a manger et un hôtel. Il a quasiment recouvrer toute la mémoire, son passé, sa famille, son enrôlement. Il est alors contacté par Nicky Parsons, qui lui fournit des documents de la CIA qu’elle a piraté et dans lesquels Jason découvre des informations sur son père, sur son implication dans le projet treadstone, et son assassinat. Parsons lui demande son aide pour révéler au public le nouveau projet de la CIA, Iron hand, visant à contrôler et surveiller tous les citoyens du monde grace à une nouvelle application internet. Mais Jason n’a pas l’âme d’un révolutionnaire et ne s’intéresse qu’à découvrir la vérité sur son père. Au même moment à la CIA, l’analyste cyber Heather Lee repère Jason Bourne grâce au piratage de Nicky Parsons. Le directeur Dewey décide donc de lancer son atout, un tueur implacable, aux trousses de Bourne.
J’ai pu voir ce nouveau volet des aventures de Bourne en avant première, lundi soir.
J’adore la trilogie Jason Bourne (je ne parlerais pas de Jason Bourne l’héritage qui n’a rien à voir), j’adore voyager à travers le monde, j’adore les courses poursuites, j’adore les combats à mains nues. Quel plaisir de retrouver Matt Damon dans le rôle de Bourne et Paul Greengrass derrière la caméra.
On retrouve tout ce qui a fait qu’on aime la trilogie des Bourne: les courses poursuites en voiture, les combats à main nues, l’implication politique, la CIA en gros méchant, les complots, les personnages forts, le suspense, la tension, les mouvements de caméra toujours aussi efficace de Paul Greengrass, un tour du monde en bonus.
On suis Jason Bourne en Grèce, en pleine crise financière et émeutes populaires, à Londres au bord des canaux, à Berlin, et enfin à Las Vegas. Comme toujours c’est les vraies visages des mégapoles qui nous sont montré, et pas que des gros plans sur les monuments les plus touristiques. Ici, la CIA fait pression, voir exerce un chantage sur Kalloor, un génie qui vient de lancer une nouvelle application sur internet qui va être utilisées par des milliards de personnes à travers la planète, afin qu’il donne accès à toutes les données personnelles et privées de ces utilisateurs, sous prétexte de sauver les États Unis de futures attaques terroristes. Paul Greengrass pose le débat aussi vieux que la société moderne, qui oppose les libertés individuelles et le droit à la vie privée, contre la sécurité nationale. Ce n’est pas une question nouvelle au cinéma, et ce n’est pas traité ici de manière originale, mais reste efficace. Il permet de souligner les grandes lignes de ce débat et les enjeux, sans que ça compromettre le rythme du film.
Greengrass reprend aussi le classique sujet de la CIA en machine inhumaine, qui ne sert que ces intérêts, et qui est toujours prête à tuer et à avoir toujours dans un tiroir un pauvre bouc émissaire utilement mort qui portera le chapeau et servira d’excuse. ça non plus ce n’est pas nouveau, ni traité avec originalité, mais ça reste toujours efficace. Dans le cas de Jason Bourne 2016, le directeur de la CIA organise l’assassinat de Kalloor, peu enclin à coopérer, et espère faire porter le chapeau à un jeune irakien qui a le bon gout d’être mort et d’avoir ces empreintes sur l’arme qui servira au meurtre. Cet aspect du film m’a rappeler un peu le scénario du film Au revoir à jamais avec Geena Davis et Samuel Jackson, dans lequel la CIA fomente un attentat terroriste le jour de noël, en faisant porter le chapeau à deux hommes arabes morts, afin que le sénat américain vote plus de crédit pour la CIA. Le film date de 1996 et en 20 ans, ba rien à changer finalement!
J’ai donc apprécié le scénario, j’ai apprécié mon petit tour du monde, j’ai adoré les scènes d’action, de courses poursuites dans Las Vegas, les combats à main nues entre Bourne et son ennemi joué par Vincent Cassel. Et j’ai beaucoup aimé le personnage de Alicia Vikander, en analyse cyber de la CIA, ambitieuse, froide, j’ai adoré la découvrir au fil du film et la fin m’a bien fait sourire!
On peut reprocher au film d’avoir un peu trop copié les précédents volets en faisant des parallèles qui n’étaient pas nécessaire (la scène en moto avec Nicky Parsons, qui rappelle l’ouverture de Bourne Supremacy, la course poursuite à Las Vegas qui rappelle celle de Moscou dans Bourne Supremacy…). Mais sinon, très bon film d’action qui n’est pas stupide pour autant, toujours la mise en scène rythmée de Paul Greengrass, toujours les petits jeu de cache cache dans les grandes capitales d’Europe, toujours ses combats à main nues impressionnant.