de Kanu Behl
Shashank Arora, Shivani Raghuvanshi, Ranvir Shorey, Amit Sial
4/5
Dans une banlieue près de Delhi, Titli vit avec ses deux frères et leur vieux père, dans un taudis. Le frère ainé organise régulièrement des coups de petits malfrats en braquant des voitures afin de subvenir à leurs besoins. Titli espère sortir de ce quartier, de ce taudis et des braquages violents et absurdes organisés par son frère. Il a un rêve mais pour y accéder il a besoin d’argent. Alors que la famille est acculée financièrement, suite à un coup qui n’a pas marché, les frères de Titli le contraint à se marier avec Neelu, une jeune femme d’une famille correcte et honnête.
Cette semaine, il n’y a pas grand chose qui me tentait, mis à part ce film indien bien loin des habituels films dansant et chantant que l’on a l’habitude de voir sur les écrans français. C’est la dure réalité des indiens pauvres, qui ont toujours connus la pauvreté, et qui n’ont pas eu la possibilité de faire des études pour s’en sortir, ou s’élever sur l’échelle sociale.
Titli est pourtant un peu plus privilégié par rapport à ces deux grands frères, il a l’occasion de faire quelques études de plus, de se former à un métier. Mais il doit prendre part aux braquages de voitures, à la violence qui se déchainent sur leurs propriétaires. Titli rêve de pouvoir se payer la gestion d’un des parkings du tout nouveau centre commercial qui va bientôt ouvrir, l’occasion pour lui de pouvoir gagner sa vie et de ne plus dépendre de ses frères et de leurs coups tordus et de tourner le dos au ghetto. Mais pas de chance pour Titlit qui se voit confisquer son argent par la police corrompu. Sa rédemption viendra de sa nouvelle jeune épouse Neelu, éduquée, intelligente. Mais ici pas d’histoire d’amour interdit, pas de sentiments qui viendront vaincre les obstacles. Neelu est la maitresse d’un homme déjà marié, et refuse tout mariage, dans l’espoir qu’il divorce un jour. Mais Neelu finit par accepter la demande de la famille de Titli, pousser par son amant, et pousser par sa famille, qui n’est pas trop regardante sur leur futur gendre, au vu de la liaison extraconjugale que leur fille entretient.
Titli Une chronique indienne nous dépeint un paysage réaliste de l’inde pauvre. Les difficultés d’avancement sociale, la violence, les lois du mariage, mais surtout Titli est honnête et direct dans la manière de dépeindre ses personnages. Titli n’est pas le jeune héros sans tâche, il est très blasé de la violence que subi les victimes de ses frères, il peut lui même être assez violent dans ses propos avec Neelu. Neelu n’est pas la jeune princesse qui a fait un mauvais mariage et qui espère s’en sortir, elle est la maitresse d’un homme marié, et malgré son intelligence et son coté malin, elle ne voit pas la malhonnêteté de son amant.
En arrière plan, on nous montre aussi certaines discriminations envers les plus pauvres, la corruption de la police, l’hypocrisie des classes moyennes, l’importance du mariage, les procédures de divorce, la violence fait aux femmes comme aux hommes. Les deux heures sont prenantes, malgré quelques rares moments de flottement, pas de décors somptueux ou de paysages magnifiques, on ne nous montre que la dure et froide vérité dans ce film, qui malgré son coté sociale, ne manque pas d’humour, surtout dans la première moitié du film.
A voir donc, pour mieux comprendre l’Inde loin des clichés touristiques ou du romantisme bollywoodien, pour son humour, pour son histoire, et pour ses acteurs, tous excellents.