Dernières séances: Godland – Les banshees d’Inerishin

Godland

de Hlynur Palmason

Eliott Crossett Hove, Ingvar Eggert Sigurosson, Victoria Carmen Sonne, Ida Mekkin Hlynsdotir

4,5/5

A la fin du 19e siècle, Lucas un prêtre danois est envoyé en Islande pour superviser les travaux d’une église et répandre la foi chrétienne. Très enthousiaste par ce voyage il débarque après une longue traversée, mais au lieu de débarquer directement dans le village, il débarque à plusieurs jours de marche dans le but d’admirer les paysages islandais et prendre des photos. En compagnie d’un traducteur danois-islandais, chargé de bouquins et d’un énorme appareil photo, il prend la route en compagnie de plusieurs islandais pour les guider à travers la nature sauvage et dangereuse.

On suit donc ce prêtre danois particulièrement antipathique. Ne faisant aucun effort pour communiquer avec les islandais qu’il prend de haut et s’en remettant toujours au traducteur, Lucas fait preuve d’arrogance et d’autorité ce qui aura des conséquences dramatiques sur leur voyage à travers la nature parfois dangereuse. D’autant qu’on découvre plus tard que Lucas avait tout à fait la possibilité de débarquer en bateau directement au village en question.

Le film se découpe en deux parties, la première nous raconte le périple du groupe à travers les montagnes recouvert de roches volcaniques, les rivières traîtresses, les cascades d’eau puissantes, les éruptions volcaniques. Le réalisateur prend le temps de filmer amoureusement la nature islandaises, ses paysages impressionnants, on ressent tellement bien la fraîcheur de l’air, l’humidité de la pluie constante, le froid. On a droit à une magnifique séquence longue mais hypnotisante d’une éruption volcanique et de coulée de lave qui refroidit au contact de l’air froid. La deuxième partie nous montre la vie de Lucas installé au village et supervisant de loin la construction de l’église. Lucas ne devient pas plus sympathique, toujours aussi arrogant, toujours aussi peu enclin à communiquer avec les islandais, excepté le notable du coin qui s’avère d’origine danoise.

J’ai beaucoup aimé Godland, la mise en scène est belle, les images et la lumières sont justes magnifiques, rien que pour ça le film vaut le coup, mais j’ai aussi été prise par l’histoire, on a envie de savoir ce qu’il va advenir des personnages. Si Lucas est antipathique, il en reste pas moins intéressant à suivre. On s’attache aussi aux personnages secondaires, Ragnar l’islandais un peu rustre, et surtout les deux filles du notable, en particulier Ida, attachante fillette d’une dizaine d’année. J’ai aimé l’ambiance, l’atmosphère du film, la photographie, la lenteur, ce côté hypnotisante des images. Un beau film.

Les banshees d’Inverishin

de Martin McDonagh

Brenda Gleeson, Colin Farrell,

4/5

Dans les années 20, sur une ile perdue au large des côtes irlandaises, la vie s’écoule lentement. Seule animation du patelin, le pub locale qui accueille les habitants désoeuvrés. Colm et Padraic sont amis depuis toujours mais du jour au lendemain Colm a décidé de ne plus adressé la parole à Padraic. Personne ne comprend vraiment la raison et Padraic tente tout, avec maladresse, pour essayer de faire changer Colm d’avis. Perdant patience face à l’insistance de Padraic, Colm lance un ultimatum à Padraic pour qu’il arrête de lui parler.

J’avais hâte de voir ce film car j’aime beaucoup le travail du réalisateur Martin McDonagh, 7 psychopaths, Bons baisers de bruges, et surtout le cultissime 3 billboards. Ici on suit une poignée d’habitants coincés sur une ile au large des cotes irlandaises. Padraic qui s’occupe de quelques bêtes et passe tout son temps libre au pub, Dominic l’idiot du village, Siobhan la soeur de Padraic qui aspire à une autre vie mais qui se sent responsable de son frère, et enfin Colm, l’ancien meilleur ami de Padraic. Ce dernier plus âgé, voit la fin de sa vie approchée et ne supporte pas n’avoir rien accomplit dans sa vie et estime qu’une des raisons c’est le temps perdu à parler de choses futiles avec Padraic qu’il considère creux. Colm veut du temps pour penser et surtout composer de nouveaux morceaux de musiques. Ce chamboulement se fait sous les yeux du propriétaire du pub qui ne veut pas choisir de camp, la vieille sorcière du village qui semble tout comprendre ou le flic mauvais et violent, père de dominic.

J’ai beaucoup aimé la relation étrange entre Padraic et Colm, la violence qui découle de leurs non dits ou de leurs mots en trop, on suit avec intérêt l’évolution des personnages et les conséquences de leurs actions. J’adore Brendan Gleeson et j’ai été servi comme d’habitude, il est excellent dans le rôle de cet homme qui remet en question sa vie, qui a une tendance à la dépression. Mais j’ai surtout été impressionné par la performance de Colin Farrell excellent dans le rôle de Padraic, sa solitude, son incompréhension face aux agissements de Colm, sa relation avec sa sœur. Si le film est parfois violent, triste ou sombre, il y a aussi beaucoup d’humour. Un très bon film pour finir une année mitigée.

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